Test : Organic Panic sur Xbox One
Butez 5 fruits et légumes par jour
Le point de départ d’Organic Panic est simple. Vous contrôlez des fruits qui veulent sauver d’autres fruits, et quelques légumes. Pour cela il vous faut traverser une centaine de niveaux (et la même chose en coopération, avec la possibilité de jouer à trois puis à quatre sur les derniers niveaux) qui prennent la forme de tableaux. Chacun d’entre eux vous propose une sorte de casse-tête à résoudre, soit par la force en vous débarrassant des affreux fromages, viandes et patates, soit par votre dextérité, souvent en combinant ces deux aspects du gameplay. Dans des niveaux en deux dimensions dont la destruction peut rappeler la série Worms, en moins explosif néanmoins, le titre mise sur le scoring avec la possibilité d’obtenir des médailles dont la couleur dépendra de votre capacité à ratisser l’entièreté de chaque tableau. Evidemment, si le début du titre s’apparente à un jeu d’enfant, il apporte progressivement une bonne dose de difficulté, faisant débarquer par la même occasion la frustration d’être bloqué sans pouvoir continuer à progresser.
Car Organic Panic, s’il propose une progression classique à la Angry Birds par exemple où chaque niveau réussi débloque le suivant, la difficulté grandissante vous forcera parfois à rester plusieurs longues minutes, et parfois plus, sur un même tableau, sans aucune possibilité de passer à la suite pour y revenir plus tard. La coopération à trois et à quatre se retrouve indisponible de la même façon puisqu’il faut terminer tous les niveaux en coopération à deux pour y avoir accès. De quoi faire monter rapidement la frustration, le jeu n’apportant aucune méthodologie pour parvenir au but. Il faut donc apprendre sur le tas, se familiariser avec les différents pouvoirs des fruits comme un grand et s’imprégner de l’intérêt des quelques power-ups disséminés au travers des niveaux. Difficile par exemple de deviner qu’une noix de coco a la capacité d’attraper et lancer des rochers, alors qu’il s’agit à priori d’une action de base imaginée par les développeurs.
« On se demande toutefois pourquoi le studio a choisi de mettre en scène des aliments, puisqu’à aucun moment les développeurs ne poussent les joueurs à s’intéresser à la nécessité de bien manger »
Malgré tout, l’apprentissage de chaque capacité se fait en douceur. Si on ne sait pas vraiment pourquoi la carotte peut grimper au mur et lancer des boules de feu, le kiwi nage comme Phelps et lance de l’eau ou encore pourquoi la noix de coco possède des pouvoirs télékinésiques (??!?), ils le font, ce qui permet d’obtenir une diversité dans le gameplay et, par conséquent, des casse-têtes parfois tirés par les cheveux. On se demande toutefois pourquoi le studio a choisi de mettre en scène des aliments, puisqu’à aucun moment les développeurs ne poussent les joueurs à s’intéresser à la nécessité de bien manger. Ce qui apparaissait alors comme un concept à la fois ludique et pédagogique tombe à plat, et c’est bien dommage.
Un aspect d’autant moins présent en multijoueur compétitif puisqu’il s’agit, comme dans beaucoup de productions indépendantes de ces dernières années, de s’affronter dans des arènes afin d’amasser le plus de points possibles pour l’emporter. Il en résulte un joyeux bordel où l’amusement augmente à mesure que l’on ne distingue plus rien à l’écran. Pas facile dans ces conditions de faire durer le plaisir durant de longues minutes, la lassitude emboîtant le pas après quelques parties. Un sentiment qui vient noircir un peu plus le tableau du mode histoire (solo et coopératif) où l’écran se transforme vite en véritable foutoir au point parfois de ne plus savoir où se trouve notre personnage. Et si mourir face à un ami peut contribuer à faire monter l’ambiance, perdre face au jeu s’avère encore une fois très frustrant.
+
- Demande un peu de réflexion
- Pouvoirs bien diversifiés
- Jouable en solo ET en multi
-
- Action trop souvent confuse
- Faussement original
- Progression frustrante
- Direction artistique médiocre
- Intérêt quelconque
- Aucune intention pédagogue