Test : Port Royale 4 sur Xbox One
Souquez les artimuses
Avant d’entamer le test de Port Royale 4, résumons brièvement la franchise. Créée en 2002 sur PC avec Port Royale : Gold, Power and Pirates par le studio Ascaron Entertainment (aujourd’hui disparu), Port Royale permettait au joueur d’incarner un capitaine de flotte avec des styles très variés, du marchand au pirate, dans une simulation économique se déroulant dans les Caraïbes du 16ème/17ème siècle. Le jeu recevra deux suites un peu plus tard avec Port Royale 2 en 2004, puis Port Royale 3 en 2011 qui aura droit également à une version console. Avec Port Royale 4, Gaming Minds perpétue la franchise dans ce qu’elle propose depuis son origine sans forcément bousculer nos habitudes.
Pour se lancer sans encombre, il est d’abord recommandé de réaliser un didacticiel très complet et réussi, arborant toutes les facettes du jeu. On ne peut que conseiller aux nouveaux ou aux habitués d’y jeter un œil puisqu’il permet de se lancer à la conquête des richesses et de l’or sans être complètement perdu par les possibilités offertes par le jeu. L’objectif de Port Royale est tout simplement de faire prospérer votre compagnie maritime en effectuant de l’achat et de la revente de marchandises entre les différentes villes des Caraïbes. Bien sûr rien n’est aisé dans le monde de la finance et il faut régulièrement se mettre à jour sur les tendances économiques de chaque ville, ou encore analyser les ressources dont elles ont besoin afin de réaliser des investissements avantageux pour atteindre vos objectifs.
Si le jeu s’avère assez facile au début avec un seul navire à gérer, il devient beaucoup plus stratégique lorsque l’on commence à obtenir plusieurs navires marchands et donc plusieurs flottes à gérer simultanément en temps réel. Pour cela le joueur peut créer des routes maritimes afin de donner des consignes prédéfinis à ses différentes flottes de navires. Par exemple vous pourrez demander à une flotte d’acheter un produit dans une ville où son coût est très bas, puis le revendre ensuite à une autre ville qui en aura besoin, mais qui vendra elle-même des produits dont une autre ville a besoin. Et ainsi de suite. Pour ne rien faciliter, le joueur doit également observer la direction du vent, ou encore la présence des zones dites « dangereuses » pour optimiser au maximum la durée de ses traversées et ainsi amasser le plus de gains possibles.
Très rapidement donc, il faut arriver à naviguer de manière efficace entre les différents menus et sur la carte du monde. Fort heureusement, le gameplay de ce Port Royale 4 s’avère très agréable à la manette et toutes les actions se font très facilement. D’une simple pression sur certaines gâchettes, il sera possible de défiler entre ses différentes flottes, d’ouvrir une roue interactive pour donner des ordres à vos navires, d’observer les tendances politiques, de créer ou modifier les trajets de vos flottes ou encore d’observer vos gains ou vos pertes afin de déterminer très rapidement où vous faites des profits et où vous perdez de l’argent. Malheureusement, les routes commerciales montrent vite des limites. La faute à une IA qui gère très mal les consignes d’achat/revente que vous lui donnez, pouvant ainsi rapidement plomber une route que vous pensiez bénéfique.
En évoquant l’aspect politique, il faut être assez clair, c’est un aspect très en retrait de la saga Port Royale. N’attendez pas à diriger des royaumes ou créer des décrets, tout cela est géré par votre Vice-Roi des Caraïbes. Plusieurs nations sont présentes et possèdent chacune un Vice-Roi qui donne la tendance des relations diplomatiques. Vous ne pouvez pas par exemple commercer avec un pays ennemi puisque ce dernier ne vous laissera pas entrer dans les ports de ses villes et pourra même vous attaquer. A contrario, un allié peut vous octroyer quelques passe-droits et peut-être plus enclin à commercer avec vous. Enfin votre vice-roi n’est pas seulement utile pour indiquer la pluie et le beau temps de votre économie, il peut également vous faire bénéficier de bonus très utiles à débloquer en fonction de vos exploits. Si vous réussissez par exemple à remplir un objectif qu’il vous confie, vous déverrouillez un point de concession qui permet de recruter un nouveau capitaine pour votre flotte, d’obtenir des réductions de temps pour vos constructions, de baisser les coûts pour construire de nouveaux bateaux. Bref, très intéressant, cet aspect n’est pas à négliger pour progresser plus vite.
Port Royale 4 ne se limite pas qu’à des échanges entre les villes. En effet, au fur et à mesure de vos échanges commerciaux, certaines villes vont vous apprécier. Représentée par une barre au-dessus du nom de chaque ville, cette appréciation va permettre de pouvoir construire divers types de bâtiments. Indispensable pour commercer certains types de produits comme les cigares ou des produits manufacturés, il faut également assimiler que vous allez avoir la possibilité de gérer certaines villes de votre royaume afin de les faire prospérer sur le long terme. Ainsi, il faut également prendre en compte la population et ses envies. Une ville portuaire peut demander de bénéficier de plus travailleurs pour faire tourner ses usines, une autre aura plutôt besoin d’habitations supplémentaires ou d’espaces de loisir. C’est donc à vous de gérer efficacement ses besoins en injectant vos économies là où vous jugez utile de les mettre.
Enfin, abordons l’un des derniers aspects de Port Royale 4 : les combats. Il est possible d’être un véritable pirate des caraïbes, il est aussi possible de les affronter. Car oui, votre développement économique attire forcément des envieux et certains n’hésitent pas à attaquer directement vos convois pour récupérer quelques marchandises et deniers. Les combats se déroulent en tour par tour, chaque camp disposant de plusieurs actions à réaliser par navire et chaque navire possédant son propre niveau de puissance. Un navire marchand par exemple ne fera pas long-feu face à un navire équipé pour le combat, il est donc important de créer très vite des flottes capables de protéger vos navires commerciaux pour faire face aux menaces qui pèsent dans l’océan. Que l’on soit clair, cet aspect du titre n’est pas franchement le plus réussi, ni le plus intéressant. Les développeurs l’ont sans doute bien compris en laissant la possibilité de les faire automatiquement sans y prendre part.
Vous l’avez sans doute compris, Port Royale 4 s’avère très riche et complet. Le jeu propose plusieurs campagnes longues et variées, mais aussi d’un mode libre qui, comme son nom l’indique, permet de faire ce que vous souhaitez. De manière globale il est difficile de critiquer ce nouveau Port Royale qui s’avère être un titre extrêmement solide dans tous les domaines. On peut lui reprocher une bande-son vite répétitive ou un rythme parfois lent qui peut ennuyer, mais en dehors des combats qui sont le gros défaut du titre, le reste s’avère plutôt plaisant. Le didacticiel est très complet, un gros effort a été fait sur l’aspect navigation de la carte avec un rendu très agréable visuellement des Caraïbes, et un gameplay solide.
+
- Graphiquement très joli
- Gameplay intuitif à la manette
- Très riche dans ses possibilités
- Excellent didacticiel
- Durée de vie importante
-
- Combats en tour par tour soporifiques
- Difficulté parfois abusive
- Peut devenir vite lassant
- Gestion politique absente
- Une automatisation des routes pas toujours des plus intéressantes pour le joueur