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Life is Strange: True Colors

Point'n Click | Edité par Square Enix | Développé par Deck Nine

8/10
One : 10 September 2021 Series X/S : 10 September 2021
04.10.2021 à 22h28 par - Rédacteur

Test : Life is Strange: True Colors sur Xbox One

La vie est étrange certes, mais elle est belle

Il y a deux écoles dans la saga Life is Strange : L’école de Dontnod, créateur de la licence, qui a officié sur les deux épisodes canoniques avant de proposer Tell Me Why chez Microsoft. Et puis il y a Deck Nine Games, auteur de l'aventure "Before the Storm". Life is Strange: True Colors est de la seconde école, celle du spin-off, l’école du studio que personne n’attend et qui fait grandement plaisir sur le résultat final. Quand est-il de True Colors ?

Dans Life is Strange True Colors nous contrôlons Alex Chen, une jeune femme qui a côtoyée l’Aide Sociale à l’Enfance et les foyers  sans jamais trouver sa place, suite au départ de son frère et à la mort de ses parents. Huit années après la séparation avec son frère, Gabe, la famille va se retrouver dans la chaleureuse contrée de Haven Springs. C’est une petite bourgade fleurie et remplie de joie de vivre où seuls les petits tracas quotidiens ternissent l’horizon. Le premier chapitre, sur cinq, est celui qui prend le plus son temps afin de présenter au mieux l’atmosphère bucolique du titre, la charmante galerie de personnages et surtout l’adorable Alex Chen et ses fameux pouvoirs d’empathie. En effet, l’héroïne de True Colors est capable de connaitre les émotions des divers personnages au travers d’un halo lumineux (rouge pour la colère par exemple) mais également d’entendre les pensées à l’instant T et pourra même interagir avec eux en absorbant la colère, les chagrins ou autres sentiments. Une véritable éponge à émotions !

 

Ce pouvoir est un véritable ressort narratif intéressant et permet de se plonger dans la psyché des différents personnages de cet épisode, même si cela se révèle tout de même très limité. En effet, malgré la possibilité de connaitre les émotions et pensées des PNJ très secondaires qui composent la ville, son utilisation est très linéaire : des amis PNJ s’aiment mais n’arrivent pas à se l’avouer ? Alex n’aura pas la possibilité de jouer les cupidons. Ce n’est qu’un exemple banal mais qui montre tout le côté linéaire du titre qui ne joue même pas sur le pouvoir pour créer de réelles énigmes en dehors d’une bien trop simple. C’est dommage, il y avait un coup à jouer notamment en développant éventuellement un côté «enquête». Le jeu est également bien trop linéaire dans ses choix, même s’il sera possible d’avoir un contrôle sur les sentiments amoureux d’Alex (un peu comme avec Max et Chloe) et d’influencer les relations d’Alex, lesquelles auront un impact véritable sur la fin. La ville n’est déjà pas très grande à explorer mais en plus de cela 90% des lieux sont inexplorables (commerces interdits d’accès au joueur alors que « ouvert » dans le jeu) et sur ce point le titre n’est rien d’autre dans son approche vidéoludique qu’une rivière bien délimitée. Reste tout de même quelques surprises qui ne sont pas sans rappeler Before the Storm avec une phase de gameplay aussi simple que référencée et originale.

«Aussi coloré que bienveillant, le récit est à l’image de son héroïne Alex : Un charme qui ne laisse personne indifférent «

Si le récit est assez linéaire et que le gameplay est basique, en quoi True Colors est-il un jeu intéressant par rapport aux divers autres jeux narratifs ? Tout d’abord, on met de côté les fameux épisodes et on dit bienvenue aux chapitres. Cela permet de découvrir l’histoire d’une traite ou à notre rythme et vu que le précédent mode de structuration de l’aventure était l’un des plus gros défauts de Life is Strange 2, il est bon de souligner ce changement. Malheureusement ce système n’empêche pas un rythme un peu en dent de scie car jamais le titre ne cherche à passer la seconde et manque d’intensité dans les grosses scènes et donc de réel impact. C’est encore moins présent que Before the Storm et pourtant… c’est un récit très plaisant à suivre. Pourquoi ? Tout simplement parce que True Colors est bien écrit, que ce soit du côté de la personnalités des divers personnages et leur côté attachant, que sur les différentes interactions avec Alex (SMS et dialogues). C’est aussi et surtout par le côté bienveillant de tout le récit et de son personnage principal. En effet, il y a quelques drames, mais nous sommes face à un titre très positif permet de pardonner les mauvais actes sans chercher à donner une leçon au joueur. Le personnage d’Alex en est même la représentation la plus équivoque avec une héroïne toujours prête à tout pour aider quiconque, pensant à autrui avant de penser à elle. Cela ne l’empêche pas d’avoir des moments de doutes, en étant parfois gênée par la situation, sans toutefois que le jeu ne s’éloigne d’une ambiance hyper positive et d’un naturel indéniable. C’est une aventure humaine et non sensationnelle.

L’autre point fort de True Colors qui accentue cette positivité c’est tout l’enrobage du titre, qu’il soit visuel ou sonore. Visuellement cela passe par une direction artistique indéniablement colorée et très bien pensée, même sur les personnages notamment avec le charme de notre Mlle Chen. Le titre n’est pas un foudre de guerre visuellement parlant et fait même pâle figure par rapport à Tell Me Why du dernier Dontnod. Il est toute de m^me au-dessus de la saison 2 de la saga avec des effets de lumière maitrisés (RayTracing), de meilleures animations faciales et un style artistique du plus bel effet. Niveau sonore c’est toujours au niveau de qualité de la licence dans son ensemble avec des compositions pop & folk et d’autres incursions comme Radiohead ou encore des magnifiques passages de chant avec la chanteuse Mxmtoon qui sert de corde vocale à Alex Chen.

Ajoutons à cela que Square-Enix a décidé de suivre Microsoft question budget avec une localisation audio totalement en français et avec des voix connues du grand public. Au programme nous avons Geneviève Doang (Ciri dans The Witcher 3, Lunafreya dans Final Fantasy XV) dans le rôle d’Alex lorsque son frère Gabe, est doublé par Stéphane Fourreau (Robb Stark dans Game of Thrones, Superboy dans Young Justice ou encore Martin Li dans Marvel’s Spider-Man sur PS4). On note surtout la présence de la star Adeline Chetail (VF officielle de Vanessa Hudgens, Zelda dans Breath of the Wild, Ellie dans la saga The Last of Us ou encore Alexis dans la géniale série avec Nathan Fillion : Castle). Du beau monde en parfaite harmonie, ce qui n’était pas toujours le cas de Tell Me Why. Une belle surprise pour l’effort de Square-Enix qui s’avère totalement payant !

[MàJ du 04/10/2021]

Life is Strange Wavelengths

Alors que nous sortons tout juste de Life is Strange True Colors, Square Enix débarque avec un DLC centré sur un personnage apprécié de la saga : Stéphanie, alias Steph. C’est un DLC que nous attendions car True Colors était un épisode plus que sympathique. De plus, Deck Nine Games avait prouvé avec Before the Storm qu’il était possible de proposer un préquel mettant de côté les «pouvoirs» mais néanmoins réellement touchant et intéressant. L’attente pour ce DLC était donc réelle à l’idée de retrouver celle qui anime la radio de Haven Spring, mais surtout un ancien personnage de Arcadia Bay, amie de Chloé et Rachel.

Le DLC débute à l’arrivée de Steph à Haven Spring et se prolonge sur le reste de l’année. Une année pour constater les évolutions du personnage durant les quatre saisons, jusqu’à l’arrivée d’Alex. Cela dit, tout se passe seulement dans le magasin de disques et dans sa pièce dédiée à la radio. C’est clairement le plus gros point faible du jeu. En effet, durant les trois bonnes heures de jeu du DLC, Stéphanie ne va rencontrer personne, toutes ses interactions seront :

  • Des SMS toujours aussi sympa ;
  • Des appels téléphoniques pour jouer la diseuse de bonnes aventures ;
  • Un site de rencontre à la Tinder qui donne droit à des moments assez drôles notamment face à un Bot ;
  • Un visio pour se remémorer Arcadia Bay avec une ancienne connaissance (Mike).

Certes ce sont des interactions sympathiques et plutôt bien écrites. L’intérêt principal du titre est notamment toutes les références à Life is Strange Before the Storm / Life is Strange 1 avec notamment la relation avec Chloé (nous aurons même droit à un court passage avec sa VF, présent dans le futur « Remastered » ?). Mais le DLC est bien trop répétitif, cloisonné et tellement long qu’il devient très vite barbant. C’est simple, chaque saison donne lieu à « prendre au moins deux appels, remettre le magasin en ordre, draguer sur Tinder, se remémorer un peu le passé avec Mike, chercher deux trois trucs et potentiellement jouer au pire mini-jeu : le Babyfoot ». Autant dire que toute cette longueur artificielle aurait pu être évitée.

En somme ce DLC est échec malheureusement, en dépit d’un réel potentiel sur le papier.

8/10
Life is Strange : True Colors confirme les bonnes impressions ressenties lors de l’exercice sur Before the Storm pour Deck Nine Games. True Colors est un récit humain, bienveillant, axé sur l'empathie, bien écrit et composé de personnages attachants et disposant même d'une phase de gameplay originale. Le tout est sublimé par une bande-originale agréable, une direction artistique colorée, une héroïne charmante et pour la première fois dans la série un doublage français plus que convainquant. Difficile certes d'ignorer que l'aventure manque globalement de punch et se veut timide dans ses mécaniques (il y avait matière à plus de prise de risque). Life is Strange: True Colors se savoure toutefois avec le plus grand des plaisirs.

+

  • Aventure humaine très positive
  • Le charme naturel d’Alex
  • Personnages bien écrits
  • Bande-son agréable
  • VF de haute qualité
  • Artistiquement très réussi

-

    • Récit manquant d’impact
    • Gameplay trop délimité
    • Une sensation de faux rythme