Jeux

Post Trauma

Horreur | Edité par Raw Fury | Développé par Red Soul Games

5/10
One : 22 April 2025 Series X/S : 22 April 2025
28.04.2025 à 09h07 par

Test : Post Trauma sur Xbox Series X|S

Resident Evil peut dormir sur ses deux oreilles

Approché au cours de la Gamescom qui a eu lieu il y a déjà deux ans, Post Trauma se laisse enfin pleinement découvrir en ce beau mois d’avril 2025. Un titre indépendant développé par la toute petite équipe espagnole de Red Soul Games, et qui lorgne allègrement du côté de la saga horrifique de Capcom, tout du moins en apparence. Mais après quelques heures en compagnie de Roman, notre héros, force est de constater qu’il n’est pas simple de titiller les ténors du genre…

Le début du jeu est on ne peut plus simple : vous débutez votre aventure avec une introduction singulière, intrigante, étonnante qui nous plonge immédiatement dans les souliers de deux personnages : l’un s’appelle Carlos et l’autre Roman. Le lien entre les deux est … effleuré, à peine, et c’est d’ailleurs là l’un des manquements probablement les plus importants du jeu. En effet, au cours des trois petites heures – peut-être quatre – qu’il nous aura fallu pour achever le titre, on peut simplement vous dire que le scénario est nébuleux, pour ne pas dire incompréhensible. On passe d’une scène à l’autre, en rencontrant des protagonistes dont la participation et l’intérêt nous laissent perplexes et seule le fait d’essayer de comprendre le « pourquoi » de cette histoire nous tient en haleine. Malheureusement, pour notre part et en ayant débloqué la première des deux fins, nous sommes simplement restés sur notre faim. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi ces créatures ? Quel est cet univers ? Rien de tout cela ne semble tenir la route, d’autant plus que toute cette histoire est narrée dans la langue de Shakespeare. Un détail qui n’en sera pas un pour tous les joueurs et dont vous devrez tenir compte – même s’il faut reconnaitre que c’est relativement accessible.

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Bref, si l’on passe l’aspect scénaristique du titre, les premiers instants sont prometteurs. On se retrouve dans un jeu qui va basculer entre deux visions : la troisième et la première personne. Deux moments sont jouables comme un FPS et cela nous immerge pleinement au cœur de l’expérience. L’ambiance est au rendez-vous, elle est savoureuse, et l’on prend la pleine mesure de l’horreur promise. Même chose pour ce qui est de Roman, qui se joue en TPS, et qui, grâce à sa caméra figée (à la manière de Resident Evil premier du nom, notamment), nous rappelle les jeux d’horreur de l’époque. On apprécie vraiment le début, ces premiers moments où l’on a l’impression qu’une menace peut surgir à chaque coin. Le tout est porté par une direction artistique plutôt réussie qui bénéficie d’un soin tout particulier. L’ambiance s’appuie également sur une musique discrète mais réussie qui aide à créer une immersion plutôt réussie. De nombreux éléments positifs qui nous offrent donc un début de jeu pleinement réussi, et ce jusqu’à la rencontre de notre premier adversaire.

Voilà donc le second réel problème de Post Trauma : les affrontements. Très peu nombreux – et pouvant être évités la plupart du temps – ils manquent de panache, d’impact et même de précision. On frappe l’ennemi avec notre arme – la plupart du temps au corps-à-corps – puis on évite et on répète encore et encore la mécanique jusqu’à battre notre adversaire. Cela fonctionne avec tous ceux que l’on croise (et on en compte une dizaine sur tout le jeu), même les boss qui sont franchement décevants tant ils sont classiques. On court, on évite, on frappe et ensuite on évite avant de recommencer. Bref, c’est lassant et parfois frustrant, surtout quand il s’agit des armes de feu. Les munitions sont rares, extrêmement rares, et quand on rate un tir parce que notre personnage n’est pas suffisamment en face de notre adversaire, on enrage. Encore une fois, le titre manque sa cible.

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Vous nous trouvez particulièrement dur, sans doute, et c’est peut-être le cas. Au final, Post Trauma n’est pas un jeu aussi catastrophique. Il y a quelque chose, dans l’ADN du titre, qui fait que ça fonctionne : les énigmes. Nombreuses, audacieuses et surtout véritablement casse-têtes, ces dernières vous obligent à observer votre environnement dans les moindres détails, à la recherche de la moindre petite chose qui aurait pu vous échapper. Ainsi, vous devez analyser chaque écran, chaque petit dessin, chaque chiffre affiché. Vous devez ensuite recouper les informations et tenter de trouver la solution qui, soyons clairs, n’est pas toujours évidente. Mais quand vous la trouvez, c’est une véritable satisfaction qui s’empare de vous et qui vous donne envie de continuer à avancer. C’est un peu l’idée de que l’on retrouve dans un jeu de FromSoftware, mais sous la forme d’énigme. Ce n’est pas simple, pas toujours évident, on râle parfois, on peste même contre le jeu, mais au final, quand on y parvient, on se dit que c’est franchement pas mal.

Vous l’avez donc compris, Post Trauma est un titre qui propose une expérience de jeu relativement variée : exploration des lieux, résolution d’énigmes et affrontements sont au programme. A cela, il faut ajouter les différents environnements que vous parcourrez au cours de votre aventure et qui se divisent entre un métro, un commissariat, un hôpital et l’un ou l’autre lieu plus original. Des biomes diversifiés donc qui reviendront de multiples fois et qui changeront au fil de vos passages. C’est plutôt bien pensé et il faut avouer que certains d’entre eux sont, par moment, angoissants. Dommage, encore une fois, que le bestiaire ne soit pas du tout à la hauteur. Pour faire simple, hormis une créature à l’allure arachnophobe, le reste ressemble à un amas de chair et de membres sans forme. On est loin du design de celles que l’on peut retrouver dans un titre tel que Silent Hill et c’est donc avec un certain scepticisme que l’on affronte ces monstres sortis de nulle part.

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Sur le plan technique, Post Trauma, en tant que jeu indépendant, se défend. Les environnements sont variés, jolis et fourmillent de nombreux détails. Le filtre appliqué à l’écran, qui laisse parfois un grain, divisera probablement davantage, mais nous l’avons perçu comme un choix pertinent de la part de l’équipe de développement. Les animations, par contre, font vieillottes, tout comme les visages des personnages. On ne s’arrêtera pas plus sur les créatures qui, de notre point de vue et à l’exception d’une, sont tout simplement ratées. Enfin, techniquement parlant, le jeu, dans son ensemble, reste propre. Cela étant, quelques bugs, notamment d’affichage, sont venus ternir l’expérience de jeu. Certains éléments, certaines textures apparaissaient tardivement, tandis que du scintillement s’est accroché à l’un des personnages que l’on rencontre, gâchant la mise en scène. Bref, rien de bien grave, même si au final on aurait aimé que ce soit parfait.

5/10
Post Trauma est un jeu dont on ressort un peu frustré. La promesse d’un survival horror à l’ancienne était prometteur, surtout après notre premier contact encourageant à la Gamescom 2023. Malheureusement, en dépit d’une introduction et de deux premiers actes prometteurs, le titre semble s’effondrer à cause de multiples problèmes difficilement excusables, notamment au niveau de l’histoire et des combats. Espérons que les développeurs espagnols de Red Soul Games sauront rectifier le tir s'ils souhaitent lancer la production d'un second jeu.

+

  • Enigmes intelligentes ;
  • Deux premiers actes réussis ;
  • Une introduction intrigante ;
  • Alternance de point de vue.

-

    • Quelques bugs mineurs ;
    • Bestiaire raté ;
    • Affrontements manqués ;
    • Histoire inutilement complexe et alambiquée ;
    • Seulement en anglais.