Test : A Memoir Blue sur Xbox One
Deep Dive Story
Les titres d’Annapurna Intarctive ont pour habitude nous nous compter des aventures singulières où la narration minimaliste s’appuie sur son environnement qui tient alors une place de premier ordre (Twelve Minutes, The Artful Escape, Outer Wilds…). Le but ici encore est de donner au joueur l’occasion de vivre les émotions du protagoniste manette en main, tout en le ramenant à son expérience personnelle, réelle. Il sera dans A Memoir Blue question de revivre l’enfance, puis l’adolescence d’une jeune adulte, et de découvrir ce qu’elle a traversé pour comprendre la mélancholie qui se dégage d’elle.
Dès les premiers instants, le titre nous plonge dans le milieu de la compétition sportive, et plus précisément de la natation. Pourquoi cette jeune fille arborant timidement sa médaille devant une foule de journalistes semble-t-elle si désespérément triste ? C’est ce que va nous conter l’équipe de Cloisters interactive derrière ce poème autobiographique.
La narration étant au centre de l’expérience, nous ne vous en révéleront pas davantage sur le scénario. Sachez simplement que celui-ci vous sera conté uniquement par les activités vécues et les métaphores environnementales, aucune ligne de texte n’apparaissant à l’écran. Le jeu se déroule alors comme une suite d’expériences narratives où l’on se contente de cliquer à divers endroits des scènes proposées pour déclencher la suite du récit. Jamais vous ne vous retrouverez en difficulté face à une « énigme » trop compliquée, le but est ici de suivre le rythme de l’histoire et non de se retrouver bloqué. Le titre dispose d’un rythme posé et nous engage à prendre le temps de contempler chaque décor, d’en extraire la sève et d’en comprendre chaque interaction, aussi basique soit-elle. Là où on répare un pont, c’est un chemin que l’on trace, là où on prend un bateau, on quitte un port pour une nouvelle vie.
Sur la forme, le personnage et les niveaux sont présentés dans une 3D colorée pour les phases aquatiques, tandis que les souvenirs apparaissant au fil de notre avancé se révèlent sous ma forme de dessins animés aux tons pastel. Le rendu est soigné et colle parfaitement à l’enfance. On a plaisir à découvrir chaque nouvelle saynète, l’histoire grandissant en même temps que l’héroïne, jusqu’au final. On aurait cependant aimé avoir davantage de réactions du personnage central afin de ressentir en parallèle les moments forts, plutôt qu’être simplement spectateur.
Les musiques font indubitablement partie des points forts du jeu. Les envolées offertes par le titre soulignent adroitement les sensations ressenties aux différents points culminants du récit. Sans jamais être invasifs, quelques morceaux chantés nous saisissent adroitement les tympans au cours de notre voyage. On notera la justesse des partitions en toute situation. Et même si le compositeur n’est jamais pris en défaut, aucune mélodie ne se place réellement au-dessus des autres, comme un point de repère iconique à ce voyage onirique.
+
- Direction artistique agréable
- Musiques et sonorités qui collent au thème
- De jolies idées de mise en scène dans les interactions
- Histoire cohérente et simple...
-
- ....voire un peu trop
- Niveau d'interaction très faible
- Durée de vie inférieure à 1 heure
- Aucune rejouabilité, aucun collectible