Jeux

MotoGP 24

| Développé par Milestone

8/10
One : 02 mai 2024 Series X/S : 02 mai 2024
02.05.2024 à 17h25 par - Rédacteur

Test : MotoGP 24 sur Xbox Series X|S

Full Throttle

Voilà déjà plus de dix ans que les milanais de Milestone sont au rendez-vous chaque année pour nous servir MotoGP. Comme à chaque fois, on se demande si ça vaut le coup de craquer pour la nouvelle édition, la précédente nous ayant laissé la plupart du temps une bonne impression. Cela étant, il y a toujours de l’espace pour de l’amélioration et c’est précisément cette idée de précision, de soin dans la finition que l’on est venu chercher avec MotoGP 24 sur Xbox Series X|S.

MotoGP 24 sur Xbox Series X|S est la dernière adaptation officielle de ce sport mécanique qui nous régale chaque année sans jamais faillir. On est donc heureux comme toujours de retrouver l’ensemble des pilotes, écuries et circuits officiels pour vivre à la maison l’excitation du championnat du monde MotoGP, Moto2 et Moto3. On retrouve par ailleurs l’habituel système de personnalisation du pilote cher aux jeux Milestone, avec pas mal d’équipement signé Arai, Alpinestar, AGV et compagnie, sans oublier pléthore de motifs et stickers pour créer notamment des casques qui se démarquent lors des parties en multijoueur. Puisque l’on évoque le jeu à deux et plus, notons que MotoGP 24 propose nous seulement le multijoueur en écran scindé (les vieux comme moi apprécient), mais également côté online le tout nouveau « LiveGP ». Ce mode offre la possibilité de concourir dans des championnats de dix courses, organisés à rythme mensuel, pour se mesurer comme il faut aux meilleurs joueurs du monde entier. Le crossplay Xbox/Playstation grossit naturellement la communauté de joueurs et devrait permettre à ce mode de jouir d’une belle affluence pour un bon bout de temps.

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Pour les solistes, MotoGP 24 y va tout doux sur les gaz. On retrouve le mode carrière, les courses et championnats à paramétrer librement, le contre-la-montre, un didacticiel et enfin les défis MotoGP pour tenter le meilleur chrono sur chaque portion de chaque circuit. Pour ce qui est donc des surprises, on repassera. De quoi regretter des choses du passé comme le mode Nine de MotoGP 22, formidable mode historico-ludique qui retraçait la sensationnelle saison 2009, vidéos à l’appui. Milestone a d’ailleurs tant appuyé sur le frein côté rétrospective que MotoGP 24 ne propose même pas les modèles de motos plus ou moins vintage. Adieu donc 500cc et 250cc des grands Michael Doohan, Olivier Jacques et on en passe. Heureusement s’ajoutent côté circuits six tracés historiques, Brno, Donington, Indianapolis, Termas, Estoril et Laguna Seca. C’est toujours ça de pris.

Les joueurs de MotoGP 23 ne sont pas dépaysés en lançant le mode carrière de cette édition 2024, puisqu’elle reprend la formule initiée l’an passé. On attaque en fin de saison Moto3, avec trois courses pour démontre notre supériorité sur un rival direct. De l’issue de la bataille dépend le lancement de la saison suivante. On retrouve ici l’ersatz de réseau social qui permet de liker et répondre aux commentaires d’autres pilotes, pour jouer la carte du bon esprit ou au contraire titiller les égos. De quoi créer des situations de rivalités particulières et conduire à divers « turning points », ces moments où la réalisation d’un objectif est décisive pour la suite. La véritable grosse nouveauté de ce mode carrière réside dans le marché des transferts qui redessine totalement le paysage d’une saison à l’autre. Au risque certes de provoquer des choses improbables, mais au moins avons-nous désormais des saisons qui s’enchainent dans des conditions significativement renouvelées.

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Efficace et droit dans ses bottes côté contenu, à défaut donc d’être très original, MotoGP 24 a surtout misé sur l’expérience manette en main pour convaincre. Autant dire que le contrat est grandement rempli sur cet aspect, avec plusieurs nouveautés et ajustements qui font la différence. La plus notable concerne sans doute l’IA. MotoGP 24 propose ainsi en marge des modes de difficulté fixes une option d’IA adaptative qui se calque donc sur les performances du joueur, tout au long de ses courses, pour ajuster le niveau des opposants. Ca a l’air fragile présenté comme ça mais dans les faits ça fonctionne plutôt bien. On ne se sent jamais vraiment trop à l’aise ou au contraire à la traine totale. Peut-être il y a-t-il encore quelque chose à ajuster sur les performances de l’IA sur circuit mouillé, souvent trop proches des temps réalisés sur piste sèche ? En tous cas la gestion de l’IA est agréablement surprenante avec MotoGP 24, laissant augurer quelque chose de véritablement propre dans les années à venir. Le sentiment d’être un peu moins le bouc émissaire des âneries de l’IA est renforcé par l’ajouter cette année des « stewards » qui sanctionnent en direct les fautes commises par l’IA. L’ATH affiche les avertissements et pénalités reçus par les adversaires, équilibrant dès lors un peu mieux les joutes. Même si le joueur reste toujours plus sujet à la sanction que l’IA, le combat contre l’injustice a fait ici un pas en avant.

MotoGP 24 apporte une dose de sérieux tout en conservant ce qui fait sa force depuis plusieurs années maintenant, à savoir une expérience de pilotage précise, riche, évolutive. Les quatre préréglages permettent d’aller à l’essentiel que l’on soit un débutant total ou un habitué. L’ensemble peut être personnalisé en définissant un degré plus ou moins important d’aide au freinage, à la direction, à l’accélération, etc. C’est surtout en allant toucher aux réglages de la moto, en jouant en pleine course avec l’électronique, en réduisant au maximum les assistances que se révèle un jeu aussi difficile à appréhender que plaisant pour le sentiment de progression qu’il offre. Milestone semble avoir trouvé avec MotoGP 24 un équilibre intéressant entre l’indispensable quête de réalisme et les sensations proposées. En dépit des nombreuses gamelles en prévision face à un jeu qui ne pardonne que très peu les approximations, jouer et évoluer dans MotoGP 24 est un vrai plaisir.

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Soigné comme ses prédécesseurs sur la partie sonore des bécanes, moins en ce qui concerne l’ambiance générale lors des courses (on peine à ressentir quelque de différent d’un tour de piste seul), MotoGP 24 est aussi un jeu solide techniquement. Nous n’avons noté aucun problème de framerate, quel que soit l’angle de caméra choisi et le nombre de pilotes à proximité. Un soin particulier a été apporté aux motos, très bien modélisées, et aux combinaisons des pilotes très détaillées. Sur la piste, on retrouve un rendu graphique « en deux temps » comme souvent, avec un travail précis sur les textures de la route et des abords immédiats, mais des environnements au second plan un peu trop ternes. Le jeu se révèle en revanche sous la pluie : au pire sont les conditions de courses, au plus MotoGP 24 est beau. A noter d’ailleurs que cette édition propose comme la précédente la météo dynamique. De quoi pimenter les courses, permettre le flag-to-flag (changement de moto en cours de course) et confirmer qu’en dépit de son manque de folie sur ses modes de jeu, MotoGP 24 est sans conteste une valeur sûre.

8/10
Dans la droite lignée de ses aînés, MotoGP 24 ne réinvente rien mais propose une expérience de grande qualité. Si l’on peut lui reprocher de se contenter de modes de jeu très classiques en solo et d’avoir mis de côté à peu près toute référence au passé, les sensations qu’il offre manette en main valent bien quelques concessions. Chaque année un peu plus riche et plus précise, l’expérience MotoGP s’illustre cette année particulièrement par sa gestion de l’IA très convaincante. Est-il indispensable de sauter sur MotoGP 24 lorsque l’on a déjà opté pour le 23 ? Peut-être pas tant l’ensemble demeure tout de même semblable. Il est en revanche un choix indiscutable pour tout joueur désireux de se plonger dans le MotoGP avec l’une de ses meilleures adaptations.

+

  • Amélioration significative de l’IA
  • Pilotage d’une grande richesse…
  • … Pour de véritables sensations fortes
  • Bon équilibrage joueur vs IA
  • Le LiveGP pour les mordus de multi compétitif
  • Multijoueur en écran partagé
  • Réalisation globalement propre

-

    • Modes de jeu très classiques
    • Rien ou presque du côté historique
    • Ca manque encore un peu de vie en dehors de la piste