Test : Mia and the Dragon Princess sur Xbox Series X|S
A la technique c’est Michel, le light jockey c’est Momo
Mia and the Dragon Princess se déroule de l’autre côté de la Manche, mais c’est en mer de Chine que l’histoire trouve son origine. L’introduction cartoonesque narre brièvement l’histoire de la rencontre entre une impitoyable navigatrice locale et sa rencontre avec la pirate britannique Kat la Rouge. On apprend comment elles mirent la main sur un formidable trésor, puis dans quelles circonstances l’une et l’autre se trouvèrent séparées. On saute ensuite quelques siècles et on en profite pour passer aux scènes live action. De nos jours, en Angleterre, une femme est en fuite. Elle suit désespérément l’indication que lui donne son étrange bracelet et trouve finalement refuge dans un petit bar à la décoration résolument vouée à la piraterie. Démunie, perdue, incapable de s’exprimer en anglais, elle parvient néanmoins à communiquer avec Mia, la serveuse du bar. Consciente de la détresse de cette curieuse femme, Mia choisit de l’aider. A partir de là, les événements s’enchainent et nous conduisent vers plusieurs déroulements et dénouements possibles, en fonction des choix que l’on est invité à opérer.
Mia and the Dragon Princess est un FMV que l’on qualifie de « pur et dur », dans le sens où l’on suit simplement une histoire sans autre support que la vidéo. Pas d’artifice ou d’expérimentation hybride comme l’a tenté récemment Murderous Muses, Mia and the Dragon Princess se rapproche plutôt de The Complex, Bloodshore ou Late Shift. Le film déroule son intrigue, on choisit régulièrement l’une des deux options proposées et on avance ainsi vers l’une des dix fins disponibles. Les développeurs ont eu la bonne idée de proposer un arbre de progression, affichable à tout moment, permettant de visualiser concrètement tous les embranchements possibles et le moyen de les emprunter. Une bonne chose pour la rejouabilité et éventuellement la recherche d’un titre exploré à 100%, sachant qu’il est possible de passer rapidement les scènes déjà observées. Dommage toutefois que cette option ne fonctionne pas si la scène en question, bien que connue, fait partie d’un embranchement que l’on n’a pas encore totalement découvert.
On fait néanmoins le tour du jeu assez rapidement, puisque l’aventure dans son intrigue la plus longue dure une heure environ. C’est un peu en dessous de la moyenne. En l’espèce, il ne faut guère plus de quatre heures pour tout voir des scènes et fins disponibles. On vous conseille de faire le jeu au moins trois fois pour profiter de l’essentiel de Mia and the Dragon Princess. Car s’il affiche dix conclusions, il n’y a véritablement que deux grands embranchements majeurs débouchant sur de très petites variations de fin. L’intérêt éventuel de pousser jusqu’au visionnage intégral réside dans les bonus que cela permet de débloquer. Ils prennent la forme de petits podcasts animés par l’un des personnages et dévoilant quelques petites informations sur l’univers du jeu.
Mais que dire de Mia and the Dragon Princess sans rien spoiler ? Le film interactif souffle le chaud et le froid. Il affiche quelques bonnes idées mais il ne parvient jamais, quel que soit l’embranchement vécu, à passionner. Nonobstant la présence de quelques visages relativement familiers comme ceux de Paul McGann (Docteur Who) et MyAnna Buring (Tissaia de Vries dans la série The Witcher), le casting pédale dans la semoule. Les personnages sont certainement trop nombreux dans une aventure à la fois courte et confinée à une poignée de lieux et situations. Nombre d’entre eux n’a d’ailleurs strictement aucun intérêt dans l’histoire, en dépit de ce que le jeu laisse parfois supposer. Si l’on ne s’étonne évidemment pas du jeu d’acteur surjoué à mort car c’est un peu ce qui fait le charme désuet du FMV, on avoue avoir eu du mal à éprouver quelque sympathie pour tout ce beau monde. La palme revient – et c’est un comble – au personnage principal, Mia, que l’écriture a sacrifié sans vergogne. Dita Tantang s’en sort mieux, ses talents de combattante étant mis à l’honneur dans quelques scènes de tatane bien senties.
C’est d’ailleurs le point fort de Mia and the Dragon Princess, on assiste à quelques moments bien chorégraphiés qui tranchent avec la platitude de l’histoire. Le FMV tente aussi quelques traits d’humour qui malheureusement fonctionnent une fois sur dix et il souffre par ailleurs d’un tremblement excessif de la caméra. On a vraiment l’impression que le caméraman a été décongelé le matin du tournage. On termine toutefois cette revue par une note positive en rappelant que Mia and the Dragon Princess dispose des textes en français.
+
- Scènes de combat bien chorégraphiées
- Arbre de progression utile
- Style de FMV plutôt dynamique
-
- Histoire globalement peu intéressante
- Beaucoup de personnages, peu d’intérêt
- Assez court, même pour le genre
- Tremblements de caméra à 10 sur l'échelle de Richter