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Une princesse dans la Cave
Avant d’être perçu comme un simple jeu-vidéo, Nin² Jump (à prononcer Nin Nin Jump) c’est avant tout la contribution de Cave à l’effort entreprit par les nippons pour effacer les marques laissées par les récentes catastrophes qui ont frappé le Japon. Un geste louable d’autant plus que c’est l’intégralité des bénéfices qui servira à alimenter le budget de la Croix-Rouge locale. Une initiative valable jusqu’au 30 juin prochain et qui pourrait à elle seule convaincre de nombreux joueurs de claquer les 400 MS Points demandés. Mais attention, Nin² Jump ce n’est pas qu’un geste pour aider des associations caritatives, c’est surtout un véritable jeu dont le début de la conception remonte bien avant les événements qui ont débuté le 11 mars dernier. Il ne s’agit donc pas d’un jeu créé de toute pièces pour subvenir aux besoins des sinistrés.

Et pourtant, à y regarder de plus près on pourrait penser le contraire tant le titre de Cave ressemble à un véritable hommage à la culture nippone. Pour commencer, ce sont de véritables lithographie japonaises qui font office de décor et embarquent instantanément le joueur dans un univers chatoyant. De même, on retrouvera les symboles forts du Japon que sont la Geisha, le Sumotori, le Maître Kendo ou encore le Mont Fujiyama, qui deviennent même acteurs de l’aventure. Des acteurs qui évoluent dans un cadre unique en son genre puisque vous vous retrouverez au plein coeur d’un théâtre japonais où se joue les aventures de Nin Ja, le ninja téméraire parti à la recherche de sa bien-aimée dans un Japon médiéval. Une trame simple et maintes fois exploitée qui sera contemplée en permanence par une horde de gamins qui se trouve au premier plan. Eux aussi participeront à l’action à l’aide de commentaires censés vous encourager, le tout en version originale bien entendu. Si ces garnements sont plutôt perturbants au départ, ils accentuent finalement le cachet si particulier et certainement inimitable de Nin² Jump.De l’action théâtraleUne mise en scène qui aurait pu nous éloigner des autres jeux bénéficiant de la patte artistique de Cave si le titre ne possédait pas une véritable débauche d’effets pyrotechniques. Ici, vous aurez régulièrement droit à des déluges de couleur, de véritables feux d’artifice parfois, qui viendront marquer un contraste avec le filtre sépia qui vous accompagne tout au long du jeu. Ces véritables éclats de lumière donnent un dynamisme insoupçonné à notre héros de carton aux animations sommaires. Un élément qui nous rappelle également que Cave, en abandonnant temporairement le shoot’em up, n’oublie pas pour autant les amateurs de scoring. Chacun des 50 niveaux proposés par le jeu deviendra finalement une véritable course de vitesse dans des tableaux truffés de pièges où le but sera de ramasser des parchemins afin de rendre accessible la sortie, et cela en un minimum de temps histoire de soigner son classement en ligne.

Pour ce faire, Nin Ja pourra compter sur sa capacité à sauter, mais également sur son kusari, sorte de grappin qui vous permettra d’accéder à des endroits en hauteur, etenfinà une jauge de dash qui une fois activée éliminera les ennemis par simple contact. Toutefois, parvenir à la fin de certains tableaux, surtout dans le cinquième et dernier chapitre, relèvera parfois de la prouesse. Les trois coeurs de notre héros ne seront pas de trop pour faire face aux multiples pièges qui jonchent les niveaux, et ce sont de nombreuses morts qui vous attendent avant de venir à bout de certains. Des morts qui viennent entaché l’esprit du jeu jusque là irréprochable, non pas que la difficulté soit profondément gênante, mais l’effluve de sang qui accompagnera chacune de vos maladresses dénote profondément avec la sérénité et le calme de cet univers nippon. Une volonté que l’on expliquera sur ce besoin encore une fois de jouer sur les contrastes, mais dont on se serait bien passé.