Test : Madden NFL 07 sur Xbox 360
On peut dire que ce Madden était attendu au tournant, et ce pour trois raisons. La première étant que la pilule était mal passée avec le très avare Madden NFL 06 qui, pour sa première sortie Next-Gen, avait tenté le coup de bluff avec des graphismes léchés mais un manque de modes de jeux presque insultant pour les amateurs. La seconde est en rapport direct avec les versions PS2 et Xbox, abouties mais essoufflées puisqu’elles n’offrent plus rien de fondamentalement nouveau depuis trois ans, en terme de réalisation et de gameplay. On sent que l’agacement a presque laissé place à la résignation sur les forums spécialisés. Enfin, EA Sports nous ayant habitué à vendre des mises à jour annuelles plus que de véritables jeux, inutile de vous dire que moult fans se voyaient moyennement dépenser 70 euros dans une galette décongelée de la veille et vendue à moitié chaude.
Or Madden 07 rassure et revient fièrement sur le devant de la scène. Plus consistant, le menu du jeu nous propose désormais le match d’exhibition, l’entraînement, les minigames, la franchise, le mode Superstar, le Hall of Fame et le jeu online. Une déception tout de même avec l’absence des minicamps et du mode Team Owner (pourtant présents dans les versions Xbox et PS2). Un mot sur l’intéressant Hall of Fame (qui existe vraiment dans l’Ohio), véritable mine d’informations et l’un de vos buts dans le jeu (vous devrez tenter d’y figurer). C’est un registre des meilleurs joueurs de NFL, et pour chacun d’entre eux, le Hall of Fame vous propose une bio, des statistiques, voire une vidéo, de quoi en apprendre sur les grands noms duFoot US. Cela dit, Joe Montana, l’un des joueurs les plus connus de NFL n’y figure pas et c’est bien étrange vu la réputation du bonhomme.
A la recherche de la Superstar
Le gros morceau du jeu, c’est le mode Superstar, et il ne s’agit pas ici de pousser la chansonnette, mais plutôt d’aller bouger votre graisse sur le terrain. Ce mode vous permet de créer un joueur en sélectionnant ses parents. A vous de trouver l’équilibre adéquat entre les profils du père et de la mère afin d’obtenir le joueur que vous souhaitez créer, et surtout la position que vous voulez jouer (tous les postes sont disponibles hormis le kicker et le punter). Puis vous entamez votre parcours autour d’un calendrier bien chargé qui sera le fil conducteur de votre carrière à travers la jungle NFL. Signature d’agent, interviews, test de QI et enfin la sanction suprême pour tout rookie, le draft, après lequel vous serez affecté dans une équipe où vous devrez faire vos preuves via les entraînements et vos performances en match.
Le véritable plus de ce mode consiste à ne vous faire jouez que la position choisie. Si, par exemple, vous êtes wide receiver, vous ne sélectionnerez pas la stratégie de jeu et vous contenterez de suivre le plan décidé par le CPU lors du huddle. A vous de respecter votre course sur le terrain, d’éviter les défenseurs, de faire signe au quaterback que vous voulez la balle et surtout, de la réceptionner. L’immersion est totale et vous serez surpris de voir que le QB ne vous envoie pas la balle à chaque fois, préférant un autre receveur. C’est différent des précédentes expériences Madden où vous choisissiez et jouiez toutes phases de jeu. Autre exemple, si vous jouez blocker, vous devrez vous efforcer d’ouvrir le passage au porteur du ballon en empêchant les adversaires de s’infiltrer dans vos lignes. Et ainsi de suite pour chacun des postes disponibles … Ce focus sur une position fixe multiplie les sensations et vous fait réaliser combien la moindre action est importante. A ce sujet, l’accomplissement de ces actions est crucial lors d’un match car Madden prend désormais en compte l’influence de ces temps de jeu sur la performance de l’équipe. Réussissez une passe avec votre QB et votre influence augmente, manquez une réception et votre influence diminue. Cette idée est brillante et plus que motivante une fois sur le terrain, surtout quand vous sentez que le match vous échappe.
Entrons dans le pif du sujet
Madden 07 n’est pas une simulation de couturières. Ici on parle de gros bras qui lancent des ballons à des grandes jambes que des gros ventres tentent d’annihiler. Le gameplay reste le même qu’à l’accoutumée mais il se révèle bien plus frais à l’usage, grâce à trois idées. Tout d’abord la jauge de kick ou Kick Meter qui a été revue et bien améliorée, puisque vous utilisez désormais les sticks analogiques pour tirer. Le gauche pour viser et un balancé du droit pour charger en puissance (un peu comme dans Tiger Woods PGA 06). C’est bien fait et cela ajoute de la tension dans les tentatives de field goal. Puis le stick droit ou Highlight Stick qui s’avère être une arme redoutable qui vous permettra de passer feintes et autres charges, avec une modélisation des véritables attitudes des joueurs les plus connus. Ca fonctionne bien à condition d’avoir un timing de maître, le fun est garantit cependant. Mais de tous les ajouts, c’est le Lead Blocking qui vous mettra à terre. Grâce à cette nouveauté et indépendamment de votre position, vous pourrez choisir un lead blocker avant le snap et tentez un bon gros bloc sur l’adversaire histoire d’ouvrir le chemin à votre collègue. Puis il vous suffira d’appuyer sur B pour récupérer le contrôle du porteur de balle et ainsi terminer l’action, vers un touchdown qui sait. Cette trouvaille est fort utile et agit directement sur votre adrénaline : vous êtes à un 3rd down et 8 yards du touchdown, il reste 40 secondes dans le temps réglementaire, c’est maintenant ou jamais. L’action démarre et voilà que vous ouvrez la voie en éjectant un défenseur avec votre lead blocker puis vous passez le relais au running back et le faufilez jusque dans l’en-but … fantastique. On a véritablement le sentiment d’avoir bien bossé sur le terrain.
Globalement, le gameplay reste très solide et complet. Tous les mouvements optimisés depuis le début de la série sont présents, mais grâce aux nouveautés, jouer à Madden paraît moins rigide et mécanique qu’avant, beaucoup plus instinctif et naturel. Sachez que le jeu dispose d’une fonctionnalité imparable, une sorte de Big Brother interne qui trace tous vos faits et gestes, records et autres informations de jeu. Cela se nomme le Madden Gamer Level et fonctionne à l’aide de Madden Gamer Points que vous obtenez en accomplissant divers objectifs ou en battant des records. Grâce à ces points, vous pourrez notamment débloquer des joueurs dans le Hall of Fame (environ 140 entrées) et des modèles de joueur pour la section « créer son joueur ». Une invitation à la performance en somme.
Une belle brute
Madden NFL 07 ressemble beaucoup à son prédécesseur, comparaison plutôt flatteuse au demeurant, puisqu’il est assurément le plus beau jeu de sport de la Xbox 360, avec une multitude de détails agréables. Les joueurs et leurs équipements sont finement modélisés, des reflets sur les casques aux mailles des jerseys en passant par les effets de lumière sur les différentes textures, c’est du très beau travail. Il semble que plus de joueurs bénéficient de leurs vrais visages, même si ça fait encore très « mannequin de cire ». Les animations ne sont pas en reste et constituent l’une des grosses améliorations visuelles puisque les joueurs n’ont jamais été aussi fluides sur un terrain. Les débordements, les tacles, les sauts, les collisions paraissent naturelles avec une mention spéciale pour les tacles manqués. Exemple : si vous dirigez votre joueur et que celui-ci se fait tacler par un défenseur, vous le verrez parfois lutter pour s’extirper des prises de son adversaire pendant un mètre ou deux, courbant le dos, poussant sur ses jambes, avant de s’écrouler au sol. Le terrain lui aussi bénéficie d’un lifting et plus précisément l’herbe qui le recouvre puisque cette année la pelouse est en 3D et vous pourrez en voir les brins détaillés lors des ralentis ou des séquences de jeu. Le sol se dégrade par endroit et il faut avouer que jamais un terrain de sport n’avait été aussi bien modélisé depuis que les jeux vidéo existent. Et ce n’est pas fini car il faut voir les immenses enceintes au sein desquelles se déroule le spectacle. Le public à perte de vue, en 3D aussi, plus varié que jamais et aux attitudes différentes d’une tribune à une autre, c’est bluffant. Chaque terrain modélisé présente ses véritables structures, tribunes, panneaux publicitaires et écrans géants, un régal pour les fans. Les bords du terrain sont animés et investis par les juges, coachs et autres membres d’équipes …ça grouille de vie. Evidemment tout ceci est transcendé par une gestion de la lumière et des conditions météo aux petits oignons, de quoi vous mettre dans l’ambiance du match du dimanche.
Vos oreilles aussi seront récompensées car l’atmosphère du jeu est formidable, particulièrement sur le terrain où vous entendrez clairement les joueurs et notamment les quaterbacks (plus de 20 voix de quaterbacks réels on été enregistrées pour le jeu). Effet très sympa : la respiration de votre joueur qui vous immerge encore plus. Au niveau audio, les développeurs ont fait le choix étrange de ne pas mettre les commentaires habituels aux versions PC/PS2/Xbox mais de diffuser un commentateur radio qui décrit le match comme si vous l’écoutiez via votre autoradio. L’effet surprend et reste un ton en dessous du duo de speakers traditionnel en terme de présence même si le nouveau commentateur est beaucoup plus expressif et enflammé. A ce sujet, nous avons noté que parfois, rarement mais tout de même, aucun commentaire n’accompagnait des grosses actions, du type récupération d’un fumble par la défense puis touchdown. Bug ou oubli ? Dans le même registre, la fatigue des joueurs est prise en compte dans le jeu mais les graphiques indiquant leur état de fatigue restent toujours au maximum, ce qui porte à confusion. Un patch est prévu sous peu pour fixer ce problème cependant.
L’heure de la fessée
Malgré toutes ses qualités, Madden NFL 07 manque le sans-faute. Le mode Team Owner et les minicamps ne sont pas implémentés dans cette version Xbox 360, alors qu’ils sont présents dans toutes les autres. C’est incompréhensible tant ces deux fonctionnalités sont appréciées des joueurs. Ensuite, le jeu se loupe un peu sur le Live où le un contre un basique est possible, mais c’est tout. On aurait aimé avoir un système de championnats et de classements évolués comme le fait si bien 2K Sports avec NHL 2K6 et NBA 2K6, un excellent moyen de prolonger la vie du soft. Un maigre effort a été fait donc précisons-le : en mode Franchise, vous pouvez jouer un match à venir contre un adversaire sur le Xbox Live. Rien d’extraordinaire dans l’absolu mais cela ajoute un peu de piment de mettre en jeu un match de votre franchise contre un adversaire humain. Espérons qu’Electronic Arts développe une plateforme en ligne digne de ce nom pour le prochain opus. Pour finir, des saccades interviennent ici et là dans les menus et avant ou après quelques séquences de jeu, rien de dramatique car elles sont rares, mais les développeurs pourraient s’appliquer à fignoler ce genre de détails, surtout que Madden 06 en comptaient déjà.
+
- Gameplay rafraîchi
- Réalisation
- Contenu mis à jour ...
-
- ... mais pas à 100%
- Finition et détails à revoir
- Mode online maigre