Test : Majin and the Forsaken Kingdom sur Xbox 360
Il était une fois un royaume délaissé
Le royaume de Q’umarkaj est en proie à un grand désastre. La nature et la vie sont petit à petit corrompus par de sombres forces que rien ne semble pouvoir arrêter. Le héros de l’histoire est un jeune voleur sans nom qui a été abandonné dans la nature et élevé par les animaux (ce qui lui a permis d’acquérir la capacité de communiquer avec eux). Malgré cet avenir peu prometteur, il semblerait qu’il existe encore un moyen de bouter ces ténèbres hors du royaume. Dans le château, une créature légendaire appelée Majin serait retenue prisonnière, et possèderait d’immenses pouvoirs. C’est ainsi que les péripéties commencent. Lors d’une incursion dans le château aux airs de tutoriel, notre petit voleur libèrera le Majin et liera rapidement une forte amitié avec ce dernier, qui le prénommera par ailleurs Tepeu.
Si le pitch de base n’est pas forcément des plus originaux, force est de constater que ce dernier est raconté avec beaucoup de poésie. En vérité la force de l’histoire se trouve surtout dans la relation entre les deux protagonistes. Un peu comme si David et Goliath étaient les meilleurs amis du monde. Ce contraste entre les personnages permet de mettre en valeur l’empathie qu’ils ont l’un pour l’autre. L’œuvre qui nous est proposée là, à la manière d’un Shadow Of The Colossus, raconte l’histoire de manière véritablement touchante. Evidemment la patte artistique du titre y est pour beaucoup. On retiendra en particulier les scénettes en ombres chinoises sous fond sonore de boite à musique qui montrent une émotion presque palpable. Le scénario se dévoilera par la suite avec parcimonie, dévoilant une intrigue qui implique plus qu’il n’y parait les personnages.
Qu’un formidable duo fini par sauver
La relation entre le Majin et Tepeu est véritablement au cœur du jeu, et pas seulement de l’histoire. Le gameplay est ainsi profondément basé sur la collaboration de ces deux êtres complémentaires. Que ce soit pour les combats ou pour résoudre diverses énigmes, le joueur devra exploiter les forces et faiblesses des deux protagonistes. Tepeu est faible au combat, mais discret et agile. Il conviendra souvent de réfléchir avant d’agir, de contourner les forces ennemies, et de donner des ordres au géant pour qu’il puisse utiliser sa force au mieux. Dans le jeu vous ne dirigerez que Tepeu. Le Majin se contentera de le suivre à la trace et de le défendre, à moins que vous ne lui enjoigniez quelques ordres. Dommage cependant qu’il ne soit pas possible de lui indiquer une direction précise. Il sera par contre relativement autonome dès qu’il s’agit de casser des ténèbres. C’est d’ailleurs tant mieux, car Tepeu fait rarement long feu en pleine mêlée, et au final c’est plus lui qui aide le géant en achevant les ennemis que l’inverse. D’ailleurs ce principe se retrouve dans la mort, car si le géant passe l’arme à gauche c’est le game over ; au contraire si la barre de vie du voleur tombe à zéro, son ami viendra lui réinsuffler quelques forces.
Si tant est qu’un joueur les y aide
Les aventures de Majin et de son comparse sont donc un subtil mélange de combats, de puzzles et d’aventure. Durant la quinzaine d’heure nécessaire pour en voir le bout (à 100%), le rythme sera suffisamment soutenu pour que le joueur ne s’ennuie pas. Les lieux et situations sont suffisamment diversifiés pour que l’impression de tourner en rond ne s’instaure pas. On regrettera toutefois des ennemis relativement peu variés. Pour rester dans le registre des doléances, on pourra critiquer la gestion des sauts souvent hasardeuse qui n’aide pas dans les (heureusement rares) passages plateformes. On pourra aussi critiquer la réalisation technique du jeu loin d’être bluffante, mais il faudra relativiser en la mettant en parallèle de la direction artistique vraiment convaincante. La patte graphique du soft propose quelque chose de frais en cette période où les titres se ressemblent tous. De plus, l’expérience du jeu est soutenue par une musique d’une rare qualité, et de doublages français d’assez bonne facture, du moins pour les personnages principaux.
Au titre des bonnes idées trop peu exploitées, on trouvera aussi une gestion intéressante du cycle jour/nuit, ne laissant apparaitre certaines choses que la nuit (lorsque les ennemis y sont plus nombreux). Il aurait été intéressant que l’influence du cycle soit plus présente. Ceci dit c’est toujours mieux que de ne pas en proposer. Certains regretteront peut-être également la faible difficulté du soft, dont les énigmes sont bien plus simples que celles d’un Darksiders par exemple.
+
- Musiques de grande classe
- Un coté touchant
- L’exploration balisée juste ce qu’il faut
-
- La gestion des sauts
- Un poil trop simple