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The Precinct nous met dans la peau d’un bleu, autrement dit un jeune policier qui vient d’intégrer les effectifs de police. Une recrue forcément bien accueillie dans le commissariat d’Averno, une petite ville gangrénée par la criminalité. Dans les traces de son père, qui a perdu la vie de façon tragique alors qu’il était en service, Nick Cordell Jr est bien décidé à mettre un terme aux affaires gérées par les gangs qui pourrissent les quartiers de cette ville inspirée des grandes métropoles de l’est des Etats-Unis. En plus de mener les affaires courantes et de tenter de démanteler les organisations criminelles locales, notre jeune flic va devoir faire éclater la vérité autour de la mort de son père. Sans être extraordinaire, le scénario a tout de même le mérite de proposer une intrigue plaisante à suivre, du niveau d’une série policière américaine classique.

La première heure de jeu ressemble finalement à un mélange de tout ce qui vous sera demandé de faire dans The Precinct. Très vite plongé dans le bain des violences urbaines, Nick Cordell Jr. n’a pas franchement le temps de s’ennuyer, que ce soit à pied, en voiture ou même en hélicoptère. Pour prendre du galon tout en récoltant des informations qui pourraient compromettre les principales têtes pensantes du crime organisé, il est nécessaire de se lancer dans des patrouilles. A chaque quart, ce sont quatre types de missions qui vous sont proposées, avec la possibilité de dresser des contraventions pour stationnement gênant, ou verbaliser des habitants qui jetent des détritus sur la voie publique par exemple. Un peu à contre-courant de ce que laissait imaginer les trailers diffusés jusque là, The Precinct prend ainsi des airs de jeu de simulation, dans lequel on doit gérer la routine d’un flic tout à fait normal. Un classement des meilleures patrouilles vient tout de même vous mettre au défi d’enchaîner les amendes ou les arrestations, mais au risque de paraitre rapidement répétitif.

En termes de gameplay pur, le jeu vous indique l’auteur d’un méfait situé à proximité, qu’il s’agisse d’une incivilité ou d’un trafic quelconque, mais le joueur a également la possibilité d’effectuer un contrôle sur n’importe quel individu croiser dans la rue, en lui réclamant sa pièce d’identité qui sera checkée en direct par le commissariat central. Les différentes actions à réaliser se font à l’aide d’une roue assez simples à utiliser, avec notamment la possibilité de procéder à une fouille pour déceler d’éventuelles armes non déclarées ou des substances illicites, auxquelles s’ajoute le test d’alcoolémie pour les conducteurs de véhicule. Une fois fait, il faut alors dresser la liste des infractions constatées et enregistrer le coupable au commissariat pour engranger un maximum d’expérience et ainsi débloquer de nouvelles armes ou véhicules. Un game-design à la fois archaïque et rébarbatif qui ne manquera pas de passionner les joueurs qui se sont toujours rêvés en agent de police de terrain.

Il est bien évidemment possible de concentrer ses efforts sur les délits les plus répréhensibles, notamment grâce aux appels du central. Libre à vous de prendre en chasse un véhicule dangereux ou d’intervenir sur les lieux d’un casse si vous le souhaitez. Dans ces cas là, le jeu vous indique quelle intensité vous devez employer pour neutraliser l’auteur des faits, avec la possibilité de le menotter de force, de le neutraliser à coup de matraque ou de taser, ou d’utiliser votre arme à feu. The Precinct n’est pas punitif pour autant, et seul l’expérience récoltée peut pâtir d’un usage disproportionné de vos armes. Durant les courses poursuites, qu’elles soient en voiture ou en hélicoptère, des points d’assistance permettent de déployer des herses, des barrages routiers ou de demander l’aide d’une voiture de police de soutien. Des phases de jeu qui offrent un peu plus d’action, avec une destruction du décor très satisfaisante, mais entachées d’une conduite pas simple à maitriser, avec une sensation de glisse bien trop prononcée.

Avec sa vue de trois-quart, il est d’ailleurs assez compliqué de bien gérer les phases de shoot, et viser avec le stick droit se révèle assez peu confortable. C’est assez dommage dans la mesure où ces séquences d’action se résument à tenter de tirer sur l’ennemi, puis à attendre que la jauge de vie remonte, et ainsi de suite. C’est laborieux, et l’ambiance générale en prend un sérieux coup devant la mollesse des situations. Ce n’est pas franchement mieux lorsqu’il faut poursuivre un individu à pied, avec une jauge d’endurance qui oblige notre héros à faire des pauses et des animations peu réalistes. A noter tout de même que certains problèmes rencontrés au départ peuvent être corrigés via des arbres de compétences qui renforcent certaines capacités de Nick Cordell Jr., comme son endurance justement. The Precinct offre un petit sentiment de montée en puissance, mais c’est malheureusement trop timide pour augmenter significativement l’intérêt du jeu, même après plusieurs heures.

Sur l’aspect technique, le jeu de Fallen Tree Games propose des décors très propres, pour une ville toutefois relativement petite. Il est possible de visiter quelques intérieurs de bâtiments, ce qui permet de diversifier un peu les environnements, et un cycle jour/nuit vient transformer un peu l’ambiance de la ville au rythme des néons et des ruelles sombres. Mais là encore, ce n’est pas franchement suffisant, surtout face au jeu d’acteur ultra cliché des différents protagonistes. D’ordre plus générale, la partie sonore manque le coche, avec des thèmes musicaux très quelconques, et un sound-design pas vraiment au niveau des standards. Le grincement de la porte du commissariat ressemble bien plus au miaulement d’un chat malade, tandis que le bruit des moteurs peine lui aussi à convaincre. Quelques bugs sont venus perturbés nos sessions de jeu, avec quelques crashs et de fortes saccades lors de l’allumage de la sirène du véhicule. On aurait aussi pu pointer le moteur physique, qui donne parfois des réactions peu réalistes, mais qui parvient finalement à nous décrocher quelques sourires par leur absurdité.