Test : LEGO 2K Drive sur Xbox Series X|S
Pour cent briques, t'as pas grand chose
Alors que le marché des jeux de caisse semble de plus en plus fermé, surtout depuis que Electronic Arts a racheté Codemasters, c’est vers 2K Games que la marque LEGO s’est tournée quand il a été question d’adapter son univers sur la piste. Un choix étrange puisque l’éditeur n’est pas vraiment une référence sur ce créneau, avec une inexpérience totale dans le domaine. Comme il faut bien une première fois à tout, ce sont les développeurs de Visual Concepts qui s’y collent, histoire d’élargir un peu plus leur savoir-faire. Après NBA 2K et WWE 2K, les développeurs californiens s’attaquent donc à LEGO 2K Drive, pour un titre résolument tourné vers une conduite arcade. Comme beaucoup de productions disponibles ces derniers temps, c’est le concept de Mario Kart qui est repris, pour des courses composées de huit personnages qui s’affrontent à coup d’objets à balancer, tout ça pour espérer être le premier à franchir la ligne d’arrivée.
Contrairement à ses principaux concurrents, LEGO 2K Drive a pris le parti de dérouler un semblant de scénario. Repéré lors d’une course qui sert d’introduction, le joueur incarne un pilote lambda à qui l’on demande de remporter la Coupe Céleste. Pour y parvenir, il est évidemment nécessaire de suivre une progression imposée par les développeurs californiens. Pour cela, le studio Visual Concepts a imaginé une série de courses à remporter dans quatre mondes semi-ouverts. Pour freiner les ardeurs de ceux qui seraient tenter par l’enchainement des courses, sans jamais prendre le temps d’explorer le monde qui les entoure, un système d’expérience sert également de garde-fou et oblige à gagner un certain nombre de niveaux pour débloquer l’étape d’après. Un principe totalement antinomique à l’esprit du monde ouvert qui, par définition, aurait du vous laisser bien plus de liberté. Sans aucune douceur, le jeu vous force à récupérer des collectibles, à effectuer des quêtes annexes ou à relever des défis pour faire grimper votre niveau d’expérience, seul moyen d’avance dans l’histoire.
L’univers aide à faire passer la pilule même si là encore il y aurait à redire. Déjà, on regrette que les quatre cartes proposées ne soient pas liées entre elles et qu’il faille obligatoirement passer par un point de téléportation, les garages en l’occurrence, pour se déplacer d’une carte à l’autre. Après une première carte dont on a vite fait le tour, on débloque une seconde zone, et ainsi de suite, pour quatre lieux qui manquent d’identité. On ne retrouve malheureusement pas vraiment des thèmes forts bien connus des joueurs LEGO, mais plutôt des environnements très classiques faits de briques. Que ce soit le Comté des Grands Rocs (inspiré du Grand Canyon), la Vallée de l’Orpaillage ou la Préfectrouille (sur le thème d’Halloween), et à l’exception d’un tout petit nombre de lieux originaux comme l’arbre à chats, on s’ennuie assez rapidement à tourner dans ses zones. Certains collectibles demandent de la précision pour être obtenus, ce que les véhicules n’offrent pas vraiment, avec l’impossibilité de rembobiner les dernières secondes pour réajuster notre position lors d’un saut par exemple. Les défis et quêtes annexes sont assez diversifiés mais manquent là aussi cruellement d’intérêt, tout en étant plombés par un gameplay qui manque de souplesse.
Et c’est bien là le principal problème de LEGO 2K Drive. Incapable de fournir la moindre sensation de plaisir lors des courses, le titre de Visual Concepts manque complètement le virage de ce qui est censé être le cœur du jeu. L’intelligence artificielle semble adopter toujours le même comportement, en plus d’aller se bloquer dans les murs toute seule comme une grande. Les objets à ramasser sont d’une banalité déconcertante, sans jamais parvenir à susciter ne serait-ce qu’une pointe d’enthousiasme. C’est mou, malgré la présence d’un boost qui se remplit au fur et à mesure, et même capable d’apporter une énorme pointe de vitesse passé le niveau 20 d’expérience. On prend finalement plus de plaisir à constater l’originalité des noms de nos concurrents, tous piqués aux livres de blagues Monsieur / Madame ont un fils / une fille, qu’à concourir pour une place sur le podium. Un bon travail a été réalisé sur l’adaptation française du jeu, que ce soit dans les textes ou sur les voix, en françaises elles aussi, ce qui permet notamment de profiter de l’humour si cher à la franchise.
Graphiquement, on peut dire que le jeu tient la route également. Malgré l’absence d’un véritable cachet, les décors sont bien réalisés et les destructions de la plupart des objets qui retournent à l’état de simples briques De même, notre véhicule se change automatiquement selon le type de revêtement qu’il foule, avec trois formes pour s’adapter aussi bien à l’asphalte, la terre et l’eau. Imposés au départ, ces véhicules peuvent être remplacés assez rapidement par des bolides glanés en course ou durant une quête, ou être modifiés complètement via le garage, qui sert de lieu de personnalisation. LEGO oblige, il est possible de tout faire ou presque, que ce soit au niveau des couleurs ou de la position des briques. A noter tout de même que le jeu dispose de microtransactions qui permet d’élargir le type de briques grâce à une monnaie qu’il est possible d’obtenir en jeu, mais en quantité peu suffisante pour satisfaire l’appétit des plus créatifs.
+
- Assez joli techniquement
- Humour LEGO bien présent
- Activités diversifiées
- Poste de création intéressant
-
- Gameplay archi mou
- Conduite qui manque de souplesse
- Items à balancer pas terribles
- Zones pas bien grandes
- Beaucoup de remplissages (collectibles)