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Le Grand Kain a disparu…

Et oui, Kain est dans une bien mauvaise posture quand vous

démarrez l’aventure. Ce nouvel opus de la série se situe 200 ans après le

premier (et donc bien longtemps avant l’épopée de Raziel dans soul Reaver), 200

ans après la bataille perdue par Kain et son armée, vaincue par les Séraphéens.

L’étincelle de vie qui brille encore en lui va être ravivé par Umah, une

vampiresse de la Cabale, association de vampires ayant survécu au massacre et

considérant le retour de Kain comme leur ultime espoir de reprendre le pouvoir

sur le pays. Grâce à ce scénario assez dépouillé, le joueur peut ainsi se lancer

directement dans l’action au travers de la dizaine de niveaux que comporte le

jeu. Vous commencez par évoluer dans les bas-fonds de Nosgoth avant de

progresser petit à petit dans des endroits moins « sombres ». Première chose à

noter : les décors, les textures et les personnages sont un peu plus lissés que

sur la version PS2, l’aliasing a disparu mais on est bien loin des meilleurs

jeux Xbox. L’univers dans lequel vous évoluez est varié mais manque bien souvent

de détail. Même remarque concernant les personnages qui semblent parfois être un

peu « trianguleux » et portent des tuniques souvent vierges de détails. On

aurait pu effectivement s’attendre à bien mieux même si ce n’est pas

catastrophique. L’animation quant à elle est fluide et ne souffre d’aucun

ralentissement même pendant les phases de combats. Les mouvements et les

attitudes des personnages sont par contre assez bizarroîdes, cela surprend

vraiment. Techniquement, le jeu aurait donc pu faire bien mieux que cela et

c’est déjà une première déception, CD s’étant contenté d’essayer de limiter la

casse…

Le Grand Kain a vraiment disparu

Si j’insiste autant, c’est que quelque chose m’a profondément

chagriné et ceci concerne le jeu en lui-même. Le premier Blood Omen était une

aventure épique ou l’on obtenait des tonnes de pouvoirs au fur et à mesure de la

progression dans le jeu, les rebondissements y étaient assez nombreux et l’on ne

s’ennuyait pas. Malheureusement, avec ce deuxième épisode, Kain a un peu perdu

tous ses attraits. En effet, cette fois-ci, Kain pourra compter au maximum 7

pouvoirs et il en dispose déjà de 2 dès le début. Vous en acquérirez de nouveaux

en battant les boss. Cela m’a beaucoup déçu. Bien sûr, les pouvoirs sont

classieux avec notamment « le grand saut » vous permettant de faire des sauts de

50 mètres de long, la transformation en « brume » pour pouvoir se confondre avec

le décor et tuer ses adversaires d’un seul coup en se glissant dans leur

dos….Mais on ne peut s’empêcher de crier « RENDEZ NOUS NOTRE VRAI KAIN !!! ». Le

gameplay est aussi devenu beaucoup plus linéaire qu’avant, et les situations se

résument bien souvent à du Streets of Rage sanglant : j’ouvre une porte, je bute

l’humain, je bois son sang (trop classe), je tue un chevalier, je lui prends son

arme, j’appuie sur un levier, je saute par-dessus un toit et hop on recommence.

Les énigmes qui sont posées sont d’ailleurs bien souvent d’un niveau assez

simple qui ne devrait pas poser trop de problèmes à la grande majorité d’entre

vous. Les situations se ressemblent donc un peu toutes et on n’est pas autant

captivés qu’avec le premier Blood Omen, dommage. Parfois, en plein combat, sans

comprendre pourquoi, vos coups de bloquent et il vous est impossible de frapper

vos adversaires pendant quelques secondes et l’on se met à vociférer des

insultes. Le jeu se prend rapidement en main mais ce genre de bugs ne permet pas

d’être complètement dans l’histoire car on ne comprend pas toujours tout ce qui

se passe. L’histoire en elle-même n’est pas mauvaise et accompagnée par des

bruitages fort amusants (cris de détresse d’humains implorant votre pitié, tout

à fait ce que j’aime.. ) et des musiques assez bien choisies. On a donc au final

un gameplay cette fois-ci beaucoup plus axé sur l’arcade que sur l’aventure,

alors que c’est le mélange inverse qui avait rendu le premier BO si attrayant.

En fin de compte, on s’y amuse moins même si ce n’est pas un mauvais jeu.