Test : Marvel's Avengers sur Xbox One
L'Assemblée Internationale
C’est l’A-Day, autrement dit le jour où sont célébrés les Avengers. L’occasion pour la jeune Kamala Khan de se rendre à l’exposition V.I.P. organisée pour les plus grands fans de ces super-héros désormais connus de tous. Un événement qui va rapidement être perturbé par des ennemis bien décidés à gâcher la fête, obligeant la petite troupe à rapidement se rendre sur le Golden Gate pour éviter de devoir recoller le pont de la Baie de San Francisco façon puzzle 3D. Voilà le point de départ du Marvel’s Avengers à la sauce Crystal Dynamics. Un scénario pas si déconnant en toile de fond, des super-héros fidèles à leur caractère et l’intégration d’une petite nouvelle pour immerger un peu plus les joueurs dans cet univers bien connu, mais qui n’a pas toujours donné de bonnes adaptations en jeu vidéo. L’introduction en ligne droite met rapidement dans le bain, permettant au joueur de prendre le contrôle successif des cinq Avengers du MCU, à savoir Captain America, Hulk, Iron Man, Thor et Black Widow.
Une phase d’initiation qui laisse déjà transparaître l’un des points forts du titre, à savoir une grosse dose d’action et une mise en scène qui ne laisse pas franchement le temps de respirer. Malgré un gameplay bien différent pour chaque personnage, la prise en main est relativement simple avec la possibilité de combattre à distance, mais surtout de réaliser des enchaînements au corps-à-corps nerveux et bien chorégraphiés. De manière générale les combats se transforment en véritable beat’em all, avec des vagues d’ennemis importantes et plutôt diversifiées grâce à un bestiaire assez large. Les développeurs ont eu l’excellente idée d’apporter de la verticalité aux combats, avec là aussi des différences notables entre les héros puisque Iron Man et Thor peuvent voler, Black Widow s’accroche à l’aide de son grappin et le Cap’ peut réaliser un double saut. Chaque personnage est donc bien différent par rapport aux autres, et incite les joueurs à adopter différentes façon de jouer, ou à conserver dans la durée le héros avec qui il a le plus d’affinités.
Le mode Campagne et son scénario totalement inédit invitent à mener le combat face aux forces de l’AIM, entité principalement composée de robots ou d’humains chargés de bonbonnes empoisonnés ou de snipers équipés de lance-roquettes. Certains passages obligent le joueur à sélectionner un héros en particulier pour progresser, avec un démarrage largement porté sur Kamala Khan, alias Miss Marvel, et son intégration aux Avengers. Son but sera ainsi de réunir la petite troupe largement éparpillée après des événements que nous n’évoqueront pas pour éviter les spoilers. Ce qu’il faut savoir c’est que cette histoire, loin d’être exceptionnelle, est réellement un prétexte à faire sauter la moitié des laboratoires des Etats-Unis façon Michael Bay, le tout dans une ambiance maîtrisée de bout en bout, avec très peu de temps mort et des dialogues très bien écrits et dans l’esprit de la franchise telle qu’on la connait à travers les films du MCU. Les amateurs de comics ne sont pas mis de côté avec de nombreux costumes à débloquer et des couvertures de comics à récupérer.
Au delà de cette aventure scénaristique très plaisante qui tient en haleine pendant une bonne dizaine d’heures, le mode Campagne fait également office de gros tutoriel pour le mode Initiative Avengers. Ces deux modes principaux sont jouables en solo, avec une poignée de missions jouables à plusieurs dans la Campagne, mais le mode Initiative Avengers prend toutefois toute sa dimension lorsqu’il est joué à plusieurs. D’autant que l’intelligence artificielle n’est pas toujours irréprochable ; son principal défaut réside d’ailleurs dans le fait que le matchmaking ne fonctionne pas correctement, et qu’il est parfois difficile de se retrouver dans une équipe de vrais joueurs. Et quand cela se fait, on ne reste pas à l’abri d’un crash du jeu en pleine mission ou au moment d’obtenir ses récompenses. Des errances frustrantes qui seront sans doute corrigées dans un futur proche par la publication d’un ou plusieurs patchs. Mais au delà de ces petites frustrations il faut bien avouer que tout est fait pour prendre du plaisir quasiment immédiatement.
Chaque personnage possède sa série de missions scénarisées qui donne l’impression de prolonger un peu plus la Campagne, tout en lui offrant de véritables parties de coopération jusqu’à quatre joueurs en ligne. Les doublons ne sont pas tolérés pour le choix des personnages en mode Initiative, mais cela permet d’apporter une grande complémentarité entre les capacités de tank de Hulk et les atouts à distance de Black Widow par exemple. Tout se fait naturellement, et l’ouverture des coffres ou la récupération de ressources n’entraînent jamais de compétition puisque tout reste disponible pour l’ensemble de l’équipe, avec des éléments à récupérer qui sont propres à chaque personnage. Car le loot est un élément prépondérant du jeu. En augmentant le niveau d’un personnage il est possible de débloquer de nouvelles capacités, mais la récupération d’une pièce d’équipement augmente sa «puissance». On se prend vite au jeu d’accumuler des pièces rares, légendaires ou même exotiques, avec des caractéristiques propres à chacune, offrant parfois un bonus d’expérience, une forte augmentation des attaques ou de la défense, ou même certains attributs élémentaires. Le système paraît un peu compliqué au premier abord avec énormément de données à intégrer, mais reste relativement simple à utiliser dans la pratique.
Une chasse à l’équipement orchestrée par diverses missions, avec des objectifs déjà introduits par le mode Campagne. On se retrouve donc à défendre une équipe de PNJ alliée, à capturer des bases et à les conserver un temps donné, à éliminer des ennemis plus ou moins puissants ou encore à détruire des générateurs. Les missions sont parfois très différentes en terme de durée et peuvent varier entre 3 minutes et une grosse demie-heure avec l’obligation parfois d’enchaîner plusieurs des objectifs cités plus haut. Les cartes sont généralement semie-ouvertes en extérieur et obligent à faire des détours pour récupérer des coffres, tandis que les intérieurs sont généralement en ligne droite, se concluant par une grande salle où chacun des héros peut occuper un secteur sans se marcher dessus. Le principe des Tier (appelés ici «Défi») est présent avec quatre niveaux de difficulté et permet évidemment de récupérer de meilleurs équipements sur le plus difficile. L’aspect coopératif ne demande pas une entente impeccable entre les joueurs, seules quelques attaques spéciales et la possibilité de ranimer un héros tombé poussent un peu plus de ce côté là. On peut évidemment regretter que le nombre d’objectifs ne soit pas plus grand, même si là aussi on fait confiance à la nature «service» du jeu pour proposer de la nouveauté dans les prochains mois.
On termine du côté de la technique. Très propre graphiquement (le jeu a été testé sur Xbox One X) le titre de Crystal Dynamics est remarquable en terme de stabilité. Aucune chute de framerate constatée malgré la présence de nombreux ennemis et d’explosions dans tous les sens. C’est un véritable plaisir de voir qu’autant de soin a été apporté de ce côté là. C’est déjà moins le cas avec les bugs, notamment ceux de collision qui voient certains héros passer à travers le décor. On ne peut pas dire qu’ils soient fréquents, mais cela faisait longtemps qu’on n’avait pas plongé dans le néant après avoir traversé le sol dans un jeu, ou à se retrouver coincé dans un arbuste qui ne paye pourtant pas de mine. On a désormais hâte de voir ce que donnera le jeu sur Xbox Series S et Xbox Series X, notamment sur les effets de lumière pas vraiment foufous dans cette version current-gen.
+
- Campagne très bien construite
- Personnages bien écrits
- Gameplay bien différent selon les héros
- Système de loot addictif
- Du fan-service, mais pas trop
- Les micro-transactions restent discrètes
-
- De nombreux bugs
- Matchmaking laborieux
- Missions un poil répétitives