Jeux

Need for Speed Carbon

Course | Edité par Electronic Arts | Développé par Electronic Arts

6/10
360 : 09 novembre 2006
13.11.2006 à 17h43 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Need for Speed Carbon sur Xbox 360

Affichant malgré ses 11 ans une santé de fer, la série des Need for Speed revient inlassablement tous les ans, apportant à chaque fois son petit lot de nouveautés, mais sans jamais vraiment gommer les défauts inhérents à la série. Exploitant depuis déjà quelques épisodes le juteux filon du tuning, Electronic Arts continue dans sa lancée en nous proposant cette année une version Carbon, sorte de melting pot des trois 3 derniers volets.

Je suis le roi sur bitume !

Reprenant plus ou moins la trame scénaristique du dernier épisode, vous voici de retour à Palmont City. Manque de pot, vous êtes loin d’être le bienvenu suite à une course-poursuite qui a mal tourné et un chasseur de primes sur le dos. Tandis que l’une de vos connaissances rachète la dette, vous devrez faire vos preuves en contrepartie afin de pouvoir vous imposer et de rembourser. Voici donc en quelques mots comment résumer la trame du mode Carrière millésime 2006, où votre principal objectif sera de contrôler l’intégralité du territoire, accompagné de la délicieuse Nikki (Emmanuelle Vaugier) – détail qui, il faut bien l’avouer, accroît fortement l’intérêt du jeu… Et pour mener à bien cet objectif (contrôler la ville, pas emballer la miss Vaugier…), vous devrez comme à l’accoutumée boucler un mode Carrière en disputant un nombre conséquent de courses, épaulé cette année par votre équipe, pouvant être composée de trois pilotes déblocables au fur et à mesure de votre progression dans le jeu et classés selon trois catégories. Le Bloqueur tout d’abord qui, comme son nom l’indique aura pour tâche principale de bloquer vos adversaires le plus souvent en leur rentrant dans le lard. L’Eclaireur, quant à lui, vous indiquera tous les raccourcis lors de courses en vue de vous faire gagner du temps sur le chronomètre et enfin l’Aspiro vous proposera de prendre son aspiration afin d’atteindre une vitesse conséquente. Parmi tous ces pilotes, il vous faudra en désigner un pour vous accompagner pendant vos courses, les deux autres étant utilisés principalement pour les bonus qu’ils offrent (pourcentages de réduction pour l’achat de pièces principalement). Si l’idée peut paraître séduisante sur le papier, elle se révèle au final plutôt bancale étant donné lesfacilités de votre coéquipier pour se placer en tête de la course, vous assurant ainsi une victoire aisée. En revanche, malgré quelques indications fournies par la séduisante Nikki, gérer la tenue de route, le rétroviseur et appuyer en même temps sur les boutons concernés au bon moment s’avère assez tordu au départ. Pourtant, ce mode Carrière, truffé de cut-scenes vraiment réussies et malgré ses épreuves diversifiées, se boucle en une petite dizaine d’heures. Parmi les épreuves disponibles, on retrouve les courses sur plusieurs tours, les sprints où vous devrez aller d’un point A à un point B le plus rapidement possible, les courses radars où il vous faudra passer plusieurs points le plus rapidement possible, les duels canyons et enfin les drift, où il s’agira marquer le plus de points en dérapant. Vous pourrez accéder à ces épreuves en vous y rendant à la dure, déboulant dans les rues de la ville guidé par GPS ou en passant par le menu, vous proposant de vous y téléporter directement. Chaque territoire appartenant à un gang différent, un boss viendra vous provoquer en duel dès lors que vous empieterez un peu trop sur ses routes. Se déroulant en trois actes, ces batailles restent sympathiques mais offrent peut être trop peu de challenge.

Toutefois, si vous désirez en baver, libre à vous de provoquer la police, hargneuse et diablement efficace dès lors que le niveau de poursuite sera élevé, vous assurant quasiment à chaque fois bon nombre de sueurs froides, ponctuées le plus souvent par une arrestation en bonne et due forme. Et oui, cette année la police a investi : 4×4, voitures de sport et herses crèves pneus, tout est mis en œuvre pour vous rendre la tâche difficile et ce n’est pas le trafic routier, quasi-inexistant, qui pourra vous sauver la mise. Attention toutefois à ne pas vous faire arrêter plus de trois fois avec votre véhicule sous peine de vous le voir confisqué définitivement, sachant qu’une fois que la police vous aura mis le grappin dessus, il devient difficile de rouler dans certaines zones (chaque zone possédant son propre niveau de surveillance) sans voir se déclencher les sirènes…Par contre, il reste possible de « modifier » l’extérieur de sa voiture si elle venait à être trop repérable suite à vos frasques sur le bitume. A noter également que c’est à vous de choisir votre nom de gang avant de le voir apparaître sur les différents points de la carte que vous aurez préalablement conquis.

Sur les pavés les pneus qui crissent

Le choix de voitures mis à disposition s’avère conséquent et dispatché, là encore, en trois catégories : exotiques (Ford GT, Porsche Cayman S…), muscle-cars (Ford Mustang GT, Dodge Viper SRT-10…) et tuning (Renault Clio V6, Mazda RX8…). Chaque catégorie arborant ses marques fétiches et son propre comportement routier, il vous faudra sans doute un léger temps d’adaptation lorsque vous passerez d’une catégorie à l’autre. Ces véhicules sont bien évidemment customisables à souhait et, au delà des classiques améliorations concernant les performances, vous pourrez également tâter de l’ « Autosculpt » -l’option qui propose de modifier, entre autres et à votre guise, pare-chocs, jupes ou bien encore capot de votre monstre. Les dégâts seront visibles sur le véhicules jusqu’a un certain seuil, sans pour autant affecter le gameplay. Gameplay se plaçant dans la lignée de ses prédécesseurs et les véhicules se conduisent avec toujours autant de souplesse – avec quand même une petite impression de conduire dans du beurre tant on ne « sent » pas la route. D’autant que le « supercontrole », permettant de passer en mode « bullet-time » quelques secondes,l’effet nous donne la possibilité de mieux négocier un virage ou un raccourci et offre un plus non négligeable. On déplorera, par contre, la nitro, quasi-illimitée et se rechargeant bien trop rapidement pour être utilisée avec parcimonie, retirant de ce fait un côté tactique qui aurait pu apporter une profondeur de jeu supplémentaire. C’est là l’un des aspects que l’on peut éventuellement reprocher au soft, un manque total de profondeur au profit certainement de la partie graphique et même si l’idée de créer son « possy » sur bitume se révèle amusante. Ne soyons pas mauvaise langue cependant car l’aspect graphique du soft a été soigné, d’une part la ville est joliment travaillée avec des textures plutôt bien rendues et une interaction bolide / décor très vaste (vous pouvez envoyer valdinguer panneaux de signalisation, poubelles, abri-bus…et même utiliser des éléments à détruire pour ralentir vos opposants). D’autre part, les personnages sont superbement modélisés apportant un réalisme incroyable grâce à leurs différentes « mimiques » et s’avèrent plutôt attachants comme le sympathique Neville. L’ambiance du soft reste particulière puisque les concepteurs ont introduit une lumière bleutée qu’on aurait presque plutôt attribuée à un jeu de type survival horror. Du coup Carbon Canyon revêt un aspect presque inquiétant Malheureusement, le framerate, de son côté, affiche toujours de grosses difficultés à partir du moment où un nombre conséquent de véhicules est affiché à l’écran. Difficile à pardonner pour une licence de cette trempe, trop habituée à se reposer sur ses lauriers et laissant au final un arrière goût d’inachevé.

Du contenu Live certes mais ouvrez le porte-monnaie

Autre point discutable : la profusion de contenu payant sur le MarketPlace concernant le jeu. Entendons nous bien, rien ni personne ne vous oblige à faire péter la carte bancaire, mais c’est toutefois fortement conseillé… D’ailleurs, un lien dans votre garage vous permet à tout moment d’acquérir ces contenus proposés par EA, ne s’arrêtant pas dans sa lancée au cheat-code payant. Vous pourrez donc, par exemple, acheter une voiture surpuissante pour 80 MS Points, vous permettant de boucler très rapidement un mode Carrière à la difficulté déjà quasi-inexistante malgré quelques premiers dérapages lors de la prise en main… Reste que pour 800 MS Points vous aurez la possibilité d’upgrader votre version vers une version collector, proposant son lot de nouvelles voitures, nouveaux circuits et nouveaux défis. En effet, une fois le mode Carrière bouclé, il ne vous restera plus qu’a vous rabattre sur un mode Défi assez original mais là encore anecdotique tant la durée de vie est courte ainsi que sur un mode Xbox Live pour une fois assez réussi, proposant un système d’XP original et permettant dans le même temps de débloquer du contenu supplémentaire. Les modes de jeu, quant à eux, sont relativement diversifiées et même si l’on retrouve les modes bateau à tout jeu de courses online, force est de constater que les modes élimination-poursuite glissant le dernier pilote de la course dans la peau d’un flic et seul contre tous (besoin d’explications ?) sont dépaysants.

Un épisode au final en demi-teinte, affichant d’excellentes idées mais souffrant principalement d’une durée de vie ridicule et d’un frame-rate inconstant. Toujours est-il que les fans de la série et de tuning pourront s’amuser un petit moment, mais sans doute pas assez longtemps pour être en mesure de justifier les 70€ demandés… Un Need for Speed dans la continuité de la saga en somme bien que les graphismes s’améliorent et que le soft dispose d’une ambiance fun malgré une conduite approximative.

+

  • Emmanuelle Vaugier
  • L’autosculpt
  • Cut-scènes réussies
  • Les courses-poursuites stressantes
  • Gameplay intuitif

-

    • Le frame-rate
    • Durée de vie ridicule
    • Mode carrière trop facile
    • A quand de véritables graphismes next-gen ?