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Pas de chichis avec Lumote: The Mastermote Chronicles. Le titre ne propose pas une seule ligne de dialogue, et pour cause : vous contrôlez une espèce de limace aquatique dont le but est de résoudre des énigmes. Un concept particulier qui fonctionne plutôt bien grâce à des déplacements assez souples et des commandes vraiment très simples à prendre en main. Un petit tutoriel nous permet de vite appréhender l’espace sous-marin dans lequel nous évoluons, avec la possibilité de réaliser des sauts et des double-sauts, de déplacer la caméra sur un axe horizontal pour comprendre la disposition des éléments qui nous entourent, et de s’agripper au sol ou à divers objets, seule véritable interaction de notre mollusque lumineux avec ce qui l’entoure.

Au delà du contexte qui n’a absolument ni queue ni tête, le principe du jeu est relativement simple. Notre limace se retrouve sur un grand chemin, d’un seul tenant ou presque, avec la nécessité d’assurer la continuité d’un fluide bleu fluo tout du long. Une vraie nécessité puisque c’est la condition qui permet d’ouvrir de grandes fleurs qui font office de portes et qui séparent les différents tableaux. Le but étant de résoudre chaque tableau en activant divers mécanismes à l’aide de monolithes que le joueur peut déplacer en grimpant dessus. Une mécanique qui nécessite une bonne dose de réflexion lorsqu’il s’agit de trouver un moyen d’amener ces monolithes au point voulu. Le jeu oblige le joueur à se creuser la tête, d’autant qu’il faut obligatoirement terminer chaque niveau pour avancer, avec l’impossibilité de sauter une zone qui pose problème. Même si la forme est peu conventionnelle, Lumote: The Mastermote Chronicles reprend finalement les codes du genre, avec un petit côté escape-game assez motivant. Le fait de pouvoir observer l’intégralité du jeu dans une seule grande zone permet de voir le chemin parcouru jusque-là et ce qu’il reste à accomplir. Une vue accentuée par les couleurs vives du jeu, mais qui ne parvient toutefois pas à créer un vrai effet d’émerveillement devant cette structure pourtant imposante.

Et pour en voir le bout, on l’a dit, il va donc falloir se creuser la tête. On l’a dit, le gameplay est relativement simple si l’on se concentre uniquement sur notre luciole. Pourtant, le jeu dispose d’une vraie profondeur avec beaucoup d’éléments différents à gérer, et il est rarement simple d’activer toutes fleurs d’une zone sans devoir prendre quelques secondes pour comprendre comment aborder le niveau. Toutefois, le titre est suffisamment bien construit pour ne pas laisser une liberté abusive au joueur, au risque de le voir enchaîner des actions totalement improductives. Une approche positive que l’on doit au level-design, très maitrisé, et qui privilégie toujours la logique, sans jamais laisser le joueur s’éparpiller vers des impasses potentiellement frustrantes. Les premiers niveaux sont logiquement très simples à terminer, et la difficulté est progressive, avec des éléments différents qui s’ajoutent au fil du jeu pour apporter une vraie profondeur et renouveler les mécaniques.

Il faut donc régulièrement répondre aux contraintes de ces indispensables monolithes, qu’il faut déplacer en se servant d’éléments de décors inspirés du monde aquatique. Anémones, méduses, raies et d’autres espèces non identifiées possèdent chacune leur propre capacité, et finalement chaque élément à son importance dans la résolution des énigmes. Tout sauf tranquille, la résolution d’une énigme est agréable et valorisante, même si parfois certaines méthodes pour les résoudre semblent parfois alambiquées, au point de se demander si la solution était vraiment celle imaginée par les développeurs. En plus des différents éléments mis à disposition dans chaque zone, il faut aussi généralement composer avec la possibilité de changer leur couleur et ainsi modifier leur propriétés, comme avec les anémones qui grandissent ou rapetissent selon qu’elles soient bleues ou rouges. C’est alors au joueur de trouver le moyen de changer leur couleur, et les rendre utiles à la résolution de l’énigme. A noter qu’en plus de tout cela, des petits objets en or sont cachés dans chaque tableau. Pour les récupérer il faut parfois jouer aux équilibristes, en sachant qu’une chute entraine automatiquement la remise à zéro du tableau en cours.

Le titre est soigné sur le plan graphique, mais peine à se renouveler au niveau des ses environnements, la faute à la volonté des développeurs de proposer un seul et unique monde dans lequel se trouve l’ensemble des tableaux. Le contraste entre le côté sombre des profondeurs marines et les néons bleus et rouges qui accompagnent le joueur tout au long de l’aventure est agréable à l’oeil, sans plus. Les quelques effets de particules sont plutôt bien réalisés et apportent un peu de dynamisme à l’ensemble. Car globalement, le jeu manque de punch et s’enferme dans ses mécaniques forcément austères, tout en oubliant d’offrir une véritable ambiance au-delà de son univers forcément original. La durée de vie dépend évidemment de votre habitude à résoudre des casse-têtes, mais comptez moins de cinq heures pour en voir le bout en moyenne, en sachant qu’un succès demande de terminer le jeu en moins d’une heure et demie, qui correspond à un run pour ceux qui connaissent toutes les énigmes sur le bout des doigts.