Jeux

Marvel Ultimate Alliance 2

Beat them'all | Edité par Activision

4/10
One : 28 July 2016 360 : 25 September 2009

Test : Marvel Ultimate Alliance 2 sur Xbox 360

Si les comics Marvel ont depuis longtemps déjà alimenté les pannes d’idées des développeurs de jeux vidéo, rares sont les adaptations valant le détour. Pourtant, quand Activision prétend adapter l’un des plus mythique cross-over Marvelien, les fans se mettent à fantasmer du jeu ultime. Mêlant rêves et désillusions, Marvel Ultimate Alliance nouvelle cuvée arrive, alors accueillons le haut et fort avant de vérifier s’il mérite toute cette attention.


Engagez vous qu’ils disaient

Cela n’est pas une surprise, la base scénaristique de ce jeu est directement tirée du cross-over « Civil War ». Le jeu montrera donc dans un premier acte les actions qui emmèneront à l’événement clef de l’intrigue : le vote par le gouvernement du «super-human registration act », une loi obligeant toute personne douée de pouvoirs de se déclarer aux autorités et à ne se servir de ses pouvoirs que dans le cadre autorisé par la loi. Il est évident que beaucoup de héros seront défavorables à cette loi, et qu’une guerre civile entre les « pro-registration » (dont le chef est IronMan) et les « anti-registration » (guidés par le charismatique Captain America) ne tardera pas à éclater. Le joueur devra donc choisir son camp et tant pis s’il faut pour cela combattre ses anciens amis et s’allier à des super vilains.

Un pitch plutôt alléchant, seulement voilà, les fans devront se rendre à l’évidence, le jeu n’est pas une adaptation directe des événements, mais se contente de s’en inspirer. Certains seront déçus, d’autres apprécieront de ne pas revivre exactement la même histoire. Quoi qu’il en soit, le jeu mettra toujours en scène quatre héros à choisir parmi une petite sélection qui batailleront ferme pour casser de l’ennemi. De ce coté là le changement de développeur depuis le premier épisode ne se ressent pas vraiment. Même petit coté RPG, même système de combat… La véritable nouveauté se trouve être un système baptisé fusion, consistant à ce que deux personnages combinent leurs pouvoirs pour exécuter un super coup spécial, quand la jauge associée est pleine. Les habitués de la série ne seront clairement pas perdus. Pour les autres, un petit rappel des bases s’impose

Le joueur dirige donc un personnage leader, qui est suivi par trois autres personnages gérés soit par l’IA, soit par d’autres joueurs. A tout moment, chaque membre de l’équipe peut être changé par un autre membre de l’équipe réserviste. Au fur et à mesure du jeu, les héros gagnent de l’expérience et donc en puissance. L’aspect RPG du jeu reste néanmoins particulièrement anecdotique. Non seulement la gestion des compétences peut être automatisée pour ceux qui souhaitent se consacrer à l’action, mais en plus, l’impact de l’aspect RPG sur le jeu reste très minoritaire. Bien sûr il sera possible parfois de sélectionner un dialogue parmi un choix restreint, mais cela ne reviendra en définitive qu’à choisir entre une approche agressive, défensive ou diplomatique, permettant à terme de débloquer de nouveaux badges d’équipe. L’histoire reste extrêmement linéaire, et même le choix du camp n’offrira au final que peu d’influence sur le déroulement du jeu.

Wiki-Marvel ?

On pourrait donc croire que les fans ne peuvent qu’être déçus par ce jeu. Pourtant, sous ses allures de simple beat’em’all, Marvel Ultimate Alliance 2 cache une véritable mine d’or d’informations sur le jeu. En effet, outre les quelques centaines de petites informations distillées de-ci de-là durant les écrans de chargement, le jeu contient un nombre assez impressionnant de fiches sur les personnages de l’univers Marvel. Ces dossiers sont à récolter tout au long du jeu, et récapitulent l’historique et les pouvoirs des personnages, l’explication des costumes alternatifs, et les lieux importants. Pourtant, les dossiers ne seront pas les seules choses à récolter dans ce jeu. Ainsi donc, des extraits audios, des vidéos ou encore des illustrations seront à déverrouiller. Heureusement, serait-on tenté de dire, tant la durée de vie du jeu serait faible dans le cas contraire. En effet, terminer l’histoire avec un camp ne demandera pas plus que 6 heures de jeu. Rassembler tous les objets à collectionner sera donc finalement votre principale priorité, d’autant plus que outre les objets bonus décrits plus haut, d’autres auront une influence directe dans le jeu. C’est le cas des badges d’équipe qui octroieront à votre groupe un certain nombre de bonus, ou d’autres qui permettront de débloquer des personnages (comme Jean Grey par exemple).

Toutefois, la collection n’est pas la seule manière d’augmenter la durée de vie du soft. Ainsi donc, dans chaque camp de base, le joueur pourra trouver deux choses : un simulateur et un quizz. Le premier permettra à la fois de refaire les missions déjà accomplies, et d’accéder à une douzaine de défis. Le deuxième, pour sa part proposera jusqu’à 175 questions sur l’univers Marvel et principalement des événements de Civil War sous forme de QCM. Ces quizz pourront d’ailleurs être fait à plusieurs et les bonnes réponses rapporteront de substantiels points d’expériences. Cette fonctionnalité est très appréciable et permets au fan de mesurer sa connaissance de l’univers et de remédier à ses lacunes.

Super-Héro – mini-Réalisation

Alors que le premier épisode était une simple conversion next-gen d’un jeu Playstation 2, le joueur d’aujourd’hui est en droit d’attendre bien plus de ce nouvel opus. Autant être clair, les développeurs de Vicarious Vision ne se sont pas foulés. Le rendu graphique provient du passé (normale, vu que le moteur semble être le même que celui du premier) et le tout piquera plus d’un œil. Textures grossières, modélisation des décors au couteau, animation sommaire, effets spéciaux d’un autre age… Seuls les personnages semblent avoir été soignés. Heureusement tout de même que le moteur physique reste acceptable et nous rappelle qu’on est en 2009. Les éléments du décor volent à la moindre onde de choc, se brisent si nécessaire, laissent échapper leur contenu qui roule au sol. On a presque l’impression que les développeurs ont mis tout le budget là dedans. Coté ambiance sonore, le tout reste assez classique. Un bon nombre de dialogues sont néanmoins doublés, mais malheureusement, en anglais. Cela ne serait pas trop gênant si l’éditeur avait pris le soin de traduire les éventuels sous-titres. Voilà certainement le plus gros point noir du jeu : son absence totale de traduction. Tout est en anglais, que ce soient les voix, les textes, les menus, et même (plus vicieux) les succès. Sachant de plus que certains personnages s’expriment en vieil anglais, mieux vaux maîtriser la langue de Shakespeare afin de profiter pleinement du titre. Autre soucis assez gênant du jeu : le lag omniprésent en Online, du moins dans toutes les rares sessions trouvées.

Beaucoup d’attentes pour ce jeu qui finalement n’en méritait pas tant. Non seulement le scénario n’est pas tout à fait ce que les fans attendaient, mais de plus la réalisation date d’un autre age. L’absence totale de localisation enfonce le clou et fera de ce jeu un produit dédié uniquement aux plus passionnés, qui trouveront tout de même un univers bien représenté et un jeu plus profond qu’il n’y parait.

+

  • Presque une encyclopédie Marvel
  • Moteur physique convaincant

-

    • Anglais intégral
    • Ca pique les yeux
    • L’histoire n’est qu’ « inspirée » de Civil War