Test : Life is Strange: Double Exposure sur Xbox Series X|S
Un max de plaisir !
Qu’on se le dise, dans le cœur des joueurs, le premier Life is Strange aura indéniablement marqué ceux et celles qui l’ont parcouru dans son entièreté. Et pour cause, au-delà d’une histoire passionnante, le titre nous proposait de rencontrer et contrôler des personnages inoubliables tels que Maxine Caulfield ou encore Chloé Price. L’une comme l’autre sont d’ailleurs au cœur d’une intrigue qu’il est vivement conseillé de connaitre avant de se lancer dans le nouvel épisode, Life is Strange: Double Exposure. En effet, le début de ce nouveau jeu nous demande de faire un choix, qui correspond à l’une des deux fins du jeu original. Au-delà de ça, de nombreuses références sont faites aux évènements qui se sont déroulés à Aracadia Bay, et avoir connaissance de l’histoire initiale est donc un véritable plus qu’il est important de ne pas négliger.
Dans Double Exposure, Maxine Caulfield reprend son costume d’héroïne, pour notre plus grand plaisir. Un choix du studio qui comporte certains risques, notamment par le fait de faire revenir sur le devant de la scène un personnage qui fait partie d’une œuvre que l’on peut légitimement définir comme étant culte. Changement de décor pour Double Exposure : Max se trouve à Caledon, une université d’arts et de sciences située dans le Vermont, aux Etats-Unis. Là, elle y occupe un poste d’enseignante (en photographie, évidemment), ce qui lui permet de côtoyer pas mal d’étudiants, mais aussi des collègues plus ou moins sympathiques. C’est dans ce contexte que des évènements tragiques vont avoir lieu, plongeant notre jeune héroïne dans une enquête des plus complexes. Indices à rechercher, suspects à interroger, lieux à fouiller… l’histoire se montre prenante et parfaitement maitrisée. C’est d’autant plus vrai que chaque fin de chapitre (cinq au total) donne lieu à un cliffhanger de haut-vol qui nous donne furieusement envie de découvrir la suite de l’histoire. Un vrai régal, surtout pour un jeu qui se base presque exclusivement sur la narration.
Et si le scénario concocté par le studio n’est pas un argument suffisant, sachez que vous pouvez également compter, une nouvelle fois, sur la présence de personnages travaillés. Ces derniers sont tous différents et proposent des caractères bien trempés, doublés par des styles variés qui leur vont parfaitement bien. On adore les longues discussions et les échanges qui ont lieu au fil des rencontres. Des rencontres qui sont forcément très nombreuses et qui vous permettent d’en apprendre un peu plus sur le background des personnages. On ne peut d’ailleurs que vous conseiller de prendre le temps de discuter avec tous ceux que vous croisez.
Le temps est d’ailleurs un aspect terriblement important d’un titre comme Life is Strange: Double Exposure. Si le scénario se montre passionnant et les personnages intéressants, il faut reconnaitre que le jeu arbore un rythme lent qui ne peut pas plaire à tout le monde. Pour faire simple, au cours de vos déplacements ou de vos enquêtes, vous avez l’occasion de fouiller les environnements pour y lire des documents, trouver des photographies, lancer des discussions… il y a énormément de choses à faire, mais rien n’est obligatoire. Vous pouvez avancer directement vers votre objectif, cependant vous passerez à côté de toute une série d’éléments qui étoffent l’histoire et qui lui offrent du corps. Ce serait donc véritablement dommage. Cela étant, ces moments d’errance ont un prix : la dilution de l’histoire et le rythme qui ralentit. Il faut simplement savoir où l’on met les pieds et accepter le fait que des pauses existent dans Life is Strange. Il y a d’ailleurs des moments de contemplation où la musique démarre et où l’on peut observer différentes scènes qui mettent en valeur les personnages présents, mais également les lieux dans lesquels nous nous trouvons. Un véritable régal, pour une mise en scène capable d’offrir un moment poétique et une pause dans le temps. Quelque chose de bien trop rare dans les jeux vidéo actuels que seul des titres tels que Life is Strange nous offrent encore.
Avec la narration comme aspect le plus important du jeu, le studio Deck Nine se devait d’offrir un gameplay suffisamment intéressant aux joueurs. Pour y parvenir, le studio nous propose donc une expérience relativement simple où l’on déplace Max, tout en interagissant avec les personnages et l’environnement. Évidemment, comme dans le premier épisode, notre héroïne peut également compter sur ses pouvoirs temporels pour égayer tout cela. Cela étant, il y a une petite différence avec le premier épisode puisque ces derniers sont plus nombreux. On évitera évidemment d’en parler ici au risque de vous gâcher la surprise, mais sachez qu’il y a des situations variées qui se montrent particulièrement inattendues. Cela étant, au-delà de leur utilisation, il faut reconnaitre que le gameplay se réduit à peau de chagrin. Life is Strange: Double Exposure se présente davantage comme un film interactif, à la manière des titres de Supermassive Games. N’espérons donc pas une évolution franche ou même une révolution, l’intérêt du jeu se trouve ailleurs, comme vous l’aurez compris. L’histoire est le véritable intérêt du titre et il faut être prêt à faire des sacrifices pour pouvoir l’apprécier pleinement.
Sur le plan technique, Life is Strange: Double Exposure est pratiquement parfait. Le studio Deck Nine nous offre une copie impeccable où seuls quelques scintillements et un peu de clipping (éléments qui apparaissent avec un temps de retard) viennent nous déranger. De plus, au cours de notre test, sur Xbox Series X, nous n’avons pas rencontré le moindre problème ou le moindre bug. Une excellente nouvelle qui nous permet d’apprécier parfaitement le jeu. Du côté de la direction artistique, le titre du studio américain nous emmène au cœur de l’hiver, et plus précisément au centre de l’université de Caledon. Les environnements sont jolis à voir et l’ensemble tient parfaitement la route. Même son de cloche du côté des personnages et des animations de visages. Ces derniers sont très expressifs, ce qui sert parfaitement l’histoire et l’immersion proposée aux joueurs. De très bons points pour un titre de cette envergure.
C’est d’autant plus vrai que l’aspect visuel se montre véritablement convaincant. Nous ne sommes pas ici sur quelque chose de particulièrement réaliste, mais plutôt sur un rendu « légèrement dessiné ». Un choix appréciable qui sied parfaitement au jeu et à l’ambiance qui s’en dégage. Une ambiance qui se concrétise également dans la partie musicale du jeu. Dans un jeu Life is Strange, la musique occupe une place particulièrement importante. On retrouve donc des morceaux soigneusement choisis par les développeurs qui confèrent aux scènes une force narrative encore plus grande. Et, une nouvelle fois, comme pour les épisodes précédents, la magie opère. Le studio a le don de sélectionner des morceaux pertinents et d’une efficacité redoutable. On apprécie, on adore même, et on salue une nouvelle fois ce jeu qui met en avant l’Art, avec un grand « A » plus que mérité.
+
- Musiques incroyables ;
- Scénario prenant ;
- Cliffhangers réussîs ;
- Animations au top ;
- Touchant ;
- Personnages charismatiques ;
- Pouvoirs temporels.
-
- Rythme lent et haché ;
- Jouabilité réduite.