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Même si le studio anglais a décidé de montrer une fois de plus toute son affection pour le genre du puzzle-game, Paper Trail marque rapidement sa différence avec Hue. Le titre dispose tout d’abord d’un scénario, qui ne suffit pas à faire de lui une aventure narrative bien entendu, mais qui a tout de même le mérite d’apporter un contexte. On suit donc Paige, une jeune fille de 18 ans qui vit avec ses parents dans la petite ville portuaire de Mérigami. Alors qu’elle se voit déjà aller à l’université, une décision familiale réduit à néant son rêve de grandes études. Elle opte alors pour son dernier recours, la fugue, et s’embarque dans une escapade à travers plusieurs environnements, jusqu’à sa destination finale. Chaque interlude entre les chapitres est également l’occasion de découvrir un peu plus l’intrigue, tout en apportant quelques éléments supplémentaires qui permettent d’en apprendre un peu plus sur Paige. Une histoire mignonne qui manque tout de même de capter l’attention, la faute à une écriture beaucoup trop sage, et sans réelles surprises.

Au cœur du principe du jeu, on trouve la passion pour l’origami de notre jeune héroïne. Chaque environnement est ainsi composé de plusieurs feuilles de papier dessinées, sur lesquelles on trouve des routes et divers éléments de décor qui viennent régulièrement bloquer notre rouge. Les premiers pas sont d’ailleurs très parlants puisqu’il faut parvenir à traverser un pont cassé, ou se rendre près d’une maison bloquée par un arbre tombé après un orage. Pour s’en sortir, on doit alors manipuler les feuilles de papier en les pliant, ce qui révèle généralement d’autres chemins dessinés au verso. De façon verticale, horizontale, ou en diagonale à partir des coins, on révèle ainsi le verso de chaque feuille et on peut créer de nouveaux chemins. Un principe qui oblige à bien se creuser la tête pour trouver des solutions parfois complexes. La possibilité de visualiser le verso grâce à la touche X, et de procéder à tâtons évite toutefois de tomber dans la frustration.

Cela ne veut pas dire que progresser dans Paper Trail est simple pour autant. Si les premiers tableaux paraissent relativement faciles à résoudre, cela se complique au fur et à mesure, et cela tout au long de l’aventure. Au total ce sont 9 environnements qu’il faut traverser, avec autant de personnages à croiser, toujours dans le but de faire vivre cette virée nocturne autrement que par ses énigmes. Si la majorité des lieux à parcourir se fait de manière assez linéaire, en enchainant les pages les unes après les autres, quelques rares zones se présentent de façon un peu plus ouvertes, sans donner le sentiment d’offrir une très grande liberté non plus. On progresse ainsi assez naturellement, en faisant travailler les méninges, avec quelques énigmes un peu plus retors que d’autres, pour une durée de vie située en trois et quatre heures de jeu, selon que l’on bloque à certains endroits ou non.

En termes de gameplay pur et dur, il nous a fallu un peu de temps avant de prendre correctement en main Paper Trail. Non pas que la jouabilité soit mauvaise, mais l’attribution des actions aux différents boutons de la manette, et surtout à l’impossibilité d’effectuer un mappage personnel rendent le tout peu ergonomique au départ. Les gâchettes hautes servent à agripper les bords de la page, tandis que le stick droit effectue le pliage. Les mêmes commandes sont utilisées pour interagir avec certains éléments à l’écran, comme des plateformes à déplacer ou à tourner. De son côté, Paige se déplace à l’aide du stick gauche et a la possibilité de grimper des échelles ou de pousser et tirer de gros blocs de pierre pour libérer un passage. Certains éléments, comme l’héroïne, gêne logiquement un pliage, ce qui oblige généralement à se placer à un endroit précis parvenir à effectuer le pliage désiré. De même, il est impossible de superposer les pliages, ce qui limite ainsi les possibilités et rend moins compliqué la résolution des énigmes. A noter que certains puzzles demandent de récupérer des clés, ou de former des symboles pour ouvrir des portes, tandis que le ramassage facultatif de collectibles apporte également un peu de profondeur à l’ensemble tout en cassant une routine qui aurait pu s’installer.

Techniquement, le jeu est très propre et affiche des graphismes dessinés à la main agréables. La partie musicale est correcte sans être exceptionnelle. Les animations sont très sommaires, mais fonctionnent finalement bien avec l’atmosphère que dégage le titre de Newfangled Games, pour une direction artistique intéressante mais pas non plus inoubliable.