Test : Overwatch 2 sur Xbox One
Les héros reviennent, plus en méformes que jamais
Prenons le temps de poser les bases et d’expliquer le concept d’Overwatch. Il s’agit d’un jeu exclusivement en ligne dans lequel s’affrontent des équipes de 5 joueurs. Chacun d’entre eux choisit un héros réparti selon trois rôles : tank, dégâts et soigneur. S’ensuit alors une partie dont les objectifs peuvent varier : occuper un point, escorter un robot ou encore un convoi. Le principe est simple, mais efficace. Il est d’ailleurs l’une raisons du succès du premier opus : inutile de jouer des heures et des heures pour obtenir du résultat. Dans Overwatch, on trouve rapidement une place et on parvient à trouver de la satisfaction tout aussi rapidement.
Pour ce deuxième opus, Blizzard a donc repris l’entièreté du casting du premier épisode, ainsi que l’ensemble de tous les niveaux. Les joueurs aguerris s’y retrouveront sans problème. Les nouveaux s’y feront tout aussi vite. Hormis ce recyclage, les développeurs californiens ont également, et heureusement !, proposé du nouveau contenu : un nouveau mode qui consiste à pousser un robot plus loin que l’équipe adverse, de nouvelles destinations (New-York, le Brésil, Rome…), et trois nouveaux héros (un de chaque rôle). Et c’est à peu près tout. C’est d’ailleurs l’un des plus gros problèmes d’Overwatch 2. Les nouveautés sont bien là, mais elles sont peu nombreuses. La sensation d’avoir affaire à une grosse mise à jour est omniprésente, et on ne peut pas nier le fait que si Blizzard avait continué à suivre le premier épisode avec régularité, le même contenu aurait pu être ajouté au jeu, au fil des mois.
Bref, en s’attardant davantage sur les cartes, on constate tout de même que Blizzard n’a rien perdu de son savoir-faire. Le design est intelligent, la patte graphique bien présente, tandis que les possibilités restent nombreuses. Si une équipe peine à trouver une solution, il suffit de choisir l’un des nombreux chemins alternatifs pour prendre les adversaires à revers. C’est bien pensé. Même constat (ou presque) du côté des trois nouveaux héros. Junker Queen est un tank offensif équipé d’une arme de proximité et d’un fusil à pompe qui fait des ravages. Elle est facile à prendre en mains et peut s’avérer rapidement efficace, pour peu que l’on ne fonce pas dans la bataille, tête baissée (ce qui peut être tentant au vu de son profil). Sojourn, nouveau héros « dégât », dispose d’un fusil mitrailleur efficace et de la capacité de glisser rapidement en direction ou à l’opposé des ennemis. Sa mobilité et son arme la rapprochent (de trop ?!) du Soldat 76. Dommage. Enfin, Kiriko s’avère être le personnage le plus original et intéressant. Elle est capable de se téléporter auprès de ses alliés pour les soigner (quitte à traverser les murs) et peut envoyer des parchemins de soin. Ses Kunaï quant à eux lui permettent d’infliger quelques dégâts, tandis que son ulti lui permet d’invoquer un petit renard bleu qui booste la vitesse et le rechargement des capacités de ses alliés. Un personnage précieux et intéressant qui demande une certaine maitrise.
Pour le reste, et encore une fois c’est bien là le problème, Overwatch 2 s’avère être, en termes de contenu, une simple copie du premier épisode. Les menus (bien que visuellement légèrement remaniés), sont exactement les mêmes. La formule également. On profite bien des quelques ajouts cités précédemment, mais c’est à peu près tout. Ceux qui avaient fait le tour de la question auront probablement du mal à trouver une bonne raison de prolonger longuement l’expérience. Il faudra voir dans le temps ce que Blizzard proposera et quel sera le suivi du titre. Mais en l’état, force est de constater qu’il s’agit d’une véritable déception.
Sur le plan technique, Overwatch 2 s’avère solide. Le jeu ne bronche pas et assure les 60 ou 120 fps en permanence. Aucun ralentissement n’a été constaté durant les quelques heures de test qui ont été réalisées. C’est une bonne chose (et c’est nécessaire pour un jeu qui ne mise que sur l’expérience en ligne). Sur le plan esthétique, c’est à peu près le même constat : Blizzard est toujours au top. Les nouvelles cartes sont franchement agréables à regarder et à parcourir. Les ambiances sont bien respectées et il n’est pas nécessaire de jouer de longues minutes pour identifier le Brésil, l’Italie ou encore New-York. On regrettera (une nouvelle fois) l’absence de nouveautés sur les anciennes cartes qui ont simplement profité d’un lifting et d’un changement d’ambiance. Certains niveaux qui se jouaient de nuit dans le premier épisode se parcourent désormais en journée, et inversement. Cela change, c’est vrai, mais ça ne révolutionne pas le jeu, ni l’expérience. Sur le plan sonore, le titre profite de nouvelles lignes de dialogues qui rendent les interactions entre les personnages toujours aussi intéressantes et amusantes. Le thème principal a été également remanié, et c’est à peu près tout. Là aussi, l’impression « mise à jour » est bien trop présente.
Enfin, venons maintenant au grand changement du jeu : son modèle économique. Overwatch 2 est devenu un free-to-play, remplaçant le premier épisode au passage (ce dernier n’étant plus du tout accessible). Seule l’expérience multijoueur est actuellement disponible, la partie coopérative étant reportée à une date inconnue. Du coup, si le titre est désormais « gratuit », il fallait bien que Blizzard trouve un moyen de récupérer de l’argent. Un système de microtransactions est donc présent dans le jeu, un système qui fait déjà beaucoup de bruit sur Internet. Et pour cause, en plus d’une boutique (dont les prix sont, comme d’autres jeux, excessifs), Overwatch 2 dispose désormais d’un pass de combat qui permet de récupérer toute une série d’éléments cosmétiques tels que des skins, des poses, des tags… Rien de bien particulier, à priori, si ce n’est que Blizzard a décidé que Kiriko (nouveau personnage soigneur) ferait partie de ce pass en question. Elle est disponible immédiatement pour ceux et celles qui paieront les 10 euros demandés, ou alors il faudra atteindre le 55e palier (sur les 80 annoncés) pour se la procurer. De quoi laisser le temps aux joueurs qui sortiront la carte bleue de prendre de l’avance, et impossible pour ceux qui jouent peu de parvenir à la débloquer. C’est évidemment l’opposé de ce qui était proposé dans le premier épisode, puisque tout était disponible directement et gratuitement. Un mauvaise choix réalisé par les équipes de développement qui ont d’ailleurs confirmé que les pass suivants comprendraient tous les nouveaux personnages.
Et ce n’est pas tout ! Comme les lootbox font l’objet d’une interdiction dans certains pays, les développeurs californiens ont décidé de les supprimer. Impossible donc de se procurer des skins ou d’autres objets en tout genre, sauf si vous achetez de la monnaie ingame, ou que vous vous la procurez en réalisant des défis. Vous me direz alors que c’est jouable pour peu que l’on s’y attelle. Et bien, là aussi, ce n’est pas simple. À l’heure où ce test est rédigé, il est possible de gagner 60 pièces… par semaine ! Si on se réfère aux prix affichés dans la boutique ou dans le menu héros, il vous faudra jouer des dizaines de semaines pour en débloquer un seul. C’est excessif et totalement irréaliste ! Sauf si vous êtes prêts à passer à la caisse. Encore une fois, Blizzard fait donc des choix douteux (qui suivent pourtant le très critiqué Diablo Immortal sur mobile) qui risquent bien de fâcher la communauté qui pourrait tourner rapidement le dos à Overwatch 2.
+
- Nouveau mode sympathique ;
- Trois héros attachants et agréables à jouer ;
- Techniquement solide... ;
- Direction artistique au top ;
- Toujours aussi fun.
-
- Peu de nouveautés ;
- Impression de jouer à une mise à jour du premier ;
- Encore quelques bugs sonores (et de classement) ;
- Système économique scandaleux ;
- Impossible de se procurer certains personnages sans payer.