Test : Ninja Blade sur Xbox 360
Il reste Ken Ogawa membre du G.U.I.D.E., une troupe spéciale dirigée par son père Kanbe Ogawa chargée d’éradiquer une terrible menace qui s’est propagée sur Tokyo. L’épidémie qui avait déjà fait des ravages dans le monde entier refait surface plusieurs années plus tard pour s’en prendre à la capitale du Japon. Ces parasites appelés « vers-alpha » s’introduisent dans le corps humain pour y pondre leurs œufs et en prendre le contrôle. S’ensuivent alors des transformations génétiques. Rien de bien original dans l’histoire, juste un prétexte pour en mettre plein la tête à tout le monde. Notre petit Ken se retrouvera donc vite face à son destin mais fort heureusement bien accompagné par sa panoplie du parfait petit ninja : trois épées (katana, épée lourde et l’utilisation de deux lames) et trois ninjutsu (vent, feu et éclair) liés au shuriken, chacun(e) ayant ses propres capacités au combat ou lors de l’exploration des niveaux, mais nous y reviendrons plus tard.
Comme tout bon Shinobi qui se respecte, Ken sait avant tout se servir de son propre corps pour passer certaines situations, ainsi il sait pousser des accélérations, marcher sur les murs (pas tous malheureusement) et s’offre une vision de ninja à faire pâlir de jalousie Riddick. Cette vision d’une grande aide vous permet de voir les éléments du décor avec lesquels vous pouvez interagir, les points faibles de certains ennemis mais aussi de ralentir le temps, très utile pour gérer au mieux les combats et parer plus facilement. A l’instar des ninjutsu, la vision du Ninja consomme du chi mais, pas d’inquiétude, la jauge remonte automatiquement de façon très rapide. Les présentations sont faites, passons aux choses sérieuses.
La Ninja attitude selon From Software…
… n’est pas si différente de la Team Ninja au niveau du gameplay. Ogawa possède plusieurs armes et ninjutsu qu’il devra améliorer au fil de l’aventure. Pour cela chaque ennemi vaincu laisse apparaitre des orbes de vie pour récupérer de l’énergie et des orbes de sang qui serviront de « monnaie d’échange » à l’amélioration des armes et techniques ninja. Pour ces dernières, l’amélioration sert surtout à allonger la portée et la puissance des effets, pour les armes cela rajoute des combos, de la puissance et change aussi leur aspect. Bref rien de bien nouveau par rapport à Ninja Gaiden de ce côté-là, les combos s’enchaînent très facilement et fort de son expérience passée avec Otogi, From Software apporte un soin particulier à l’élégance de certains coups. Ainsi même si l’arme la plus lourde fait assez bourrin, la manipulation des deux lames qui peuvent s’allonger et servir de grappin nous offre un spectacle plutôt joli et impressionnant. A la fin d’un combo, la touche Y peut apparaitre sur l’écran, déclenchant un coup de grâce à exécuter sous forme de mini QTE (Quick Time Event) pour finir l’ennemi de la plus belle des façons. On reprochera néanmoins une I.A. au ras des pâquerettes pour les ennemis basiques et un bestiaire peu varié. Fort heureusement ils sont vite remplacés par des boss colossaux qui ne vous lâcheront pas d’une semelle.
Comme dit précédemment, ces armes et ninjutsu servent également lors de l’exploration des niveaux. Outre les obstacles de bases tels les flammes à éteindre avec le ninjutsu du vent (heureusement que nous sommes dans un jeu, sinon le résultat ne serait certainement pas le même) ou les gouffres à passer avec les doubles lames servant de grappin, il est possible d’accéder à certaines parties cachées représentées par une fissure dans le mur (dans certaines situations ses murs sont simplement le prolongement du chemin à suivre) à briser avec l’épée lourde. Ces passages sont importants puisqu’ils vous permettent de trouver des artefacts comme de grosses orbes de vie ou de chi qui, une fois regroupées par trois, augmentent votre jauge de vie ou de chi de façon permanente (comment, ça vous rappelle quelque chose ?), ou de nouveaux costumes. Et oui ,From Software a eu la bonne idée de proposer un éditeur de perso accessible entre les missions qui permet de changer légèrement le look et les couleurs de Ken. Tous ces objets ne sont pas forcément cachés dans ces passages mais vous pouvez être sûr d’y trouver quelque chose d’intéressant. Les perles Shinobi disséminées dans chaque niveau (donc neuf au total) vous offriront également une belle surprise.
Ninja Blade, un film kitch interactif ?
S’il y a une chose qu’on ne peut reprocher à ce Ninja Blade, c’est bien sa mise en scène exemplaire. From Software a tout simplement réussi à rendre une histoire banale passionnante à suivre grâce à des effets et des scènes à couper le souffle. C’est simple on ne s’ennuie jamais, pas le temps de toute façon car la moindre cut scene amène une séquence de QTE à réaliser dans le bon timing. Et c’est là la principale force de ce Ninja Blade : elles sont toutes splendides et hallucinantes. Si Ken ne paie pas de mine au niveau de son apparence, il possède une force surhumaine, un sang froid hors norme et chaque finish de boss accompagné de kanjis est un vrai régal pour les mirettes. Il n’est pas rare qu’un sourire en coin apparaisse pour le côté surréaliste et kitch de certaines situations, la fin du niveau où l’on doit protéger un avion attaqué par les parasites est juste complètement épileptique et dérangée ! A noter aussi la belle performance du compositeur Norihiko Hibino (Metal Gear Solid, Zone Of the Enders, …) qui rend le jeu plus vivant qu’il n’est déjà grâce à des thèmes vifs et entrainants.
Un savant mélange des meilleurs jeux du genre ?
Avec une mise en scène digne d’un Devil May Cry, des QTE sortis d’un God of War, un gameplay et une ambiance qui n’a aucun mal à nous rappeler Ninja Gaiden, on pourrait se dire que l’on tient un jeu presque parfait. Que nenni ! From Software en voulant jouer la carte de l’expérience nouvelle et unique qui en jette plein les yeux n’a pas pensé à peaufiner son bébé comme il se doit. C’est certes la partie la moins agréable à lire mais les défauts sont bels et bien présents et peut être trop. On peut déjà reprocher la trop grande linéarité du jeu et un level design peu inspiré. Il n’est d’ailleurs pas rare d’avoir la sensation de parcourir toujours les mêmes niveaux, ce qui est de toute façon le cas pour quelques décors qui reviennent en cours de jeu. Graphiquement le jeu n’est pas extraordinaire. C’est beau mais pas splendide, les effets manquent peut être de punch (les explosions notamment ou les ninjutsu bien moins impressionnants que dans Ninja Gaiden 2). On note aussi la trop faible présence des courses sur le mur qui ne peuvent être effectuées que quand cela est nécessaire, ce qui accroit une fois de plus le côté linéaire et trop scripté de Ninja Blade. Le gros point noir du jeu est certainement du à l’absence d’I.A. Pour prendre un exemple, les ennemis qui ne font que tirer ne font rien d’autre et ne prennent pas la peine d’esquiver quand on leur renvoie leurs projectiles en pleine face grâce aux doubles lames. Le pire est que plus vous avancez vers eux et moins ils réagissent puisque leurs tirs nécessitent un temps de chargement… Le tout est heureusement rattrapé par les boss qui, même s’ils ne sont pas plus intelligents, sont plus impressionnants et coriaces à battre.
+
- Trop bon…
- L’éditeur de personnage
- Les boss
- La bande son
- Une mise en scène hallucinante, les QTE
- De l’action non stop
-
- … mais trop court !
- I.A. , où es-tu ?
- Trop linéaire
- Level design peu inspiré