Test : Les Simpson : le Jeu sur Xbox 360
Ta, Tatatata, tatatatata, tatatatata, TATATATA !!!
Mes premiers pas vidéoludiques dans Springfield datent d’un bon nombre d’années (1991 pour être précis) avec la version Megadrive de Bart vs the Spaces Mutants. A cette époque, du haut de mes 9 ans, je trépignais de joie à l’idée de diriger Bart Simpson, le héros cool par excellence. Ce fut un de mes premiers souvenirs douloureux dans le monde du jeu vidéo. En effet, depuis bientôt 16 ans, je suis bloqué au troisième niveau de ce jeu. Ce titre de plateforme d’une difficulté intense (c’est-à-dire sans sauvegarde et avec des sauts gérés au pixel prêt) m’a vacciné durant des années contre les jeux utilisant la licence des Simpson, me faisant même passer à côté du peu révolutionnaire mais sympathique Hit and Run sur Xbox. Imaginez donc mes craintes lorsqu’un certain rédacteur en chef m’a confié la boite de Les Simpson : Le Jeu ! Et c’est là que, le DVD à peine enfourné dans la 360, je débloque un succès pour avoir réussi à lancer le jeu… Le ton est donné : l’humour des Simpson commence déjà à envahir living-room avant même qu’on ait eu l’occasion de parcourir Springfield.
Je n’irai pas par quatre chemins, Les Simpson : Le Jeu peut être considérécomme un épisode de la série à part entière. On pourrait même aller jusqu’à dire que c’est l’un des meilleurs. De quel droit se permettre un tel jugement ? Purement et simplement parce que le titre d’Electronic Arts est totalement dans l’esprit de la série et plus spécialement des Simpson’s Horror Show diffusés chaque Halloween aux USA. En effet, le scénario est des plus rocambolesques : Bart découvre un manuel de jeu vidéo intitulé « Les Simpson : Le Jeu » qui permet à toute sa famille de se découvrir des pouvoirs spéciaux, ce qui sera fort utile pour lutter face à une invasion d’extraterrestres verdâtres et tentaculaires. Tout au long du jeu, le scénario évolue de façon « simpsonesque », pour aboutir à un final hilarant. L‘aventure est donc délirante, mélangeant science-fiction, humour et critique de la société. On y retrouve de très fréquentes – mais courtes – cinématiques en vrai dessin animé (elle sont été réalisées spécialement pour le jeu par les équipes de la série et du film), portées, comme le reste de la bande sonore, par les doubleurs officiels de chaque personnage.
La technique, bien maîtrisée, procure un plaisir intense lors des déplacements dans un Springfield tout en cel-shading, totalement libre et ouvert. On retrouve ainsi la taverne de Moe, la maison de retraite, l’église et bien entendu la maison des Simpsons. Dans un univers des plus fidèles, nous voilà prêts à incarner, à la troisième personne, deux membres de la famille, à choisir parmi Homer, Marge, Bart et Lisa (seul ou en mode coopération sur la même console).
Bien qu’anecdotique et n‘offrant aucune mission annexe, Springfield est entièrement modélisée. Elle permet seulement de rejoindre les 18 niveaux disponibles disséminés aux quatre coins de la ville. Chacun est rejouable, afin de découvrir tous les objets cachés et de battre ses meilleurs temps.
La prise en main des personnages s’avère extrêmement simple et classique, comme dans tout bon jeu de plateforme 3D. Cependant, chaque Simpson disposant de pouvoirs spécifiques, il faut passer de l‘un à l‘autre afin de franchir les différents niveaux. Homer se transforme en boule de gras écrasant tout sur son passage et peut roter allègrement à la face des méchants. Bart, en plus de disposer d’un lance pierre, se transforme en Bartman ce qui lui permet de planer dans les airs. Lisa immobilise ses ennemis et les fait se retourner les uns contre les autres grâce aux notes de son saxophone. Elle peut aussi déplacer de gros objets à distance grâce à ses penchants mystiques et bouddhistes. Marge, quant à elle, dispose d’un fort charisme quant il s’agit d’entraîner avec elle une horde de manifestants en colère et de les diriger vers l’ennemi. La petite Maggie, toujours collée à sa mère, s’avère elle aussi utile lorsqu’il est question d’entrer dans des endroits exigus. Se mettent alors en place des phases à la première personne anecdotiques mais complètement craquantes.
Do’h ! Pinaise ! L’est meilleur qu’un donut ce jeu !
Autoréférentiel à souhait, le titre d’Electronic Arts comblera les fans de la première heure, chaque mission apportant son lot de références en rapport avec un ou plusieurs épisodes des Simpson. Mais là où EA a fait fort, c’est que le titre s’avère aussi être une véritable déclaration d’amour à l’histoire du jeu vidéo. Entre Medal of Homer, Nerverquest, BomberMoleman, ou Gran Theft Scratchy, les développeurs s‘en sont donné à cœur joie. Et cela passe par une tonne de détails : des affiches dans les rues, des niveaux entiers parodiant un univers, des personnages mythiques comme Mario, Sonic, Donkey Kong ou Ryu. Le gameplay prend des tournants désopilants lorsqu’au cours de certains niveaux, la caméra change de position subitement transformant l’aire de jeu en remake de Space Invader ou de Dungeons & Dragons. De même, lors d’un niveau caricaturant les RPG japonais, on participe à une parodie des combats de Pokemon. Le point d’orgue étant une scène mythique de simili-Dance Dance Revolution face à un ennemi et ses sbires dont je vous laisse découvrir l‘identité. Pour couronner le tout, le gros vendeur de BD de la série vous fera découvrir les pires clichés du jeu vidéo… intégrés dans le jeu ! Murs invisibles, ennemis récurrents, méchant mégalomanes et bien d’autres seront à identifier afin de compléter l’encyclopédie de ces éléments caractéristique de notre passion.
Mais les Simpson : Le Jeu ne s’arrête pas là et prouve qu’on peut être développeur et aussi faire preuve d’autodérision. Matt Groening, qu’on ne présente plus, se trouve lui même dans le casting des personnages du jeu. Les Simpson ne seront pas tendres avec lui ainsi qu’avec deux de ses autres créations, les fameux Bender et Docteur Zoïdberg de la série Futurama. Ils le seront encore moins avec le boss d’Electronic Arts qui se fait sévèrement rosser par Marge et Lisa au détour d’un des niveaux.
En dépit de ses qualités évidentes, il y a finalement pas mal à redire sur le jeu. Certaines caméras sont frustrantes, mais pas vraiment plus que pour la moyenne des jeux de plateforme 3D. Le jeu a également tendance à virer un peu au bourrinage, et ce même lorsque l‘on dirige Marge ou Lisa, curieux pour une mère de famille et une enfant pacifiste/végétarienne. La durée de vie bien trop courte (enfin quand même un peu plus qu’un épisode de base, on vous rassure) ainsi que le faible niveau de difficulté général sont également à noter. Mais diantre ! A côté du plaisir intense et rare éprouvé devant cette aventure, il serait malvenu de chercher à l’enfoncer pour des broutilles. Si le titre n’a pas la prétention d’être novateur, hardcore ou quoi que ce soit, il est tout de même un must have pour tout les nerds, geeks et autres fans de jeux vidéo que nous sommes ! Comme quoi on peut avoir envie de remercier Electronic Arts.
+
- Un épisode des Simpson à part entière
- Des parodies de jeux vidéo à gogo
- Coopération entre les personnages
- On ne s’ennuie jamais et on rit beaucoup
-
- Gameplay ultra-classique à de rares exceptions près
- Jeu trop court et trop facile
- Les caméras qui ont du mal