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Aussi étonnant que cela puisse paraitre, jusqu’à maintenant personne n’avait pensé à développer un beat’em up mettant en scène les Power Rangers. Pourtant, la franchise est née à un moment où le genre était particulièrement tendance, en 1993, l’année des Final Fight 2, Golden Axe 3 ou encore The Punisher. Une véritable anomalie tant la franchise inspirée des super-sentai japonais se prêtait à la baston de rue. Pour donner un prétexte à cette aventure inédite, le studio californien Digital Eclipse a eu dans l’idée d’imaginer une nouvelle manigance de Robo Rita, qui cherche à s’allier à sa forme d’il y a 30 ans, Rita Repulsa, pour en terminer une fois pour toute avec la bande de cinq lycéens. Un scénario léger, mais qui ne choquera pas vraiment les habitués du genre. Avant de se lancer pleinement à la poursuite de l’abominable sorcière, il faut bien entendu choisir notre Ranger, et accepter ou non de passer par le mode Entrainement pour assimiler les principaux mouvements de notre héros.

Un apprentissage à mettre à profit rapidement, tandis que Rita s’évertue à ouvrir un portail vers le passé. On retrouve très rapidement les sensations que l’on attend d’un bon beat’em up, avec des coups qui portent, et qui dégagent une vraie sensation de puissance. Les attaques s’enchainent avec beaucoup de plaisir, tandis qu’un compteur de combos incitent à ne pas se faire toucher et à ne pas perdre trop de temps à vagabonder entre deux groupes d’ennemis. De manière très classique, nos personnages se déplacent de gauche à droite, avec la nécessité d’éliminer l’ensemble des ennemis à l’écran pour continuer de progresser dans le niveau. Chaque joueur dispose d’une barre de santé qui s’égrène à mesure des coups reçus, et perd une vie lorsque celle-ci est vide. Pas de panique toutefois puisque le jeu est adapté à un large public, avec la possibilité de choisir entre trois difficultés au départ, tandis que les plus habiles pourront même débloquer une quatrième difficulté afin de satisfaire leur goût du challenge.

Dans son genre, Power Rangers: Rita’s Rewind rappelle beaucoup Teenage Mutant Ninja Turtles: Turtles in Time, et sa suite spirituelle Shredder’s Revenge. Il faut dire que le jeu de Digital Eclipse est taillé pour être joué en coopération, et permet à six joueurs de se lancer à la poursuite de Rita en local. Plus on est nombreux, et plus les ennemis le sont aussi, ce qui peut évidemment créer un peu de confusion à l’écran même si le costume criard des nos Rangers permet de conserver un point de repère. C’est nerveux comme il faut, avec l’avantage de pouvoir compenser le niveau de chacun, et donc de mélanger enfants et adultes sur une même partie. Chaque fin de niveau offre quelques statistiques en indiquant le joueur qui a réalisé le plus gros combo et les scores de chaque joueur. Dans notre cas, nous avons pu profiter d’une partie en mode Facile en famille, avec un adulte et deux enfants (8 et 3 ans) et tout le monde y a pris beaucoup de plaisir.

Il faut dire que le gameplay répond bien et les niveaux se finissent le plus souvent en moins de dix minutes généralement ce qui permet de garder un bon rythme tout au long de la quinzaine de tableaux proposés.  En plus de l’attaque standard qui consiste à envoyer des beignes avec le bouton X, on peut réaliser des double-sauts, puis faire une attaque au sol, mais aussi effectuer un coup de pied sauté après une course. On apprécie de voir que les développeurs californiens ont pris le temps de réaliser des animations propres à chaque personnage, tandis que les attaques spéciales (à déclencher après avoir rempli la jauge correspondante) utilisent la puissance de chaque dinosaure associé à nos héros. Les chopes sont présentes mais paraissent un peu aléatoire, tandis qu’on regrette de ne pas pouvoir utiliser des armes récupérées au sol, ou au moins l’arme de chaque Ranger. Tout juste les voit-on sur les animations en fin d’enchaînement, ce qui est un peu léger niveau fan-service.

En revanche, les développeurs de Digital Eclipse ne se sont pas fait prier pour inclure les batailles face aux ennemis géants, une des principales caractéristique de la série, et des super-sentai en général. Durant certaines séquences de jeu, on pilote alors l’engin associé à notre personnage, dans des phases de jeu inspirées de Space Harrier, façon shoot’em up en 3D stéréoscopique. C’est diablement rétro, et pas toujours évident d’évaluer la trajectoire des missiles ennemis, mais cela permet d’apporter de la diversité au gameplay tout en restant fidèle à la franchise. Même chose avec deux niveaux en moto, sympathiques mais qui pêchent un peu niveau précision. Et que serait Power Rangers sans l’affrontement final à bord du Megazord, cet énorme robot capable d’enchainer les patates avant de finir l’ennemi en le tranchant de son épée. Petite différence avec le reste du jeu, ces phases se déroulent à tour de rôle, avec un changement de joueurs quand la jauge de l’épée atteint un certain stade, ou quand il a encaissé trop de coups. Pas de panique, ces séquences ne peuvent pas entrainer de Game Over, et les joueurs moins habiles pourront compter sur le reste de l’équipe pour s’en sortir.

Un univers bien respecté donc, avec la présence de personnages emblématiques des premières saisons de la série, avec notamment Alpha-5 et Zordon, mais aussi des personnages plus secondaires à débusquer dans les niveaux. On peut également trouver des souvenirs, et la bande d’adolescents prend ses quartiers au Juicy Bar de la maison des jeunes d’Angel Grove entre deux épisodes. Côté ennemis, le bestiaire est assez peu fourni, on y trouve les patrouilleurs sous quelques formes différentes, et des boss emblématiques tirés de la série. Globalement, le fan-service est bien présent, sans être totalement exagéré non plus, avec la présence de la musique du générique original, et la possibilité de recruter le Ranger vert en terminant le jeu une première fois. Malgré une durée de vie assez courte, puisqu’il vous faudra un peu plus de deux heures pour en venir à bout en difficulté moyenne, le studio a pensé à mettre quelques objectifs pour inciter à la rejouabilité. Découvrir tous les secrets, finir le niveau sans mourir ou le terminer dans un temps imparti, sont autant d’élément qui donnent envie de repartir à l’assaut. Le Juicy Bar offre également la possibilité de lancer trois jeux arcades inédits, un bonus appréciable à défaut d’être indispensable. Rien à redire côté technique, avec la présence de modes scanlines et téléscopique, pour reproduire les effets de nos vieilles télévisions cathodiques. L’utilisation abusive de couleurs pastels finissent de nous transporter au coeur des années 90, pour une direction artistique globalement réussie.