Test : Moto GP 2 sur Xbox
Un gameplay tiré à 4 épingles
Les jeux de moto ont toujours eu un petit plus par rapport aux simus de caisse : la recherche de la trajectoire qui tue. C’est un aspect qui apporte à la fois une jouissance extrême lorsqu’on le maîtrise parfaitement, et qui frustre aussi en rendant le jeu moins accessible que les jeux de course automobile. Souvent, les premières minutes de jeu se résument à des chutes à répétition ou à une course en zigzag, et il ne reste plus au jeu qu’à proposer une gestion des freins avant et arrière distincte et un moteur ultra réaliste pour décourager le pilote débutant.
C’est là que MotoGP fait fort, en réussissant le mix arcade/simulation qui permettra au joueur, grâce à un entraînement bien conçu, de bien s’amuser et ce en relativement peu de temps. Merci la maniabilité super instinctive et progressive. Même si les freins avant et arrière sont gérés indépendamment l’un de l’autre, le pilote débutant peut se débrouiller en mode facile, tout en affinant sa technique au fur et à mesure de sa progression pour atteindre la perfection dans les modes Pro et Légende du mode carrière.
Celui-ci s’avère fort motivant, puisque vous créerez un pilote à votre convenance à l’aide de peintures et cuirs personnalisables à l’envie (vous pourrez aussi dessiner un logo à mettre sur le carénage avant avec un petit logiciel style paint) pour ensuite le faire courir contre les plus grands et vous améliorer dans tous les domaines à l’aide de points glanés lors de vos victoires en course ou défi. Seize courses, un mode entraînement assez complet et difficile, de trois à quatre défis par course (enchaîner quelques virages en évitant les obstacles, résister à un pilote sur 1 tour entier…) et 4 niveaux de difficulté, on ne peut pas dire que le mode carrière soit pingre. Ajoutez à cela un mode Cascades, dans lequel vous serez récompensé selon vos prises de risque, une pléiade de bonus à débloquer (vidéos diverses, mini jeux débiles, pilotes, courses miroir) et la possibilité de régler le degré de simulation du jeu ainsi que la moto, et vous aurez une durée de vie exceptionnelle pour un jeu de ce genre, et ceci sans compter les divers modes multijoueur…
A un, c’est bien, à plusieurs, c’est meilleur
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Climax n’a pas fait les choses à moitié dans Moto GP 2, et la partie multijoueur est au moins aussi réussie que la partie solo, c’est peu dire… Au programme, du online, du offline, des originalités, du solide en somme.
Offline, le jeu vous propose de jouer contre 3 de vos potes
en écran splitté, et jusqu’à 16 en reliant 4 consoles. On peut alors faire la
course comme des bœufs, mais aussi jouer en mode cascade (comme en solo, celui
qui a le plus de points remporte la course) ou en mode Tag, inspiré par un des
modes de Tony Hawk : le circuit est réparti en plusieurs zones, celui qui fait
le meilleur temps sur une zone la remporte, du moins jusqu’à ce qu’un autre lui
ravisse en éclatant son temps. Plusieurs variations sont possibles sur chaque
mode (différentes manières de calculer le score en fait) pour un peu plus de
variété. Veillez toutefois à avoir de grands téléviseurs, car trajecter sur un
coin de 36cm n’est pas chose facile, mais alors pas du tout.
S’arrêter là aurait été une solution de facilité pour THQ et Climax, qui auraient déjà là l’un des meilleurs jeux de moto actuel (je ne dis pas le meilleur pour ne pas froisser les susceptibilités de certains), mais que nenni, ils ont décidé d’enfoncer le clou, et c’est un support Xbox Live, complètement intégré cette fois, qui nous est offert. Et là, c’est un vrai jeu dans le jeu (une mise en abîme comme disent certains) auquel on a le droit : finie l’IA un peu limitée du jeu (à la manière de GT3, les pilotes roulent avec des œillères et ne vous prennent pas en compte) et vive les sueurs froides contre des êtres de chair et de sang qui seront bien plus pénibles à distancer que l’ordinateur. Vous n’échapperez bien sûr pas aux quelques boulets qui prennent les pistes à l’envers (ah, matrix reloaded en a inspiré quelques uns) mais dans l’ensemble tout se passe dans la bonne humeur.
Finis aussi les tricheurs qui coupaient n’importe où dans le
premier épisode, puisque le jeu adopte maintenant un système d’une telle
perfection que l’on se demande pourquoi il n’a pas été inventé avant. Le temps
que vous passez en dehors de la piste vous est automatiquement rajouté en plus
de votre temps normal à la fin du tour… ingénieux non ? Impossible donc de
griller en finesse en coupant un virage, et impossible de griller tout le monde
comme un bourrin en passant à travers une chicane à 300 à l’heure, puisque la
chute est assurée, impossible de tricher en somme, un très bon point pour la
sportivité. A noter que ce système de temps retranché est présent dans le jeu
solo aussi, et qu’il oblige vraiment à bien jouer pour battre les meilleurs
temps. C’est vraiment très stimulant, espérons que les autres développeurs en
prennent de la graine dans le futur. Pour le reste on retrouve les mêmes modes
que dans le 1, et les mêmes possibilités (classements, optimatch etc.).
Il est rutilant mon jeu
La encore, sans vraiment exploser le premier volet, MotoGP 2 pousse un peu plus loin la Xbox et les quelques nouveautés graphiques font du bien à la rétine. Primo, le jeu est toujours aussi propre, les pistes sont ultra bien modélisées (il vous suffira de comparer avec les vidéos gagnées pour vous en rendre compte) et les pilotes sont criants de vérité sur leurs montures, qui elles aussi ont pris un p’tit coup de jeune avec une représentation encore plus détaillée.
Les replays sont juste fantastiques, avec des filtres magnifiques (à débloquer) et des angles de caméra ultra convaincants. Les chutes sont bluffantes de réalisme et de pêche, la vitesse d’animation est excellente, et même si quelques menues baisses de framerate peuvent intervenir lors de virages surchargés en motos (c’est un poil plus fréquent sur le Live qu’en solo), le cahier des charges est bien rempli et la réalisation d’ensemble donne dans l’excellence (vive les courses sous la pluie, incroyables de splendeur). J’aurais seulement un petit regret, que tous n’auront pas mais qui me gêne parfois : l’effet de blur lors des pointes de vitesse, un peu trop appuyé et qui me dérange pour bien anticiper le virage, un peu comme dans la démo de Lamborghini. (ndShann : moi j’adore)
J’en oublierais presque le côté sonore, qui reste assez efficace, avec des moteurs agréables (je n’ai jamais mis l’oreille sur un pot d’échappement, je ne peux pas vous dire s’ils sont ultra réalistes donc) et des musiques pas terribles mais que l’on pourra couper ou remplacer par les musiques encodées sur le disque dur. Mention spéciale au speaker du jeu, assez hilarant tant il surjoue ses textes, le pire étant quand il double le vainqueur de la course dans les vidéos, en jouant le mec essoufflé qui cherche ses mots. Amusant sur la forme, le commentaire est bon sur le fond, puisque les informations qu’il donne sur les circuits sont intéressantes, c’est toujours bon à prendre.
Au final, voilà un jeu auquel on ne peut pas reprocher grand-chose au niveau technique, il remplit presque parfaitement son contrat et les petits défauts qu’on peut lui trouver ne suffisent pas pour ternir l’ensemble.
+
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- Magnifiques, ils font du jeu une belle vitrine des possibilités de la Xbox. Tout juste peut-on regretter le blur prononcé lors des hautes vitesses, qui renforce l'impression de vitesse certes, mais qui pourra aussi en indisposer certains (doliprane powa)
- Compromis exceptionnel entre simulation et arcade, le gameplay est extra. On peut mettre les mains dans le cambouis pour tirer le meilleur de sa machine et affiner les réglages selon son envie. Géniaalll !
- Presque infinie. Le nombre de circuits, le Live et le niveau de finition inégalé font qu'on ne se lassera pas avant d'avoir MotoGP 3.
- Bande son ultra speed et customisable à souhait. Bruitages très convaincants, un sans faute.
- Meilleur jeu de moto toutes plates-formes confondues, MotoGP2 est qui plus est un très bon jeu tout court. Climax nous livre ici un produit exceptionnellement bien fini, travaillé dans ses moindres recoins et disposant d'une durée de vie quasi illimitée.
- Quelques minuscules ratés à plusieurs, mais tout seul ça va très, très vite. Pensez à prévoir le sac à vomi...
- Un des meilleurs modes Live qu'on ait sur Xbox. Tout est paramétrable et diablement bien pensé. Peut-être que quelques ajouts relanceraient l'intérêt des pilotes, qui ont un peu déserté le jeu depuis quelques temps, faute de challenge.