Test : Lost : Via Domus sur Xbox 360
« Précédemment dans Lost… »
Pour être le plus fidèle possible à la série, Ubi Montréal a découpé le jeu en sept épisodes (chapitres), au début desquels on a droit au traditionnel résumé du dernier épisode suivi du sigle « LOST », exactement comme si on était devant sa télé, avec ses chips, son coca et son siège massant Erotica 3000 (quoi, vous avez pas ça vous ?). Plutôt sympa, sauf qu’on se rend bien vite compte que ces sept épisodes seront très vite parcourus. On n’a qu’un seul objectif ou presque à accomplir pour les terminer, et la façon de présenter et mettre en scène les évènements est souvent identique : ce sont les flashbacks d’Elliott, sortes de mini-scénarios, qui permettent de faire progresser l’intrigue. Vous y croiserez parfois d’autres protagonistes (tout comme dans les épisodes de la série). Une fois que vous avez remis en place quelques neurones dans la partie mémoire du cerveau de ce cher Elliott, vous devrez questionner les rares survivants qui vaquent à leurs occupations respectives afin de savoir ce qu’il faut faire pour avancer et terminer l’épisode en cours.
Ne comptez pas plus de trois quarts d’heure pour faire tout ça. Oui, c’est un peu court jeune homme, mais heureusement, il y a quelques succès sympathiques à réaliser, en photographiant des objets marquants entre autres. A propos de la photographie justement, l’appareil est assez délicat à manier dans ses réglages, et il vous faudra y aller avec doigté pour trouver la bonne position entre le zoom et la mise au point. Délicat, comme l’exercice de la manipulation des fusibles sur les tableaux électriques qui reviendra régulièrement et qui vous demandera un minimum de réflexion tout en allongeant (artificiellement ?) la durée de vie du jeu.
On se croirait presque sur TF1…
Vous l’aurez compris, votre séjour sur l’île du crash du vol Oceanic 815 sera de très courte durée (entre 5 et 8 heures grosso modo). Ceci étant, l’esprit de Lost se ressent tout au long de l’aventure. Des dialogues avec les persos (les moqueries de Sawyer, la gentillesse de Hurley, la gentille niaiserie de Jack, les paroles philosophiques de Locke), interprétés par les doubleurs officiels de la série, jusqu’aux grands évènements des premières saisons (la découverte du fuselage de l’avion, l’explosion du bunker), on reconnaît parfaitement l’univers du feuilleton, le tout en restant un spectateur attentif puisque votre aventure se démarque de celles des autres occupants de l’île : vous allez vivre les mêmes choses qu‘eux mais en leur absence. La fameuse fumée noire, les « Autres », autant d’expériences amusantes permettant d’aborder différemment l’île et ses occupants.
D’ailleurs, à ce titre, l‘ambiance de Lost : Via Domus est clairement réussie. Et ce ne sont pas les graphismes basés sur le moteur de Ghost Recon, très corrects, qui diront le contraire, mis à part peut-être la modélisation des personnages qui varie du très bon (Sayid et Locke) au médiocre (Claire et Charlie), voire au franchement raté (Juliet). Niveau animations, c’est plutôt pas mal aussi, quoiqu’on aurait préféré avoir plus de possibilités et éviter du même coup l’effet couloir qui se fait constamment sentir. Les décors sont quant à eux grandioses avec des effets d’ombre en temps réel, une végétation magnifique et des textures assez détaillées. Malheureusement, la linéarité est omniprésente et les zones, plutôt exiguës, font qu’il est difficile d’en profiter réellement. Sans compter qu’il faut se taper des chargements (longuets mais ponctués de citations provenant de la série) à chaque changement de zone, ce qui est à la limite de l’acceptable étant donné la taille restreinte des cartes.
On peut aussi regretter le fait que la partie interaction avec les autres personnages (aussi inexpressifs qu’une moule) soit proche du zéro absolu : leurs réactions sont tellement scriptées que quand notre personnage réalise quelque chose qui devrait marquer les esprits, celles-ci ne changent pas d’un iota. De même qu’il est triste de voir que dans un soi-disant jeu d’aventures, à l’heure des Tomb Raider ou autre Uncharted, notre héros a les pieds « collés au sol » et du coup il subit le plus souvent l’environnement au lieu de s’y adapter. Heureusement que des séquences assez mémorables viennent ponctuer de temps en temps l’action (notamment sur la fin du jeu).
Globalement, difficile d’exprimer un réel sentiment de satisfaction tant on sent qu’Ubisoft, tout comme pour Naruto : Rise of a Ninja et, dans une moindre mesure, Assassin’s Creed, aurait pu aller beaucoup plus loin dans son concept. Le jeu est intéressant à suivre dans son déroulement mais il aurait pu l’être bien davantage s’il avait été plus long, plus riche, plus grand et plus varié. Là, en l’état, on reste un peu sur sa faim.
+
- L’ambiance de la série
- La construction en épisodes
- Graphismes plus que corrects
-
- Manque de fond, comme beaucoup d'adaptations
- Jeu en couloir, du début à la fin
- Certaines épreuves pénibles
- Pas assez varié