Test : Metal Wolf Chaos XD sur Xbox One
Metal Gear très solide
Avant de briser les ambitions et les dents de pas mal de joueurs avec la série des Souls, From Software s’est particulièrement illustré dans un domaine bien ancré dans la culture japonaise contemporaine : le mécha. Il y eut la série des Armored Core bien sûr, mais aussi ce Metal Wolf Chaos. En raison de son exclusivité territoriale sur une machine de surcroît relativement peu diffusée, Metal Wolf Chaos est un jeu auquel peu de monde a joué. Mais comme d’autres avant lui, il a bénéficié du soutient indéfectible de quelques irréductibles, conduisant finalement Devolver à prendre les choses en mains pour nous faire découvrir les aventures du loup de ferraille sous le nom de Metal Wolf Chaos XD. Ce jeu, c’est l’histoire du 47ème Président des Etats-Unis d’Amérique qui, victime d’un coup d’état fomenté par son propre Vice-Président, va devoir fuir la Maison Blanche. Mais cette échappatoire jusque sur la côte Ouest n’est qu’un moyen de se regrouper avec les quelques soutiens qu’il lui reste pour organiser la reprise du pays et le rétablissement de son honneur. La particularité dans tout cette histoire c’est que le Président ne se barre pas en baissant la tête mais en dégommant tout ce qui se dresse devant lui aux commandes d’un mécha : le Metal Wolf.
Si vous trouvez qu’un président dans un mécha est quelque chose de fou, voire absurde, attendez de voir et d’entendre la suite de ses aventures. D’Alcatraz à Time Square en passant par Phoenix et ses aliens, Houston, Miami ou Chicago, le Président dégaine ses flingues aussi vite que les punchlines. Les autres personnages, alliés comme ennemis, n’y vont pas non plus de main morte pour multiplier les phrases indissociables de tout bon nanar. Un nanar, Metal Wolf Chaos XD l’est assurément et l’assume à 200%. Autant dire qu’il vaut mieux être sensible à l’humour un peu débile digne des comédies de Leslie Nielsen et qui couplé à de l’action frénétique façon Earth Defense Force, présente un genre de jeu comme les japonais savent (ou savaient) si bien le faire. Les objectifs sont clairs, concis et riment avec destruction. On a droit à quelques variantes avec des objectifs chronométrés ou nécessitant de défendre un élément allié, mais au final l’exécution du contrat passe toujours par une effusion ininterrompue de bastos et de missiles dans la face de tout ce qui bouge. Et même de ce qui ne bouge pas.
Piloté à la troisième personne, le mécha répond diablement bien aux sollicitations du joueurs pour un jeu qui accuse quinze ans d’âge et qui n’a pas foncièrement été remodelé. C’est simple, c’est instinctif. On tire, on accélère sur les côtés pour esquiver, on saute bien haut pour mieux retomber sur la gueule des ennemis : ça va tout seul et la seule chose qui demande un petit temps d’adaptation, c’est le changement des armes. On débute chaque mission avec quatre armes sur chaque bras et d’une pression sur un bouton, on ouvre la sélection des armes sans interrompre l’action. Les gâchettes ne tirent plus mais servent alors à faire dérouler la liste des armes. Ca parait lourd au départ mais avec un peu d’entrainement, on prend le coup et on passe rapidement d’une arme à l’autre selon les besoins. A pied, dans des chars, des hélicoptères ou en haut des tours de garde surarmées, humains ou robots, les ennemis sont nombreux et ne réagissent pas tous de la même façon aux armes employées. On peut avant chaque mission jeter un œil aux estimations concernant les types d’ennemis à venir et leur proportion ; un élément utile, permettant notamment d’orienter les travaux de recherche et de fabrication d’armes à entreprendre. Une centaine d’engins de mort en tous genres est confectionnable (fusils, lance-roquettes/missiles, pistolets, fusils de snipers, etc) avec l’argent et les ressources récoltées au fil des missions.
La dizaine de niveaux proposée peut se plier en cinq heures tout au plus, mais vous donnera parfois du fil à retordre (la difficulté est assez inégale d’une mission à l’autre), notamment face aux boss pour des combats sous une forme « traditionnelle » de la chose qui ne fait pas de mal en ces temps où cela se perd un peu. Retrouver tous les objets d’un niveau pour améliorer la résistance de l’armure ou sauver tous les otages demandera de rejouer quelques chapitres, ces pauvres bougres étant parfois bien cachés ou ne pouvant être sauvés qu’avec des armes qu’il convient de développer un peu plus loin dans le jeu. Metal Wolf Chaos XD est ainsi, dans l’ensemble, un jeu très amusant, un plaisir rétro décomplexé comme on peut l’aimer pour sa rareté de nos jours. Cela n’enlève néanmoins rien au fait que cette version XD se révèle techniquement paresseuse. Si la fluidité est au rendez-vous et que graphiquement, c’est net, le jeu accuse le poids de son ancienneté et nous avons quelque chose ici qui ne fait guère mieux que n’importe lequel des trop rares jeux Xbox rétrocompatibles et labellisés Xbox One X Enhanced. C’est brut, vraiment vieillot et anguleux. Pas de quoi freiner la motivation des curieux habitués aux jeux rétros mais tout de même, un petit lifting n’aurait pas été de refus. Mais si cette absence de refonte graphique n’a rien de surprenant, on avoue avoir été beaucoup plus secoués par la prestation sonore de Metal Wolf Chaos XD. En un mot : immonde. Les excellents doublages anglais (sous-titrés en français) et la musique potentiellement agréable sont noyés dans un mixage complètement bancal, où rien n’a de sens, le volume augmentant et baissant significativement entre les phases de jeu et les cut-scenes. Des bruitages disparaissent pour mieux nous agresser ensuite, les voix sont étouffées et explosent au moment des cinématiques… Vraiment, il faut faire quelque chose. Pour la gloire de l’Amérique et de son Président ! Ou au moins pour le joueur et son audition.
+
- Explosif, délirant (limite débile) et ça, c’est bon !
- Prise en main encore très efficace
- Arsenal XXL
-
- Refonte graphique quasi-inexistante
- Mixage sonore complètement raté
- Durée de vie un peu légère