Test : Links 2004 sur Xbox
Des balles, un trou, des coups de reins, vive le golf
Le truc qui fâche quand on insère le cd de Links dans la Xbox, l’impossibilité de zapper les séquences de lancement (Microsoft Games Studio, XSN et consorts) et le long chargement qui s’ensuit (après mise à jour du Live). Vous me direz que c’est un détail, et que je suis un vieux con de me formaliser là-dessus, et vous aurez raison, parce qu’après tout quand on joue à un jeu de golf on n’est pas pressé comme la colique, on prend le temps de vivre. Et puis tiens, pendant ce temps vous pouvez matter la superbe notice, toute en couleur et en français, ça fait plaisir.
Si vous l’avez lue donc, vous savez déjà à peu près comment fonctionne le jeu et comment il se manie, vous pouvez donc sauter les deux prochains paragraphes, sinon continuez donc, vous vous coucherez moins bête (tiens je viens d’inventer le test dont vous êtes le héros, faut vite que je le fasse breveter avant qu’on me carotte l’idée).
Les modes de jeu sont donc au rendez-vous, en commençant par un didacticiel qui une fois parcouru vous rapportera 40 000$ (à aller retirer chez MS… je plaisante) à dépenser dans des points de caractéristique qui permettront à votre avatar (créé auparavant) de swinger plus loin, de putter comme un métronome et d’installer un auto-radio de luxe dans sa voiture. Une fois les bases apprises par cœur, on peut se lancer dans le mode Challenges, une succession de défis plus ou moins corsés, votre récompense se résumant à de nouvelles skins de balles et autres accessoires (la classe de jouer avec une balle stylée n°8 de billard). Les deux autres modes consistent à enchaîner les tournois et gagner un max de blé (47M$ au total, de quoi voir venir pour votre joueur) et participer à une tripotée de Skill Events sur trois niveaux de difficulté (bronze, argent et or) vous permettant par la suite de customiser les talents de votre golfeur numérique avec un peu plus de liberté.
Si cela ne vous suffit pas, il y a aussi le mode
solo, qui peut se jouer seul ou à plusieurs (même avec un seul pad, sympa) et
qui rassemble les éléments classiques d’un jeu de golf (stroke, match, skins…).
Links 2004 arbore le design XSN Sports, il est donc évidemment possible de s’affronter online, et on retrouve en ligne les mêmes options qu’en solo, en plus des tableaux de stats et des autres possibilités liées au service XSN. Côté qualité de connexion, rien à signaler (encore heureux), c’est du même niveau que NFL Fever ou NBA Inside Drive (Top Spin souffrant d’un problème assez étrange, et toujours pas élucidé). Il est à noter que le support du Xbox Live pèse lourd dans la balance qui oppose Links à Tiger Woods
Tee Tee et Gros Fairway (toutes mes excuses)
Le gameplay de Links 2004 se rapproche de celui des autres jeux du genre, avec un swing/putt qui se fait au stick gauche pour simuler le mouvement de balancier. Trivial à apprendre, ce système permet une grande marge de progression, car si en facile vous êtes accompagné d’un tas d’indicateurs visuels qui vous permettent de swinger comme un porc à la vitesse de la lumière, la totale absence d’aide en mode difficile vous obligera à tenir compte de tous les facteurs extérieurs (vent, pente, busards ou autres chinooks…) pour ne pas vous retrouver avec 15 coups au dessus du par. Inutile de vous dire qu’un maximum de pratique est recommandé pour envisager de jouer sans aides, le feeling prenant une place prépondérante dans le jeu d’un golfeur confirmé.
Le stick gauche n’est pas le seul à être
utilisé, le droit servant à donner de l’effet à la balle. Il faudra y aller molo
sur le stick d’ailleurs, car il faut le maintenir pendant le swing, ce qui n’est
pas évident de prime abord. Quelques heures suffisent tout de même pour
maîtriser la bête et comprendre pourquoi cette saleté de balle ne va pas où on
le voudrait. Les gâchettes, quant à elles, servent à changer de club, tandis que
le pad permet de viser (attention au vent les cocos, il faut décaler la mire
suivant les desiderata de Mr Eole). Presser A vous donne une vue aérienne du
trou (…) alors que X, une fois sur le green, affiche une grille qui montre les
éventuels dénivelés auxquels vous aurez à faire face. B enfin, affiche un petit
menu pour choisir son type de coup (droit, bas, etc).
Maîtriser un minimum le jeu est la condition sine qua non pour profiter de la complexité du jeu, jouer avec les aides visuelles n’étant amusant qu’un temps. Pour tirer la quintessence de Links 2004 il vous faudra donc quelques heures de pratique, mais ensuite y’a pas à dire, faire un eagle dans des conditions difficiles (vent à décorner les cocus sur le parcours, les potes qui vous hurlent « tu louches ! » pendant votre swing…) reste un must.
Un Birdie Visuel
Techniquement, Links 2004 est globalement satisfaisant, même si le côté graphique paraît un chouïa en retrait (surtout pour les persos) par rapport à son concurrent direct Tiger Woods. Ca reste toutefois très plaisant à regarder, et certains effets très hollywoodiens (ralentis, bullet-time…) viennent égayer et souligner vos coups avec efficacité, même si pour le réalisme et la sobriété on repassera. Rien de spécial à dire donc, on est dans une très bonne moyenne, avec des textures réalistes, des animations comme il faut et des effets qui chatoient.
L’aspect
sonore n’a pas été délaissé et atteint le même niveau d’excellence que le reste
du jeu. Les bruitages sont aussi fidèles que possible, les commentaires
sympatoches et les cris de la foule quand vous ratez votre coup sont plus
qu’énervants, c’est synonyme de qualité je suppose. Petit détail ultra sympa, si
vous inscrivez un nom à consonance anglo-saxonne, il y a de fortes chances pour
que les commentateurs le prononcent tel quel dans le jeu. Je peux vous assurer
qu’entendre « Ed is… » ça flatte l’ego du joueur qui se respecte, et pas qu’un
peu. Par contre si vous c’est Jacques-Etienne, Hervé ou Philomène, je crains que
votre compte ne soit bon… Dernier point, les musiques dans les menus sont
excellentes, très rock, et quand bien même elles ne vous siéraient pas, vous
auriez toujours la possibilité de mettre vos bandes son
personnelles.
+
-
- Vraiment joli, Links 2004 n'atteint pas tout à fait le niveau de Tiger Woods 2004. Du tout bon quand même.
- Alors là aucun problème, tout se fait en un tour de rein, euhh de main, et on trouve ses marques en peu de temps.
- Avec tous les tournois disponibles, les modes de jeu et le Xbox Live, vous avez de quoi faire jusqu'au 2005.
- Bruitages impeccables, musiques rock'n'roll et commentaires corrects contribuent à donner une ambiance sonore extra au jeu.
- Destiné aussi bien aux amateurs de golf qu'aux autres, Links 2004 vaut son pesant de cacahuètes.