Test : Les Schtroumpfs 2 – Le Prisonnier de la Pierre Verte sur Xbox Series X|S
L'envie en bleu
On le sait bien, le schtroumpf bricoleur ne rechigne jamais à inventer de nouvelles choses, et quand il fait la promesse de fabriquer un objet capable de produire de succulents gâteaux à la chaîne, c’est tout le village qui en salive d’avance. Petit problème, la machine n’est pas tout à fait au point et il devient urgent de l’améliorer pour satisfaire la gourmandise des schtroumpfs. Pire, pour cela, il faut mettre la main sur une pierre verte aux propriétés magiques détenue par Gargamel. Seul moyen pour espérer se goinfrer de crème pâtissière, le schtroumpf à lunettes, le schtroumpf bêta, le schtroumpf bricoleur et Tempête (un personnage apparu pour la première fois en 2017 dans la série de bande-dessinée Les Schtroumpfs et le Village des Filles) décident de se rendre chez leur voisin machiavélique pour mettre la main sur la pierre qui, en se brisant, libère tout un tas d’ennuis au point de voir les schtroumpfs et Gargamel s’entraider pour remettre les choses en ordre.
Ni une ni deux, l’aventure débute après que la prise d’assaut de la demeure de Gargamel ait servi de petit tutoriel. Comme son prédécesseur, Les Schtroumpfs 2 se présente comme un jeu de plateforme, avec la possibilité de réaliser des double-sauts et un dash d’entrée de jeu pour faciliter les déplacements. Le contrôle de nos petits lutins bleus se fait d’ailleurs très naturellement, pour répondre au doigt à l’œil. Les situations sont toujours relativement simples, et permettent de s’adresser une fois de plus à la tranche des 8-12 ans sans jamais les frustrer. La présence d’un mode coopération à deux joueurs est également un vrai plus, capable de réunir plusieurs membres d’une même famille autour d’un jeu de plateformes, ce qui n’est pas aussi courant qu’on pourrait le croire.
Quelques particularités viennent apporter un peu plus de challenge au fil de la progression, avec notamment des chemins qui s’effondrent sous nos pieds, du vent qui vient perturber les sauts ou encore de la glace qui oblige à se montrer plus précis dans ses déplacements. Les checkpoints sont d’ailleurs suffisamment rapprocher pour ne pas avoir à recommencer une longue séquence après avoir vu la barre de vie se vider. C’est d’ailleurs une nouveauté là aussi, puisque les schtroumpfs disposent désormais d’une jauge, pour remplacer le système de cœurs un peu archaïque du précédent volet. Toutefois, on note une volonté de la part des lyonnais d’OSome Studio de reléguer ces phases de plateformes au second plan par rapport au premier jeu.
Mais il serait assez réducteur de penser que ce nouvel épisode ne cherche pas à rameuter au delà des 8-12 ans. Pour cela, le studio français a fait le choix d’intégrer trois modes de difficultés, et surtout de mettre l’accent sur les combats cette fois-ci, histoire d’apporter un peu de peps supplémentaire. Alors globalement le déroulé de l’aventure est similaire, avec un cheminement très linéaire qui voit s’enchainer les chapitres. Le village des schtroumpfs est remplacé par la maison de Gargamel en ce qui concerne le hub, avec la possibilité de rejouer les chapitres déjà terminés et de partir à la recherche des éléments ratés. De quoi offrir un peu de rejouabilité à un titre qui possède déjà l’immense avantage d’être nettement plus long à terminer que le premier épisode. Les schtroumpfs se succèdent dans des environnements plutôt variés, pour des niveaux qui surprennent par leur longueur. C’est parfois même un peu trop long, il aurait sans doute été préférable d’opter pour un meilleur découpage pour permettre au joueur de respirer un peu plus durant l’aventure.
Mais au moins, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie. En dehors des phases de plateformes, le titre reprend le principe des arènes avec des combats, et oblige ainsi à mener des batailles contre des vagues d’ennemis à éliminer. La grosse nouveauté vient de l’arme utilisée puisque nos amis schtroumpfs ont troqué le vaporisashtroumpf pour le schtroumpfomix. Les combats se font alors façon jeu de shoot à la troisième personne, avec finalement assez peu d’attaques au corps à corps. Un choix judicieux dans la mesure où les affrontements sont nettement plus dynamiques, avec la possibilité de tirer tout en sautant et en esquivant les projectiles lancés par les Cristobêtes, ces créatures malfaisantes bien décidées à vous transformer en soupe de schtroumpf.
Terminé le nettoyage façon Super Mario Sunshine, le mode aspiration du schtroumpfomix permet désormais de simplement récupérer des cœurs et des «substances», un élément central de ce nouvel épisode. En plus de shooter tout ce qui bouge, nos petits héros peuvent également changer les propriétés de leur arme en absorbant certaines plantes. La substance coltou permet d’arrêter des moulins pour se créer un passage, tandis que la substance pousstou peut déplacer des objets en les poussant, pendant que la substance choptou fait la même chose mais en les tirant. Des éléments utilisables aussi bien sur les phases de plateformes que durant les combats, avec la possibilité de clouer des ennemis volants au sol ou de les étourdir par exemple. Un moyen de varier les affrontements, et de compenser un peu le bestiaire limité.
A noter aussi que les schtroumpfs montent en puissance au fur et à mesure de la progression. En dépensant des pierres vertes et des gemmes du néant, une monnaie qui permet de débloquer des capacités spéciales, il devient possible d’augmenter la jauge de vie ou d’améliorer la puissance de feu. Des ressources à récupérer par l’exploration des niveaux, mais aussi par la réussite de défis. Peu originaux, ces défis demandent de vider des arènes de l’ensemble des ennemis en un temps donné pour espérer décrocher une médaille de bronze, d’argent, d’or ou de platine. C’est également le moyen d’obtenir des tenues inédites pour nos schtroumpfs. Inutile donc forcément indispensable.
On termine avec la partie technique du jeu, On l’a dit, Les Schtroumpfs 2 : Le Prisonnier de la Pierre Verte propose des graphismes et des modèles 3D particulièrement réussis, avec une utilisation de l’Unreal Engine 4 totalement justifiée. Les décors sont généralement fournis, avec même un peu de vie autour. Passé le premier niveau, le titre adopte toutefois une colorimétrie bien plus en décalage avec l’univers imaginé par Peyo, avec des teintes froides et du brouillard. Un choix pas forcément dérangeant dans la mesure où chaque niveau dispose de son identité propre. Les animations des personnages sont agréables à l’œil, bien aidée par une fluidité qui n’a connu que quelques rares chutes de framerate durant nos sessions de jeu. Les musiques sont plutôt réussies dans l’ensemble, et accompagne parfaitement l’action tout au long de l’aventure. Le doublage est entièrement en français, et plutôt réussi, avec pour seul défaut d’avoir des répliques qui reviennent parfois trop régulièrement. Plusieurs bugs bloquants (notamment un ennemi qui poppe en dehors d’une zone ennemie fermée) ont obligé à reprendre une sauvegarde antérieure pour avancer, en espérant que ce petit désagrément soit corrigé rapidement par un patch.
+
- Phases de plateformes réussies
- Univers fidèle et joli
- Animations soignées
- Thèmes musicaux agréables
- Jouable en coopération à 2 en local
- Doublage en français de bonne qualité
-
- Bestiaire limité
- Quelques bugs, parfois bloquants
- Des répliques qui reviennent souvent