Test : Pariah sur Xbox
Doc de choc
2520, sur Terre… C’est dans un lointain futur que vous incarnez Jack Mason, médecin militaire affecté au transfert des patients prisonniers entre les innombrables complexes carcéraux du système solaire. La dernière tâche lui ayant été confiée : acheminer vers un centre médical Karina, une jeune femme atteinte d’un virus inconnu et endormie dans un compartiment cryogénique. Tout ne se passe malheureusement pas comme prévu, et le vaisseau de Jack est abattu en vol. Le crash épargne notre héros, mais libère Karina, ce qui met en péril sa mission. Il doit la retrouver à tout prix, ne pouvant compter que sur ses aptitudes pour affronter les malfrats évadés qui peuplent cette Terre futuriste, devenue une planète pénitentiaire. Ainsi débute un scénario relativement flou et imprécis, qui ne devrait pas tenir en haleine la plupart d’entre vous. Pariah, d’entrée, se démarque davantage par sa jouabilité.
Dès le début, on sent que la prise en main est instinctive. Empruntant presque entièrement la configuration de Halo, les coups de crosse et les grenades en moins, elle est excellente, et il ne vous faut que quelques dizaines de minutes pour parfaitement intégrer les différents mouvements de Jack et vous mouvoir avec aisance. Un panel de réglages est disponible via le menu, afin de parfaire votre contrôle. Parmi les bonnes idées, on notera le menu de l’armement, très bien pensé, accessible par une pression continue sur la touche Y, où vous choisirez votre arme en orientant le stick gauche dans la direction allouée à cette dernière, ou encore la touche B, qui permet de piquer un sprint de quelques mètres (Une option dont on ne se sert pas naturellement, mais qui peut s’avérer fort utile). En outre, vous ne vous déplacez pas toujours à pieds dans Pariah, car quatre modèles de véhicules futuristes peuvent être « empruntés ». Ils vous apportent une puissance de feu supplémentaire, en revanche leur solidité n’est jamais probante, et leur durée de vie en sera écourtée. La conduite s’avère inspirée de celle de Halo, mais moins évidente, et il faudra s’attendre à avoir quelques difficultés qui pourront énerver parfois, dans les situations chaudes.
L’armement qui vous est proposé n’est pas très diversifié, vous n’avez en effet accès en tout et pour tout qu’à 8 armes de poing, somme toute assez classiques (Mitraillette, Fusil à pompe, Fusil plasma, Sniper, Lance grenades, Lance roquettes, Scie, une sorte de couteau, arme de corps à corps rapidement accessible via la gâchette droite, et une dernière, réservée au solo… Qu’on gardera secrète). En plus de ces gros calibres, vous emportez avec vous l’injecteur de soin, un appareil qui, comme une arme, a besoin de munitions, mais qui sert à vous soigner, par un système de nano unités de réparation. Une cartouche vous restitue un point de vie. L’utilisation prolongée de ce gadjet vous fait planer durant un court moment, et ce sera susceptible de vous gêner en combat. A utiliser avec prudence donc, bien que l’abus soit bénéfique pour la santé. Il faut ajouter, dans cette courte rubrique médicale, que vos points de vie partiellement entamés se reconstitueront si vous ne vous faites pas toucher durant quelques secondes (On reconnaît un système utilisé dans Riddick). Il est donc parfois utile de s’éloigner des combats, le temps de récupérer.
Pariah mise sur autre chose que son armement brut. Un système d’upgrade des armes a été conçu pour le jeu et amène un élément supplémentaire à prendre en ligne de compte lors de vos parties. Vous trouverez, disséminées dans les niveaux (Souvent sommairement cachées), des cellules d’énergie qui serviront à améliorer vos armes. Chacune de ces dernières possède trois niveaux d’évolution, injecteur de soins inclus, scie exclue, qui, une fois atteints, améliorent sensiblement leur efficacité (Plus grande cadence de tir, rechargement rapide, visée améliorée, plus de points de vie si vous choisissez l’injecteur, etc). Plus l’arme est upgradée, plus elle devient efficace, mais plus cela demande de cellules (Une cellule pour atteindre le niveau 1, deux pour le niveau 2, inaccessible si le niveau 1 n’a pas déjà été atteint, trois pour le niveau 3, soit six cellules pour posséder une arme « ultime »). A vous de choisir les armes que vous voulez améliorer, sachant que vous trouverez un nombre important de cellules durant l’aventure, mais pas suffisant pour améliorer totalement tout votre arsenal.
Un monde sans pitié
Une fois les mouvements de votre super Docteur parfaitement maîtrisés, vous avez le temps de vous attarder sur l’aspect graphique du titre. Le bilan est simple : Pariah est beau, même si on a déjà vu mieux sur Xbox. Certains niveaux sont très soignés (Celui du barrage par exemple) et les personnages ne sont pas en reste, la palme revenant à la sculpturale Karina. Ce qui est plus gênant, c’est la façon dont tout cela bouge. L’animation laisse légèrement à désirer, les déplacements ne sont pas très harmonieux et les mouvements pas toujours naturels.
Au début, on croit vraiment à une conception très solide des niveaux solo : bien des éléments sont interactifs oudestructibles (Plus que dans Halo2 ). Il faut voir, au cours d’une fusillade, les colonnes de béton exploser en morceaux (Pouvant blesser les ennemis ou vous !), les tuyaux éjecter de la vapeur brûlante à haute pression par les impacts de balles, les vitres éclater, les tonneaux de matières à risque exploser en propulsant dans les airs les corps désarticulés des ennemis (Superbe utilisation du rag doll pour ces derniers) pour se convaincre que le moteur Havok en a dans le ventre. Ceci étant, cette interactivité va décrescendo au cours du jeu, pour se limiter souvent aux seuls tonneaux vers la fin. Dommage, car on prend un vrai plaisir à détruire ainsi à tout va son environnement, aidé par des armes au design futuriste et réussi.
Des ennemis peu variés viennent mener la vie dure à Jack. Vous retrouverez tout le temps les mêmes modèles de personnages, mais après tout, tous les morts se ressemblent… Non, le grain de sable qui vient fausser la mécanique, c’est que ces messieurs n’ont pas un QI très élevé, et que leur stratégie se résumera bien souvent à tirer et courir (vers vous), sans plus, quand il ne resteront pas immobiles ou figés. C’est regrettable, et cela nuit finalement à l’intérêt des combats sur le long terme. Les niveaux, bien que beaux et vastes, sont assez linéaires et ne recèlent que peu de surprises.
Ajoutons à cela un frame rate parfois hésitant quand de nombreux effets s’affichent à l’écran (Cela devient vraiment très gênant quand on s’adonne au mode coopératif, le problème y étant encore plus présent), ainsi que des coupures très abruptes au moment des chargements et des cinématiques, et on obtient un tableau assez fade malgré une bonne base graphique.
Et à plusieurs, c’est meilleur ?
Ce n’est pas dit. Penchons-nous d’abord sur le mode coopératif. Décisif pour trouver une utilité à un copain dont vous ne savez que faire, ou occuper une sublime top model apparue nue dans votre chambre un froid soir d’automne (Le coop s’impose vraiment dans ce cas, nous sommes d’accord), ce mode apporte son lot de moments funs qui tiennent en haleine, même si, on l’a dit, le frame rate reste un gros problème, et qu’à force de bourrinage, le jeu peut lasser. On lance le coop à partir d’une partie solo, où le deuxième homme doit brancher sa manette et appuyer sur start pour rejoindre son compagnon d’armes. Comme dans Halo, un coéquipier tué réapparaît aux côtés du survivant après quelques secondes, et vous vous déplacez de checkpoint en checkpoint en suivant les niveaux du mode solo.
Le mode multijoueurs est assez bien réalisé (C’est le dada de Digital Extremes avec Unreal après tout). Vous devez au départ d’une partie choisir parmi une liste de profils de combattants, chacun possédant deux armes différentes, dont vous ne pourrez pas changer une fois la partie lancée (On pourra tout de même changer son duo d’armes en cours de partie, via le menu de jeu, qui modifiera votre armementdès le respawn suivant). Toutefois, vous trouverez toujours des cellules d’amélioration en cours de match afin d’augmenter l’efficacité de vos armes et prendre un avantage certain sur vos adversaires, même si vous perdrez ces upgrades quand vous mourrez. Le soigneur reste lui aussi présent, et apporte une dimension un peu plus stratégique à la gestion de sa santé. Peu de modes de jeux sont accessibles : comptez le classique Deathmatch, seul ou en équipe, le légendaire Capture The Flag, et deux modes moins ordinaires, le Front Line Assault, un gagne terrain où le but est de conquérir des avants postes pour arriver petit à petit à la base ennemie (Une sorte de match de zones, mais organisé), et le Siege, mode où une équipe devra détruire un objectif que les adversaires devront défendre. Huit cartes seulement assez vastes sontjouables, et certains modes sont cantonnés à seulement quatre d’entre elles.
En plus de la possibilité de jouer en LAN, des bots à la difficulté paramétrable sont disponibles et vous permettent de jouer en multi « tout seul » ou bien de compléter une partie si vous êtes à deux. Une option souvent réclamée dans les FPS, et bien utile si l’on ne dispose pas du Live ni d’assez de joueurs pour organiser des parties. Bien que cela ne vaille pas l’affrontement entre adversaires humains, c’est un petit plus pour Pariah.
On en arrive à l’option originale du jeu de Digital Extremes : l’éditeur de cartes, particulièrement bien réussi, il faut l’avouer. L’interface est fonctionnelle et ergonomique, et on arrive très aisément à modeler ses propres cartes, en plaçant ponts, barils, bases, véhicules, montagnes, plateaux, ravins et en changeant même les conditions météo et les textures des sols ! Un option rapide permet de visiter à tout moment sa carte en cours de fabrication. Pour les amateurs de Sim City, ce mode rappelle énormément l’éditeur de terrain des célèbres jeux de construction urbaine de Maxis, mais en FPS, et adapté au pad. Une vraie réussite, à la prise en main rapide et aux résultats originaux. Les cartes créées peuvent être échangées via une mémory card ou sur le Live, ceci dit elles ne sont pas jouables en CTF ni en Front Line Assault (Des problèmes évidents de déséquilibre entrant ici en jeu).
Justement, parlons du Xbox Live pour terminer. Pariah fonctionne comme Splinter Cell avec un système de serveurs. Cela permet de choisir des parties adaptées à sa connexion (Le lag, comme d’habitude, est très dérangeant, et cela aide à l’éviter), et quand on en déniche une, le jeu se révèle agréable, voire très agréable lorsqu’on a la chance d’arriver en pleine bataille à plus de dix joueurs (12 au maximum). C’est là que la maniabilité de Pariah revient au premier plan et fait quelque peu oublier les défauts du jeu. Malgré tout, Halo2 Live reste plus beau et un peu plus fun à jouer, avec davantage de modes, de possibilités et d’armes. Pariah garde pour lui la réserve « infinie » de cartes que peut procurer l’éditeur et le fait sus-cité de pouvoir choisir ses parties, mais accuse un manque de pêche général
+
- Quelques bonnes idées (armes upgradables)
- Une bonne prise en main, un gameplay intuitif
- Graphiquement très honnête
-
- Sans atteindre des sommets, Pariah est beau, c’est incontestable. Effets de chaleur, de tirs, personnages, environnements, tout cela tient parfaitement la route.
- Une prise en main rapide, simple et efficace, grandement inspirée de celle de Halo, avec quelques fonctions originales et bien pensées. Les commandes sont assez largement paramétrables, mais le gameplay manque d’un peu de folie.
- Le mode solo se termine en 10-15 heures, pas plus (Sauf en mode "Professionnel", mais là c’est lassant). Le coop rallonge un peu la durée de vie. Comptez sur le multi (Avec l’éditeur) pour vous occuper, même si, on le répète, il existe mieux sur Xbox.
- Un bon thème principal, mais des musiques dans l’ensemble vite oubliées et qu’on entend peu. Les bruitages sont corrects et les doublages français bons (Pour un FPS).
- Une des déceptions du jeu. On sent la volonté de faire quelque chose d’accrocheur, mais sans la maîtrise qui caractérise les meilleurs scénarios. Subsiste un dénouement original, mais que le manque d’immersion ne permet pas d’apprécier à sa juste valeur.
- Pariah aurait pu être un jeu réussi, mais l’addition de ses défauts combinée à un rapide coup d’œil sur la concurrence montre que le titre n’est pas au niveau et ne peut nullement entrer dans le cercle fermé des meilleurs FPS Xbox.
- Inégale. Havok est bien utilisé au début du jeu, moins à la fin. Les personnages ne bougent pas de façon naturelle, leurs visages restant expressifs. On note des ralentissements, et des coupures pour le moins abruptes lors des chargements et cinématiques.
- Une organisation différente de celle de Halo2 qui fonctionne bien et qui donne des parties intéressantes. En revanche, peu de modes et moins de fun que chez les concurrents. Il n’est pas encore certain qu’une communauté solide se forme.
- Linéaire, répétitif, voire morne
- Un scénario bancal
- Quelques bugs
- Il manque un je-ne-sais-quoi de pêchu dans l'ensemble
- L'IA ennemie