Test : Mafia II sur Xbox 360
Scarfesse
Le seul souci est que vous ne ferez pas grand chose d’autre. Si dans Red Dead Redemption ,les quêtes annexes étaient légion, dans Mafia II les seules choses qui vous seront permises de faire sont les braquages de commerces et la revente de véhicules volés. On est loin du jeu bac-à-sable attendu par tous. Contrairement aux titres de Rockstar, vous ne serez pas libre de vaquer à vos occupations entre deux missions, car celles-ci s’enchainent sans temps mort. Mais tout cela en fait-il un mauvais jeu pour autant ? Oh que non !
Le jeu souffre indubitablement de la comparaison avec GTA IV ou encore Red Dead Redemption. Pourtant, contrairement à ces deux jeux, tout comme la vérité, l’intérêt du titre est ailleurs. Mafia II n’a pas vocation à être le nouveau maître étalon des jeux bac-à-sable. Ce n’est ni plus ni moins qu’un jeu d’action découpé en niveaux à l’ancienne (mais appelés « Chapitres », histoire de faire plus cool). Le rôle d’Empire Bay n’est nullement d’être un immense défouloir afin que le joueur puisse laisser libre cours à ses caprices. Son rôle se rapproche plus de la bonne vieille carte d’un Super Mario World. La comparaison peut paraitre absurde, mais pourtant !
Pour commencer le niveau (chapitre ou mission, peu importe le nom que vous lui donnerez) vous devrez vous rendre au point indiqué sur la carte. Pour terminer le niveau vous devrez vous rendre à un autre point indiqué sur la carte et ainsi de suite, jusqu’à la fin du jeu. C’est très linéaire et comme dit plus haut, vous n’aurez pas une minute de libre pour faire ce qu’il vous plait entre temps. Simplement aller d’un point à un autre afin de démarrer la mission. La possibilité de circuler dans la ville en toute liberté aurait très bien pu être absente du jeu pour laisser la place à un enchainement de missions à l’ancienne, que cela n’aurait pas nuit au jeu, ou si peu. Mais si cette possibilité est présente ce n’est que pour renforcer encore un peu plus l’ambiance du titre. LE point fort de Mafia II.
« C’est mieux que de jouer à cache saucisse dans les douches !»
Question : faut-il noter le jeu en fonction de ce qu’il est, ce qu’il n’est pas ou ce qu’il aurait dû être (voir ce que nous aurions aimé qu’il soit) ? Mafia II n’est pas un jeu bac-à-sable. Mafia II c’est avant tout un scénario efficace – sans aller jusqu’à l’Oscar – qui nous plonge dans les rouages de la mafia. Vous incarnez Vito. Fraichement rentré de la guerre, il n’aura qu’une obsession en tête : devenir un affranchi afin de ne pas finir dans la misère comme son père. Très vite, le jeune homme se fera un nom et intégrera l’organisation criminelle. Mais il se rendra également compte très vite que la mafia, ce n’est pas si bien que cela finalement. Le jeu brille par son ambiance très cinématographique et multiplie les passages qui vous cloueront à votre fauteuil. Si voir un groupe d’homme s’aligner lentement devant une maison et commencer à mitrailler jusqu’à ce qu’ils soient complètement à court de munitions, vous a toujours fait frissonner au cinéma alors imaginez le plaisir ressentit lorsque vous découvrez que vous faite parti de ce groupe d’hommes ! Ce n’est qu’un avant-goût de ce qui vous attend dans Mafia II. Les dialogues agrémentés d’humour noir sont également un plus non négligeable.
Les développeurs s’amusent même, à de rares occasions, avec la morale du joueur en lui donnant la possibilité de choisir un court instant entre la mafia ou l’honnêteté. Cerise sur le gâteau, le gameplay n’est pas en reste. Que ce soit les phases de fusillades, de combats à mains nus, d’infiltration ou encore les courses poursuites en voitures, tout répond au doigt et à l’œil. Rien de nouveau en ce qui concerne les fusillades, c’est du déjà vu : on se met à couvert et on en profite pour tirer sur les têtes qui dépassent. Mais celles-ci ont le mérite d’être efficaces et très rythmées. Mais n’espérez pas foncer dans le tas armé de votre fusil à pompe, vous ne feriez pas long feu. L’originalité de Mafia II vient de son système de combat plutôt bien fichu, bien que très basique. Crochet, esquive, contre-attaque et finish-move s’enchainent de manière naturelle et fluide. Le jeu couvrant une période allant des années 1945 à 1951, c’est somme toute logique de retrouver une B.O composée des succès de l’époque. Rien à ajouter, une course poursuite en voiture sur fond de rock des années 50, c’est le pied. La technique est également très soignée. Le jeu est très beau. Seule ombre au tableau, quelques ralentissements et bugs graphiques ici et là, mais rien de bien méchant. En revanche, ce qui risque vraiment de vous taper sur le système, ce sont les phases de conduite.
Non pas que la conduite des voitures soit atroce, au contraire elle est même plutôt agréable. Mais elles sont tellement nombreuses qu’elles vous sortiront vite par les yeux. Comme dit plus haut, pour démarrer une mission vous devrez vous rendre à un point indiqué sur la carte. Rien de très original jusque-là. Mais les développeurs ont un plaisir sadique à vous faire allez d’un bout à l’autre de la carte sans cesse. Pas question de faire 100 mètres pour commencer à jouer, non c’est bien à l’autre bout de la carte qu’il vous faudra aller. Et pour rien parfois ! Traverser la carte dans le sens de la longueur pour simplement déclencher une cinématique d’une minute c’est le pompon. Surtout pour vous demander ensuite de traverser encore une fois la carte de haut en bas (ou de bas en haut, c’est tout aussi gonflant). Les méchants développeurs poussent le vice très loin : l’une des missions démarre lorsque l’un de vos amis passe vous prendre devant chez vous avec sa voiture. Celui-ci profite de la route pour vous expliquer votre mission. On se dit alors "Chouette ! Pas de trajet ce coup-ci, il va me déposer directement devant." Non seulement il ne nous dépose pas devant ou à proximité (vous parlez d’un ami !), mais en plus de cela il nous a éloigné encore un peu plus de l’objectif ! Si ce n’est du sadisme ça.
Nous avons l’impression d’être un rat coincé dans un labyrinthe et de devoir traverser celui-ci afin de mettre la main sur le fromage. Sauf qu’arrivé au fromage tant recherché, une main attrape celui-ci pour le mettre à l’autre bout du labyrinthe, vous laissant alors sur votre faim et sans autre choix que de repartir à la recherche du saint Graal une nouvelle fois. Le rat en a vite marre et aimerait bien bondir hors du labyrinthe pour se venger sur les noisettes du sadique derrière cette idée. Les développeurs auraient gagné à mette en place un système permettant de se téléporter d’un point à l’autre de la carte, comme la possibilité de siffler un taxi. Surtout que ces derniers ne manquent pas ! Incompréhensible. Comptez une dizaine d’heure pour venir à bout de l’aventure. Mais niveau replay-value, le jeu tire un peu la tronche. D’autant que le titre ne permet pas de se balader librement sur la carte une fois le jeu terminé ! Le multijoueur étant également aux abonnés absents (ce qui n’est pas plus mal) reste la chasse aux magazines Playboy qui devraient vous occuper un bon moment.
+
- La bande-son
- Les magazines Playboy (hé hé)
- Les combats à mains nues
- Une ambiance aux petits oignons
-
- Les phases de conduite interminables !
- Manque un peu de quêtes annexes quand même
- Encore une fin qui va en agacer plus d’un