Test : Monster Hunter Stories sur Xbox Series X|S
Prélude d'une grande aventure
Comme nous vous le disions dans l’introduction, Monster Hunter Stories est un jeu qui se déroule dans l’univers de Monster Hunter mais qui ne repose pas sur le concept de base qu’est la chasse aux monstres. Tout du moins pas sous la forme qu’on lui connait. En effet, dans cet épisode-ci, votre objectif, en tant que Rider, est de vivre en compagnie de monstres que vous allez élever et faire grandir à vos côtés. Un principe sensiblement différent qui se matérialise également au travers du gameplay qui abandonne l’action pour le tour par tour. Des choix intéressants pour un opus qui nous initie gentiment à cet univers rempli de charmes et de bonnes intentions.
Commençons par l’aspect scénarisé. En bon RPG, Monster Hunter Stories nous propose de suivre l’histoire d’un Rider, un éleveur de monstres, qui débute son parcours par la découverte d’un œuf de Rathalos, l’un des monstres les plus emblématiques (pour ne pas dire LE plus emblématique) de la saga. Ce dernier nous identifie immédiatement comme étant sa mère et c’est tout heureux que nous le ramenons au cœur de notre village. Mais la joie est de courte durée car une créature entourée d’ombres attaque notre domicile, ravageant les lieux et éliminant la famille de l’un de nos amis. Un évènement qui marque le début d’une sorte de voyage initiatique à la découverte du monde, de ses habitants et de toutes les créatures qui le peuplent. Un monde tantôt dangereux, tantôt mignon et chaleureux, le tout porté par une histoire qui, bien que classique, nous propose un vrai vent de fraicheur dans l’univers de Monster Hunter.
C’est dans ce contexte que nous faisons donc nos premiers pas en tant que Rider. Après un petit tutoriel qui nous propose de prendre en main notre personnage, nous avons rapidement l’opportunité de faire la connaissance de notre premier monstre et ensuite de partir en mission. Concrètement, Monster Hunter Stories est un jeu qui nous propose trois grandes lignes de gameplay : les combats, l’élevage / la gestion des monstres et l’exploration. Ce dernier point est fondamental car le jeu de Capcom prend la forme d’une succession de cartes (mini monde ouvert) sur laquelle nous pouvons nous déplacer librement à dos de créatures. Toute une série d’éléments y sont disséminés et doivent être récupérés, que ce soit pour le craft ou pour réaliser certaines missions secondaires. Il est donc vivement conseillé de prendre le temps de se perdre et de se laisser guider par notre instinct, ce qui au passage vous permet de glaner de l’expérience pour votre personnage ou vos monstres. Au niveau des cartes, il nous semble important de mentionner le fait qu’elles sont particulièrement vides (peu de monstres, décor épuré…). Un héritage qui provient probablement de la 3DS mais qui, dans le cas présent, offre au jeu une dimension d’un autre âge.
Du côté des mécaniques de jeu, le titre nous propose de suivre la trame principale et toute une série de quêtes secondaires qui peuvent être récupérées sur un panneau (comme dans le jeu de base) ou auprès de PNJ. Dans un cas comme dans l’autres, ces dernières s’avèrent assez basiques puisque vous devez, dans la plupart des cas, récupérer tel ou tel objet ou vaincre un / plusieurs monstre(s). C’est efficace et offre un peu de relief au contenu, mais encore une fois, on est loin des RPG plus récents qui proposent des quêtes qui densifient le lore ou l’histoire des personnages secondaires que l’on rencontre.
Venons-en maintenant au cœur du jeu, les monstres. Vos pérégrinations et votre voyage au cœur des différentes zones (qui sont l’équivalent de biomes) vous permettent de rencontrer de nouveaux monstres qui peuvent être intégrés à votre équipe, pour peu que vous mettiez la main sur une tanière et que vous y trouviez un nid dans lequel se trouvent les œufs. Ces derniers doivent donc être récupérés, ramenés puis « ouverts » afin de découvrir la créature qui s’y cache. C’est assez hasardeux, sauf dans le cas où un monstre que vous affrontez s’enfuit et que vous le suivez jusque dans sa tanière. L’ouverture est évidemment un grand moment, d’autant que vous pouvez débloquer de petits boosts de caractéristiques, avant de découvrir la bouille de votre nouveau protégé. Le concept est assez sympathique et franchement prenant, et on se prend au jeu en allant régulièrement dans les tanières afin de trouver la bête rare. Un fait qui, malheureusement, ne s’est pas souvent présenté au cours de notre partie, en dépit de nos nombreuses recherches, ce qui finit par frustrer et par décourager. D’ailleurs, les commentaires de notre petit acolyte au moment de récupérer des œufs restent particulièrement nébuleux. On suppose qu’ils sont censés nous aider à savoir si on trouve un œuf rare (ou non), mais cela reste purement hypothétique.
Une fois vos bébés dans votre équipe, la partie gestion peut enfin débuter. Vos créatures disposent d’un niveau qui augmente en glanant de l’expérience au fil des combats que vous gagnez. Cela vous permet de booster les caractéristiques de votre créature et évidemment de débloquer des compétences qui peuvent s’avérer particulièrement utiles. Du classique, en somme. Mais ce n’est pas tout. Le jeu intègre un concept d’hérédité qui s’avère franchement intéressant puisqu’il est possible, en suivant des indications précises, de transférer des compétences (passives ou actives) à certains de nos monstres, ce qui les booste considérablement. On peut ainsi, par exemple, se retrouver avec une créature de feu capable de lancer des attaques de glace. Une polyvalence plutôt bienvenue qui peut faciliter grandement les combats.
Les combats, justement, parlons-en. Se présentant sous la forme d’un tour par tour relativement classique, les affrontements de Monster Hunter Stories recèlent un aspect stratégique plus intéressant et plus fin que ce que l’on aurait cru. Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe un système de « pierre-feuille-ciseaux » qui offre un avantage si vous choisissez la bonne attaque pour vaincre la créature qui vous fait face. C’est ingénieux et il faut pouvoir connaitre les monstres que l’on combat afin d’anticiper les mouvements de nos ennemis. Ce n’est bien entendu pas toujours possible, mais cela reste tout de même un aspect stratégique non négligeable dont vous devez absolument tenir compte. De fait, prendre l’avantage, vous permet d’infliger des dégâts supplémentaires à votre ennemi, ce que l’on ne peut pas négliger. Mieux, si vous parvenez à faire le bon choix, vous obtenez des points d’amitié qui vous permettent d’utiliser certaines compétences ou de monter en selle, pendant le combat. Vous pouvez alors, en continuant à accumuler de l’amitié, déclencher une attaque dévastatrice qui inflige de lourds dégâts à votre adversaire. C’est sympathique. Bref, vous l’avez compris, les possibilités sont intéressantes et le fait de pouvoir accélérer la vitesse des combats – ce que l’on vous conseille vivement car il est impossible de passer les scènes d’attaques – est indéniablement un plus. Notre seul regret vient du fait que la progression est parfois timide, parfois trop lente, ce qui fait que les combats s’enchainent et se montrent assez répétitifs.
Autre proposition du jeu : le craft. Tous les matériaux que vous récupérez vont vous permettre de créer des objets qui vous sont utiles en combat (comme les potions ou les marqueurs par exemple). Vous pouvez également, au fil de votre avancée, acheter / vendre des armes ou tout simplement améliorer celles que vous possédez. Là aussi, en plus de l’argent, vous devez disposer d’éléments bien précis qui sont récupérés au fil des combats ou au cours de votre exploration, ce qui vous pousse forcément à vous battre et à visiter les lieux. La boucle de gameplay est ainsi bouclée et vous aurez compris que l’essentiel de votre parcours prendra la forme suivante : ville ou village et réception des quêtes, exploration, combats, retour au village… C’est évidemment un peu plus élaboré que la version simplifiée que l’on vous présente, mais dans les grandes lignes c’est ce qui vous attend au cours de l’aventure proposée par Monster Hunter Stories.
Sur le plan technique, le jeu de Capcom est, comme souvent, très propre. Nous n’avons rencontré aucun problème, aucun bug, qui ne soit venu ternir l’expérience proposée. Notre test ayant eu lieu sur Xbox Series, nous pouvons également ajouter que la fluidité est au rendez-vous. Du côté de la direction artistique, Monster Hunter Stories possède une colorimétrie chaleureuse qui le rend agréable à regarder, surtout dans les lieux de taille plus modeste. Les cartes que l’on visite, quant à elle, sont assez simples et même si l’on parcourt des biomes différents et variés, on sent qu’il s’agit d’un titre né sur une console portable d’ancienne génération. Du côté des monstres, par contre, on trouve vraiment appréciable de les retrouver sous une forme à la fois semblable et différente. Ils ont un côté mignon qui sied parfaitement à l’univers proposé par cet opus. On profite d’ailleurs de l’occasion pour signaler le fait qu’il y a une petite centaine de créatures à affronter / élever, ce qui nous semble relativement correct, sans pour autant être gigantesque. Enfin, la partie musicale est sobre, mais efficace. On apprécie écouter les thèmes du jeu qui sont agréables à l’oreille, même si on regrette une certaine répétitivité.
+
- Histoire sympathique ;
- Univers connu mais revisité ;
- Chasse aux oeufs ;
- Gestion des monstres ;
- Tour par tour agréable ;
- Direction artistique réussie.
-
- Répétitif ;
- Daté techniquement ;
- Cartes vides ;
- Quêtes secondaires basiques.