Test : Nikoderiko: The Magical World sur Xbox Series X|S
Crash test
Depuis Super Mario Bros, le genre du jeu de plateforme en 2D arrive à proposer de nouvelles expériences à défaut de révolutionner le concept. Sans pouvoir profiter des aventures du plombier moustachu, les joueurs Xbox peuvent tout de même compter sur Sonic, ou sur quelques nouvelles productions comme le très bon Yooka-Laylee and the Impossible Lair dont la sortie remonte, déjà, à 2019. Nikoderiko: The Magical World ne cache s’être inspiré de quelques grands noms du genre, notamment de Crash Bandicoot, et son héros Niko, décrit comme une mangouste, possède d’ailleurs la même coupe de cheveux hirsute que son illustre ainé. Une mangouste pirate accroc aux trésors qui se retrouve coincé sur une île perdue contrôlée par les affreux Cobrings, une espèce de serpent bipède. Il n’en faut évidemment pas plus pour servir de prétexte à nous envoyer dans une trentaine de niveaux répartis sur sept mondes.
Et si le design du héros s’inspire du classique de Naughty Dog, le gameplay se rapproche plutôt d’un Donkey Kong Country. Même si Nikoderiko: The Magical World propose quelques passages en vue verticale, aspect typique de la franchise mettant en scène le célèbre bandicoot, le jeu de VEA Games prend majoritairement la forme d’un jeu de plateforme à défilement horizontal, à la Mario. Là où on peut rapidement faire le rapprochement avec les DKC de Rare Software, c’est sur sa propension à nous balancer des tonneaux dans tous les sens. Ainsi, on ne fait pas que courir en éliminant les ennemis, en ramassant des pièces (des lucioles en l’occurrence), et des lettres dorées (pour former NIKO à la place de KONG), mais certains passages viennent relever le rythme en nous propulsant à grand renfort de fûts explosifs, capables d’accélérer la cadence d’un coup. A défaut d’être original, ça reste efficace. On regrette d’ailleurs que le début du jeu ne profite pas vraiment de cet aspect du game-design, ce qui aurait sans doute éviter quelques passages ennuyeux durant la première heure. Les développeurs ont bien tenté de miser sur des actions à réaliser un peu différentes, avec des sauts de mur en mur, des glissades et la possibilité de planer avec une paravoile.
Heureusement, le studio VEA Games s’est tout de même appliqué à nous proposer une expérience de jeu variée, tout en titillant la fibre nostalgique des plus anciens. Ainsi, chaque monde est structuré à la manière d’un Donkey Kong Country, encore lui, avec des zones découpées en quatre niveaux et concluent par un boss. La carte est très basique et ne laisse aucune place à l’exploration. On se contente de diriger notre héros vers le prochain niveau, avec parfois quelques dialogues qui tentent de donner un semblant d’épaisseur à un scénario qui ne parvient jamais à décoller. On pourrait même dire qu’il est dommage que le studio ait investi autant dans ces petites saynètes sans intérêt et des cinématiques pas franchement emballantes, alors qu’il y avait certainement d’autres aspects du titre à améliorer.
A commencer par le gameplay lui-même. Car on le sait, les jeux de plateforme se doivent de viser la perfection en terme de maniabilité, et ce n’est pas ce qui attend les joueurs avec Nikoderiko: The Magical World. Le titre accuse des imprécisions qui font rager, notamment dans les sauts. On finit par s’y faire, mais cela n’empêche pas de faire face à quelques moments de frustration dans les passages les plus exigeants. C’est d’autant plus vrai dans les niveaux bonus, où la moindre erreur se paye cash. Pas de panique toutefois, le titre ne se veut pas punitif, et si les quelques errances de gameplay nous font régulièrement perdre des cœurs il existe plusieurs points de passage par niveaux, ce qui permet de reprendre la partie sans avoir besoin de tout refaire après avoir perdu nos trois cœurs. Pas moins difficiles à négocier, les niveaux aquatiques ont le mérite d’être beaucoup plus précis dans leur prise en main, et rappelle les escapades à dos d’espadon d’un certain primate à cravate. A ce sujet, on retrouve d’ailleurs le principe des montures, avec un crapaud cracheur de bave, un crocodile mangeur d’ennemis et un hippocampe capable d’envoyer une sorte de rayon électrique. Autant d’animaux à chevaucher, pour diversifier un peu plus l’expérience de jeu.
Fonctionnalité de plus en plus rare, même sur ce type de jeu, la possibilité de jouer à l’intégralité de l’aventure en coopération à deux joueurs en local – et en simultané – est un vrai plus. Avec Niko, c’est son amie Luna que l’on peut contrôler, dans un style tout aussi réussi que sont pendant masculin. On peut d’ailleurs l’incarner également en solo, en sachant qu’elle possède exactement les mêmes actions que l’autre mangouste. Graphiquement, le jeu est plutôt réussi, même si on peut regretter la réutilisation de certains assets tout au long de l’aventure, et cela malgré des décors qui changent d’un monde à l’autre. On a plusieurs fois souligné un vrai parallèle à faire entre Nikoderiko: The Magical World et la franchise Donkey Kong Country. La comparaison est une nouvelle fois indiquée concernant les musiques, et pour cause, le jeu de VEA Games bénéficie de compositions imaginées par David Wise… l’artiste derrière la licence imaginée par Rare. Dernier point, les temps de chargement sont d’une longueur abominable, chose que l’on avait plus vu depuis longtemps sur Xbox Series X.
+
- Jouable à deux en coopération
- Niveaux aquatiques sympas
- Graphismes assez jolis à regarder
- Musiques by David Wise
-
- Gameplay pas toujours précis
- Manque d'une touche personnelle
- Scénario totalement anecdotique
- Temps de chargement interminables