Test : Power Rangers: Battle for the Grid sur Xbox One
La tête dans le Goldar ?
Cette nouvelle entrée dans l’univers des Power Rangers nous a été concoctée par nWay, qui a par ailleurs le bon goût de proposer tout cela à un tarif très attractif. Nous n’avons pas forcément l’habitude de parler prix dans nos tests mais l’exception est de mise ici : affiché à 14,99€, Power Rangers : Battle for the Grid se pose alors comme une option à considérer pour les amateurs de baston. En raison d’une part de la faible représentation du genre sur Xbox One ; d’autre part, le jeu de nWay est sur le fond beaucoup plus intéressant qu’il veut bien laisser paraitre. Parce que oui, on peut avouer que la mention d’une licence grand public invite généralement à la prudence mais en choisissant le versus 2D et en y insufflant une bonne dose de dynamise, nWay surprend. S’appuyant sur une base à quatre boutons, semblable à la formule des fighters signés Arc System Works (BlazeBlue, Dragon Ball FighterZ), Power Rangers : Battle for the Grid impose d’emblée une patate plaisante et surprenante. Attaques légères/moyennes/lourdes et spéciales s’enchainent avec fluidité et les premières rencontres font leur petit effet.
Les variantes s’opèrent en modifiant la direction, les attaques EX peuvent inverser la tendance et les choppes et contres vers l’avant apportent une certaine stratégie défensive. Mais si la base est très traditionnelle, Power Rangers : Battle for the Grid apporte de la profondeur autour d’un système axé sur un 3 contre 3 dynamique et stratégique. Cette forme est imposée. Même en versus classique ou pour le fun, il est impossible de s’en tenir à un seul personnage. On a ainsi la possibilité de faire appel à l’un ou l’autre des équipiers, soit comme striker, soit pour prendre la place au combat et laisser ainsi le précédent personnage se refaire une santé. L’aspect stratégique dépend alors de l’utilisation des strikers et de la gestion d’enchaînements qui peuvent être dévastateurs avec le bon timing : une pression sur l’une des gâchettes hautes fait entrer le striker et une seconde en fait le personnage utilisé à partir de là. Au joueur de mettre en œuvre les bonnes compétences au bon moment et les mixer si possible avec l’appel à l’un des trois atouts que l’on aura sélectionné préalablement. Megazord, Goldar géant ou Dragonzord déploieront ainsi pendant quelques secondes de violentes attaques sur toute la largeur de la zone de combat, pouvant faire basculer l’issue de la rencontre. Ils ne peuvent être appelés qu’une seule fois par rencontre et à la condition d’avoir l’un des trois personnages KO.
En résumé, manette en mains, Power Rangers : Battle for the Grid est un bon jeu de combat. Le problème, c’est que cela ne dure pas très longtemps, la faute à un contenu extrêmement limité. Le jeu ne propose en tout et pour tout que neuf personnages. De Tommy Oliver à Goldar en passant par Jason Scott Lee, Gia Mora, Magna Defender, Ranger Slayer, Kat Manx, Mastadon Sentry et le vilain Lord Drakkon, il faut bien sûr reconnaitre que Power Rangers : Battle for the Grid ne ménage pas ses efforts pour faire en sorte que l’on dispose avec chaque personnage d’une expérience singulière. Entre rapidité, force ou allonge, chacun y va de ses atouts. Mais cela n’en demeure pas moins vite vu et on ne peut être que dubitatif en constatant qu’un Season Pass est sur les rails et qu’il proposera trois personnages et deux costumes… Pour 14,99€. Soit le prix du jeu. Aucune nouvelle arène ne semble programmée donc et cela semble être peu judicieux puisque c’est là l’une des causes principales du manque d’intérêt du jeu de nWay sur le long terme. Avec seulement 5 lieux disponibles, on a vite fait le tour et on n’en retient pas grand-chose. Si l’environnement urbain et celui sauvage sont dans les clous, les trois autres sont à oublier. La base -qui rappelle l’ultime stage de Street Fighter IV- est artistiquement immonde, le stage de Lord Drakkon oubliable et la zone d’entrainement… Eh bien c’est une zone d’entrainement. Le tout est par ailleurs enrobé de musiques sans âme, loin de coller à l’entrain que provoque le gameplay.
Neuf personnages, cinq stages pour peu de modes de jeu. Le solo se cantonne à un mode arcade classique, en 7 rencontres, sans difficulté paramétrable. On ne rencontre alors aucune véritable opposition et n’espérez pas y trouver un semblant d’histoire, l’habillage se limite à trois lignes de textes (non doublés) pour les deux derniers combats. Pas de fin, pas d’élément à débloquer, pas de galerie ou tout autre petit bonus. Même pas un score. On se dit qu’un mode survie ou des défis auraient pu gonfler un peu l’offre solo. En multijoueur, il n’y a pas grand-chose d’autre à aller chercher cela dit. En local ou en ligne avec ou sans classement, l’expérience est valable mais ne propose rien de spécial. Avec classement, on passe par trois rencontres contre l’IA, avant de se frotter aux vrais joueurs, si tant est que l’on en trouve. Bref, en dépit d’un gameplay vraiment très plaisant et d’une réalisation somme toute très correcte en dépit de choix de design contestables (ça n’arrache pas la rétine mais c’est propre, fluide et bien animé), il n’y a clairement pas assez de contenu pour nous inciter à rester sur Power Rangers : Battle for the Grid. Et c’est franchement dommage.
*Ndlr : Le jeu Saban’s Mighty Morphin Power Rangers: Mega Battle est indisponible, il semble avoir été retiré du Xbox Live.
+
- Gameplay dynamique, agréable
- Accessible, néanmoins technique quand on creuse
- Réalisation propre
- Personnages très différenciés…
-
- … Mais un total très faible !
- Contenu rachitique à tous les niveaux
- Mode arcade sans difficulté paramétrable
- Absolument rien à débloquer
- Bande-son d’une grande pauvreté