Jeux

Marc Ecko’s Getting Up : Contents Under Pressure

Action | Edité par Atari | Développé par The Collective

4/10
360 : 18 février 2006
12.04.2006 à 19h57 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Marc Ecko's Getting Up : Contents Under Pressure sur Xbox

Annoncé en grandes pompes par Atari, Marc Ecko's Getting Up: Contents Under Pressure a-t-il su relever le double défi qu’il s’était imposé, à savoir de proposer une bonne alernative (et pourquoi pas leur faire de l’ombre) aux mastodontes que sont par exemple les Prince of Persia et autres consorts tout en respectant le mieux possible la culture hip-hop ? Verdict.

Et tu tag, tag, tag…

Quoi de mieux pour vouloir asseoir une certaine street-credibility dans un jeu que de s’adresser à des légendes vivantes du mouvement hip-hop pour la représenter ? Oui mais voilà, parfois l’habit ne fait pas le moine, et si aux premiers abord Marc Ecko’s Getting Up: Contents Under Pressure peut laisser apparaître les contours d’un hit en puissance, une ou deux heures de jeu vous ramènerons vite à la dure réalité. Mais reprenons depuis le début, vous dirigez Trane, jeune « toy » (graffeur débutant), ayant pour but de devenir l’un des meilleurs graffeurs, que dis-je, d’accéder au statut de légende du graff (ces jeunes..), de New Radius City, ville particulièrement glauque ou les graffeurs n’ont pas vraiment la côte auprès des autorités, représentées par les cousins germains de Judge Dredd (et c’est peu dire). Si on ajoute à cela les rixes quasi-systématiques entre les bandes rivales de graffeurs, inutile de vous dire que vous devrez user de vos pieds et de vos mains pour vous faire respecter. Vous l’aurez compris, gagner des galons ne sera pas chose aisée, et vous aurez bien besoin de passer les quelques indispensables tutoriaux, au passage très bien réalisés, afin de maîtriser les rouages du jeu.

Le graff, c’était mieux avant…

Une fois les tutoriaux passés, respirez donc un bon coup, car vous allez comprendre ce que signifie l’expression « être livré à soi-même ». Les niveaux sont nombreux, les environnements variés, et vous n’êtes pas prêts de voir les crédits de fin… Toutefois, bien que nombreux, les niveaux, même s’ils sont différents dans leurs agencements, laissent un arrière goût de répétitivité, tant les objectifs paraissent à chaque fois similaires. Tagguer, poser votre blaze dans des endroits difficiles d’accès, éviter les autorités et vous battre contre les bandes rivales (un côté beat’em all ma foi bien plaisant a été implanté au jeu, offrant des possibilités variés), voilà en gros la quasi-totalité des objectifs qui vous seront proposés. Et la partie tag du jeu qui, à la manière d’un Jet Set Radio (difficile d’éviter la comparaison de cette partie, bien que dans le concept les deux jeux soient assez opposés), aurait dû être une partie de plaisir, n’est que moyennement motivante… Et pourtant, cette partie s’est voulue soignée sur l’aspect : vous avez la possibilité de customiser à souhait les différents graffs que vous désirez tagguer, et c’est un vrai plaisir de les débloquer tellement ils sont réussis. Malheureusement, la pratique est bien plus laborieuse puisque tagguer se limite à passer le stick de gauche à droite et de bas en haut pour couvrir la zone de tag (bien que vous devrez souvent vous y reprendre à plusieurs fois pour terminer vos tags si vous ne voulez pas qu’un passant vous dénonce, ou qu’un membre d’une bande rivale ne vous colle un coup de bombe sur la tête…). Malgré tout, les amateurs de jeux d’aventure seront comblés de pouvoir explorer une ville assez « underground », qui nous change des sempiternels temples et autres cavernes…On appréciera également une quête annexe qui vous obligera à partir à la chasse aux iPods pour débloquer de nouveaux morceaux, si vous ne voulez pas vous coltiner sans cesses les mêmes morceaux.

Reste underground

L’aspect du jeu quand à lui a incontestablement été soigné, de la bande son assurée par les plus grands noms du hip-hop (ah, Mobb Deep…) à la documentation sur les légendes vivantes du graff, vraiment complète, jusqu’au design global du jeu, vraiment « underground » (il faut voir le langage utilisé par les protagonistes du jeu, les « enculés », « bâtard » étant monnaie courante). L’univers du hip-hop a été respecté à la lettre, et il est plaisant de voir que les développeurs ne se sont pas embrigadés dans des clichés erronés. L’édition collector,qui mérite amplement son nom pour une fois (le jeu est fourni dans un fourreau avec en bonus un DVD proposant entre autres le making-of du jeu et un CD audio supervisé par Diddy, on aime ou on aime pas…) ravira les amateurs de hip-hop que nous sommes.

Marc Ecko's Getting Up: Contents Under Pressure est au final un bon petit jeu qui fera passer un bon moment aux amateurs de l’univers hip-hop en manque de sensations. Toutefois, quelques défauts viennent assombrir le tableau, à commencer par le côté répétitif des missions, qui pourrait bien amener un sentiment de monotonie à la longue, et un moteur graphique qui n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un modèle de réussite. Avis mitigé donc…

+

  • La bande son
  • L’univers hip-hop respecté à la lettre
  • La diversité des tags

-

    • Les graphismes parfois faiblards
    • Vraiment très linéaire
    • Le doublage parfois trop « gangsta »