Test : Moi quand je me réincarne en Slime Isekai Chronicles sur Xbox Series X|S
Autant se réincarner en slip
Séance de rattrapage pour tous, que vous connaissiez la franchise ou non, That Time I Reincarnated as a Slime Isekai Chronicles démarre avec un gros récapitulatif du début de la saga, qui résume rapidement (et de manière assez efficace), le début des aventures d’un homme poignardé à mort, qui se retrouve propulsé dans un monde d’heroic-fantasy. Comme l’indique le nom de ce qui était une série de romans à l’origine, c’est sous la forme d’un slime qu’il se réincarne, avec plusieurs capacités dont celle d’absorber à peu près tout ce qu’il souhaite. Une compétence essentiel qui permet de fabriquer des objets à partir de divers matériaux, d’apprendre des techniques spéciales et même d’adopter l’apparence de certains êtres vivants. Le jeu commence réellement quand notre héros, rebaptisé Limule Tempest, obtient la capacité de prendre l’apparence d’un être humain.
Une ellipse qui saute quelques éléments importants de l’histoire mais qui permet tout de même d’entre en scène quand les affaires deviennent véritablement sérieuses. Avec pour commencer la gestion du petit village hérité de la réconciliation entre les gobelins avec les loups de la Tribu des Crocs. Première déception, le titre n’explore absolument pas le côté city-builder qui se présentait pourtant comme une évidence. Au lieu de cela, le titre adopte un schéma très simple, pour ne pas dire ultra basique, avec des espaces libres à remplir avec des bâtiments qui viennent simplement augmenter les statistiques de notre groupe. Il y a bien quelques exceptions avec la ferme et les sources d’eau chaude par exemple, mais globalement cette mécanique de jeu est plus que survolé alors qu’elle avait le potentiel d’apporter quelque chose en plus. Au final, le village sert uniquement de point de ralliement entre chaque mission, avec la possibilité d’y lancer quelques quêtes annexes et de poursuivre l’histoire principale.
A ce sujet, le scénario reprend globalement l’intégralité de la première saison de l’anime, soit un gros tiers de ce qui a été adapté actuellement. Un choix qui restreint naturellement le nombre de chapitres, et a obligé les développeurs a venir ajouter du contenu qui n’était pas présent dans l’œuvre d’origine. Si la franchise se prête bien à la présence de contenus «fillers», on regrette en revanche que ceux-ci soient assez lourds à digérer pour le joueur. De manière générale, le titre donne l’impression que tout a été tiré en longueur, et il devient assez vite lassant d’enchainer toujours les mêmes combats, comme avec Kataki, le gobelin qui cherche désespérément à se venger des loups, tout en ayant la capacité de devenir plus fort à chaque fois qu’il frôle la mort. De leur coté, Lito et Sumire sont introduits avec un peu plus de finesse, et finissent même par intégrer assez rapidement le groupe de combat emmené par Limule.
De quoi les faire participer à ce qui constitue le cœur du jeu, à savoir les expéditions. Car très vite, Limule et sa troupe décident de découvrir les alentours du village. Pour cela, le titre propose une carte très sommaire qui dévoile de nouveaux lieux, chapitre après chapitre. Au total, c’est une douzaine de zones qui est proposée, avec la nécessité de faire et refaire, parfois jusqu’à l’écœurement, ces lieux où se trouvent coffres et ennemis. De façon assez surprenante, et contrairement au village qui se parcourt en 3D isométrique, les déplacements dans ces zones se font sur un plan en 2D. Relativement petites, elles cachent généralement trois coffres et quatre ou cinq groupes d’ennemis, dont un boss qui vient conclure chaque expédition. Un game-design particulièrement léger, d’autant plus lorsque les expéditions sont le plus souvent justifiées par le fait de devoir ramener des ingrédients ou des matériaux bruts, et cela même si vous les avez déjà en quantité suffisante dans votre inventaire.
Une monotonie compensée en partie par des combats assez dynamiques, qui rappellent un peu les débuts de la franchises Tales of, avec la possibilité d’enchainer rapidement les coups d’une seule touche, tout en déclenchant des attaques lourdes et spéciales quand les jauges correspondant le permettent. On apprécie la qualité des animations et la possibilité de switcher avec un autre personnage du groupe, même si cette fonction aurait mérité un peu plus de souplesse. Le compteur de combos et la somme des dégâts infligés grimpent rapidement, et permettent dans le même temps d’obtenir un rang pour améliorer la qualité et le nombre d’objets lootés. Si l’action est fluide, elle est aussi parfois confuse entre les effets de certaines magies et les points de vie qui s’affichent à l’écran au fur et à mesure. De même, on trouve dommage que la liste des actions possibles soit constamment affichée sur un bon quart de l’écran, venant gâcher la visibilité lorsqu’on se retrouve à combattre à gauche. Deux modes de difficulté sont proposés avant de se lancer dans l’aventure, un mode Histoire et un mode Normal, sans qu’aucun des deux ne proposent un peu de challenge.
Un game-design ultra répétitif qui ne s’appuie finalement que sur la force de son univers. En reprenant l’histoire d’origine de la saga, That Time I Got Reincarnated as a Slime Isekai Chronicles s’assure un maximum de fan-service en intégrant des passages importants comme la rencontre avec les ogres, ou le combat titanesque dans les marécages face au fléau orque. On retrouve ainsi tous les personnages importants, qu’ils soient jouables ou disponibles en soutien, tandis que le bestiaire reprend logiquement des créatures de la licence, à l’image du cerf-boeuf ou du mégalodon. Le titre prend parfois même des airs de visual-novel avec énormément de saynètes qui servent à illustrer les dialogues et à montrer les réactions des personnages. On regrette tout de même que les cinématiques se traduisent généralement en une simple succession d’images empruntées à l’anime, alors qu’une poignée de séquences optent pour un effet très réussis, avec les scènes reproduites avec le moteur du jeu. Les attaques spéciales sont en revanche réalisées en dessin animé. A croire que le titre a souhaité à tout prix rester accessible aux plus jeunes, certaines scènes jugées violentes ont été retirées, tandis que les personnages adoptent un design «chibi», qui tranchent tout de même avec leur design d’origine. Mention spéciale tout de même à Millim, qui apporte une bonne grosse dose d’effets comiques.
Pas grand chose d’autre à dire du côté de la direction artistique, qui mélangent décors bien réalisés, quoique peu nombreux, avec musiques quelconques, voire parfois agaçantes. Le jeu propose les voix originales en japonais et est intégralement traduit en français pour les textes.
+
- Combats fluide et nerveux
- Plusieurs personnages jouables
- Beaucoup de fan-service
- Millim le Roi-Démon
-
- Très vite répétitif
- Aspect city-builder trompeur
- Arbres de compétences monotones
- Musique du village agaçante
- Beaucoup de censure