Jeux

Outlaw Golf

Sport | Edité par TDK | Développé par Hypnotix

6/10
360 : 21 février 2003
17.02.2003 à 06h18 par - Rédacteur

Test : Outlaw Golf sur Xbox

A ma droite dans le coin bleu, le poids lourd : Tiger Woods d’EA Sports, détenteur, faute de concurrence, de la couronne de roi de la simulation golfique (dans les prés…) et seul représentant du genre sur Xbox. A ma gauche, le challenger, à priori poids cafard : Outlaw Golf de Simon & Garfun… Schuster, pardon. Alors, le tigre des bois va-t-il écraser le nouveau venu, ou au contraire se faire double bogeyriser la face ? C’est ce que vous saurez en appelant le 085 132 48 15 (1€15 l’appel puis 0€94 la minute) ou bien en lisant ce qui suit.

Dans le cas présent, si.

C’était juste pour répondre au : « Mais il débloque ce type, on peut pas comparer la simu pure qu’est Tiger Woods à Outlaw Golf, orienté arcade, ce serait comme comparer GT3 et Racing Evoluzione… ». Si, on peut. Parce que derrière l’aura délirante et violente que dégage Outlaw Golf se cache une profondeur de gameplay et un réalisme qui font du jeu une simulation, au même titre que le soft d’EA. Seul l’emballage diffère et déterminera en fait l’achat de l’un ou de l’autre. Abordons d’abord ce côté arcade et décalé qui fait la différence du jeu. Les persos et leur caddie déjà sont tous ultra stéréotypés (la pompom girl et sa copine adepte des claques sur le popotin, la maîtresse SM et la « crampe » qui l’accompagne, l’étalon ibérique, la camionneuse…) et ça tranche pas mal avec les Mr Woods, Montgomery et Olazabal, avec leurs airs de ne pas y toucher et leur pantalons tirés à quatre épingle. Tous ces personnages ont leurs propres mimiques, et qu’ils fassent un eagle ou un sextuple bogey leurs réactions sont amusantes au possible, à l’opposé encore du maigre poing levé d’un Tiger Woods venant de faire un hole in one lui rapportant l’équivalent de 30 ans de salaire de vos parents.

Il faut aussi noter l’apparition d’une petite jauge, la jauge de confiance. Le principe est simple comme bonjour : vous réussissez un joli coup, elle grimpe et tout rentre (légèrement) plus facilement. Vous échouez dans un bunker, dévissez et envoyez votre balle tuer un spectateur, elle baisse, et la situation deviendra plus délicate. C’est là qu’intervient la notion de tabassage de caddie. En effet, quand vous êtes au plus mal, une pression sur la touche Y (une fois par trou) vous enverra dans une petite épreuve de réflexe qui verra chaque succès couronné d’un coup de latte sur ce malheureux caddie qui n’a pourtant rien fait. Ces phases sont très bien animées, super jouissives et font nettement remonter la barre de confiance.

Ne pas se fier aux apparences…

C’est vrai qu’au début on pourrait se dire qu’Outlaw Golf n’est qu’une sorte de Nba Jam version Golf, un truc marrant mais vite saoulant parce qu’après tout ce n’est que de l’arcade, sans grosse profondeur. Mais ce serait sans compter sur le gameplay du jeu, qui n’a probablement rien à envier à celui du hit d’EA Sports. Tous les coups du golf sont présents, du plus long drive à effet (le système est similaire aux coups francs de Fifa 2003, on place un curseur rouge sur l’endroit de la balle à frapper, pour donner plus ou moins d’effet) au plus petit put en passant par les sorties de bac à sable (pour les mauvais) et ainsi de suite. On peut changer de club quand on veut avec la croix directionnelle et ajuster puissance, direction et effet assez simplement. La gestion du swing (identique à celle de Tiger Woods) au stick analogique est par contre assez peu précise au départ et il faudra pas mal de temps pour s’y faire, le feeling face à la situation étant plus important à mon sens qu’une réelle technique. Ce n’est pas plus mal, mais ça demande pas mal de pratique pour être maîtrisé.

Le mode principal vous demandera de remplir plusieurs objectifs, ce en remportant diverses épreuves assez classiques somme toute, mais là n’est pas le principal intérêt du jeu (il faudra quand même passer par là pour débloquer les personnages cachés). Car Outlaw Golf est avant tout un soft multijoueur pour moi, et ce pour deux raisons. La première est que, à l’instar des autres jeux de golf, nombreux sont les modes de jeu (en duel, par équipes, pour de l’argent -virtuel-, etc.) et s’énerver sur son pote parce qu’il vient de vous ruiner la victoire à cause d’un swing dévissé est toujours un plaisir (on peut même déconcentrer ses amis – qui n’en seront plus après ça – en appuyant sur un bouton, ce qui aura pour effet de faire vibrer leur manette, tactique mortellement vicieuse et perfide) . La seconde vient du principal défaut du jeu, le petit nombre de parcours et, plus grave, le manque de complexité de ceux-ci. En effet, 3 parcours (3 environnements) de 18 trous c’est assez peu, et ils sont d’une trop grande simplicité pour que le challenge soit à la hauteur en jouant seul. Le plus souvent c’est tout droit, et en 2/3 coups bien ajustés on est dans le green ; des trous plus longs, plus alambiqués auraient rehaussé l’intérêt, c’est dommage. Par contre pour jouer à plusieurs c’est bien commode, la simplicité apparente aidant les plus réticents au genre à s’essayer au jeu.

Techniquement abouti

Hormis les deux ou trois baisses de

framerate (et quelques problèmes de Vsync me dit Shann, perso je les ai pas vu

mais bon Shann c’est un peu David Vincent quoi, lui les a vu on peut le croire)

qui interviennent quand on part en vrille avec la caméra (donc pas gênants pour

le gameplay), Outlaw Golf est réussi techniquement, que ce soit graphiquement ou

au niveau sonore. Les golfeurs sont bien modélisés, très bien animés et donc

paraissent vivants au possible. Les décors ne sont pas en reste, avec des

textures précises, une herbe « herbifiante » et des petits détails qui donnent

du peps au jeu (avions dans le ciel, public fuyant une balle, grizzli dévorant

les golfeurs – une affirmation erronée s’est glissée dans la phrase précédente,

à vous de la trouver –). L’ensemble est donc très vivant, et l’ambiance sonore

est une totale réussite. Le commentateur est assez infernal et se moquera de

vous à la moindre occasion, le public fuira en hurlant si vous le visez, des

rires sardoniques fuseront si vous ratez un put décisif (parfois même un

inconscient criera pour vous déconcentrer juste au moment où vous frapperez la

balle…). Les musiques quant à elles sont dynamiques et apportent beaucoup à

l’ambiance, que demander de plus ?

Vous l’aurez compris, malgré ses défauts qui l’empêchent de ravir la place de meilleur jeu de golf au Tiger Woods d’EA Sports (du moins seul), Outlaw Golf reste un bon petit jeu, à mon avis bien plus valable que son concurrent en multijoueur. On ne restera pas très longtemps dessus seul, du fait de ses parcours un peu trop simples, mais les parties entre potes seront animées et c’est seulement dans ce cas là qu’Outlaw Golf vaudra son pesant de cacahuètes. Sinon, préférez-lui Tiger Woods, plus complet, mais moins fun ;).

+

    -

      • No soucy comme dirait Ophélie. Parcours comme golfeurs sont réussis.
      • Pas si arcade que ça, la jouabilité reste quand même un bon cran derrière celle d'un Tiger Woods.
      • Correcte, mais trop peu de parcours globalement. Sympa à plusieurs
      • Le commentateur se déchire, le public se fout de vous à la moindre erreur. Il faut des nerfs d'acier, mais c'est pour de rire.
      • Le contenu est un peu trop léger pour tenir en haleine le joueur. Dommage, car l'idée de dévergonder un tel sport est très amusante, et bien exploitée.
      • Quelques menus ralentissements, mais rien de méchant. Les animations sont correctes dans le jeu, et souvent bien marrantes lors des cutscenes.

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