Jeux

Pour ceux et celles qui découvriraient la saga grâce au Xbox Game Pass, PayDay est un FPS coopératif qui vous met aux commandes de braqueurs. À l’aide de vos coéquipiers, vous devez donc prendre d’assaut un bâtiment en l’infiltrant et en repérant les lieux. À vous ensuite de mettre en place un plan qui vous permettra de récupérer un maximum de liquidités (ou d’objets à voler) et de vous échapper. Le concept est aussi simple qu’original. Et il faut avouer que sur papier, tout cela s’avère particulièrement alléchant. C’est d’autant plus vrai que les approches sont nombreuses et variées, ce qui permet une rejouabilité assez intéressante pour peu que vous cherchiez à découvrir toutes les possibilités que recèle chaque niveau.

Les niveaux, justement, parlons-en. PayDay 3 vous propose seulement huit niveaux bien distincts qui vous permettent de découvrir des environnements uniques : banques, pont, boite de nuit, musée, port… Chacun d’entre eux possède plusieurs portes d’entrée (et donc de sortie) et une multitude d’approches. Il est possible, par exemple, de mener une opération de manière discrète ou de rentrer directement dans la banque en tirant en l’air et en prenant une personne en otage. On se rend d’ailleurs très vite compte des possibilités offertes par le jeu en se promenant dans la bâtisse et en découvrant tous les secrets qu’elle cache. De ce côté-là, on ne peut que saluer le travail réalisé au niveau du level-design. C’est intelligent et cela force le joueur à observer son environnement dans un climat de tension qui s’avère franchement présent, surtout quand l’alarme sonne et que les forces de l’ordre s’apprêtent à donner la charge. Petit plus : certains éléments (comme les codes des coffres) sont génériques. Ils seront donc réinitialisés pour votre prochaine partie, ce qui évite la facilité.

Evidemment, pour parvenir à mener une mission de cette envergure, il faut pouvoir se reposer sur des coéquipiers. Vous pouvez donc compter, pour chacun de vos braquages, sur l’aide de trois autres joueurs. Ces derniers, en cas de désistement, sont remplacés par des IA totalement incapables d’assurer le boulot. Elles vous aideront, dans le meilleur des cas, à éliminer un ou deux agents de police, mais pour le reste, passez votre chemin, elles sont particulièrement inutiles. Bref, une fois que votre équipe de quatre joueurs est formée, vous pouvez vous lancer dans l’élaboration de votre plan. Du moins, si vous prenez le temps de créer un groupe de joueurs sur Xbox. En effet, les développeurs ont oublié (est-ce possible ?) d’intégrer un système de chat dans le jeu. Un choix que l’on ne comprend absolument pas dans un titre tel que celui-ci. La communication est vitale et nécessaire. Il suffit d’ailleurs de voir le début d’une partie pour comprendre qu’il était indispensable d’ajouter cela : un ou deux joueurs parte(nt) rapidement devant et les autres les suivent, dans le meilleur des cas. Cela donne évidemment lieu à des situations désorganisées qui sont l’antithèse même de ce que doit être une partie de PayDay. Incompréhensible.

Bref, une fois la mission débutée et les lieux repérés, vous suivez les quelques objectifs qui s’affichent en haut de votre écran. La plupart d’entre eux s’avèrent relativement clairs à comprendre, mais d’autres ne le sont absolument pas. Il nous est arrivé deux fois de courir dans tous les coins de l’immeuble à la recherche de la solution, sans savoir où se rendre, ni ce que l’on recherchait (et c’était vrai pour les quatre joueurs). Le tout sous le feu nourri des policiers qui reviennent en permanence et que l’on peut simplement retarder en négociant à l’aide d’un otage. C’est compliqué. Du côté du gameplay, l’ensemble fonctionne plutôt bien et de manière assez classique. Les commandes (similaires à ceux de nombreux FPS) sont faciles à prendre en main. On apprécie la nervosité qui se dégage des mouvements de nos personnages qui collent parfaitement à l’ambiance et la précipitation de la situation dans laquelle on se trouve. Par contre, on aurait aimé de meilleures sensations en ce qui concerne l’emploi des armes.

En termes de mécaniques de jeu, PayDay 3 se veut concret : vous empochez un butin qui vous permet ensuite de customiser votre personnage et son arsenal. Grâce à cela, vous pouvez acheter différents skins ainsi que des accessoires pour la petite vingtaine d’armes (17 exactement) : canon, poignée, crosse… chacune des modifications influe sur les caractéristiques de notre arme, ce qui permet d’affiner notre équipement et de l’adapter à notre manière de jouer. Même constat pour la tenue (masque, vêtements, gants…) et pour les outils qui sont mis à votre disposition. Toujours au niveau de la personnalisation et de la progression, chaque mission menée à bien vous permet d’obtenir de l’expérience qui vous fait monter en niveau (jusqu’à 150, rien que ça). Ce processus débloque de nouvelles armes et différentes compétences qui, là aussi, viendront affiner votre gameplay. À défaut d’être original et complet, c’est efficace.

Sur le plan du fonctionnement, on peut également ajouter que chaque braquage est introduit par une série de vidéos en images fixes. Si le résultat visuel reste intéressant, on ne peut que regretter le fait que les sous-titres disparaissent après la première ligne. Et puisque l’on parle de bug, comment ne pas mentionner les serveurs du jeu qui sont, pour le lancement, dans un état déplorable. On a bien réussi à lancer quelques parties durant le weekend, mais au prix d’une attente considérable, voire d’erreurs successives qui s’affichent encore aujourd’hui. Une solution hautement problématique pour un jeu qui ne propose qu’une expérience multijoueur…

Enfin, sur le plan purement technique, on le savait déjà mais PayDay 3 n’est clairement pas un jeu à la hauteur des standards de dernière génération. L’aspect visuel reste simpliste et les animations des personnages sont franchement vieillottes. Même constat pour l’IA des policiers qui ont parfois un comportement hautement ridicule. Combien de fois ne sont-ils pas passés devant moi car ils avaient pris en charge l’un des mes coéquipiers, ou inversement. Pour le reste, heureusement, le titre est fluide, ce qui lui permet de proposer une expérience à la hauteur de la nervosité des situations abordées. Enfin, sur le plan sonore, on regrette l’absence de doublage français car dans les situations tendues, c’est toujours compliqué de lire les sous-titres tout en visant les policiers qui se jettent sur vous.