Jeux

Project Gotham Racing 3

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Bizarre Creations

8/10
360 : 02 décembre 2005
06.12.2005 à 04h31 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Project Gotham Racing 3 sur Xbox 360

Tout commença un beau 14 novembre 2001. Project Gotham Racing sort le même jour que la première console de Microsoft, plutôt bon même s’il ne déchaîne pas spécialement les foules. Quelques années après vint PGR 2, une véritable claque : plus long, plus beau, plus fun, avec un gameplay super efficace et surtout jouable on-line, c’est encore aujourd’hui, toutes générations et plates-formes confondues un jeu de course incontournable ! Seul reproche, ce côté un peu vide ou mort mais qui possède une classe à faire passer James bond pour un punk. Lourde tâche pour ce troisième opus, puisqu’il doit faire suite à l’un des jeux les plus complets de la première Xbox tout en nous convainquant des charmes de la nouvelle génération. Autant dire qu’il était attendu au tournant et qu’il n’a pas vraiment droit à l’erreur.

Sur la ligne de départ

Je vous sais impatient alors commençons directement par une partie en mode carrière.

Premièrement une caisse choisir tu dois ! Et là tu as le choix, une fois tous les bolides débloqués, tu n’as pas moins de 80 modèles disponibles, dont bien évidemment des Ferrari, Aston Martin, Lamborghini, et autres marques connues, sauf Porsche (mais remplacée par le préparateur RUF), plus tout un tas de concepts car sortis d’on ne sait où.

Quoi qu’il en soit, fini les pots de yaourts qui passent la seconde a 50km/h, life begins at 170 miles/h c’est à dire 272 km/h, donc faites une croix sur les « utilitaires sportifs » et autres « compactes sportives ». Mais c’est un peu ça la marque de fabrique PGR, des caisses hallucinantes, des perfs ahurissantes et du luxe jusque dans les boulons de jante.

On commence donc avec une petite barquette monoplace (Ariel Atom, classe A tout de même) et très vite après quelques parties on peut viser les F50 GT, Mac Laren F1 et autre super cars frisant les 360 en vitesse de pointe. Bizarre voulait nous épargner les lentes progressions, promesse tenue !

Après avoir choisi votre nouveau joujou, il vous suffit de la placer où bon vous semble dans votre garage et c’est parti pour une compétition frénétique.

C’est comme le paradis des pilotes

La première course démarre c’est alors que les graphismes se dévoilent sous nos yeux ébahis.

Premier constat et tant pis si j’enfonce une porte ouverte, le jeu est magnifique, sublime, incroyable, les superlatifs manquent et il faudrait même en inventer. Pourtant cette réussite semblait évidente. La mise à disposition d’une puissance colossale comme celle de la 360 nous promettait une surenchère d ‘effets pour coller le plus possible à la réalité, force est de constaté que le contrat est rempli. Les jeux de lumière sont remarquables, notamment ces éblouissements à la sortie des tunnels ou cette adaptation progressive de la luminosité. Une idée simple qu’on avait pu voir dans Forza, mais qui trouve ici toute sa dimension. Les tons et les couleurs tapent elles aussi dans le réaliste, sans être trop « flashi », et l’ambiance cohérente permet une immersion immédiate. D’autant plus que la modélisation n’est pas en reste, bien au contraire c’est le point fort du jeu, comptez 90 000 polygones pour chaque véhicule. Tout est modélisé avec une quasi-perfection, on devine que les développeurs ont passé un temps fou sur les arrondis, les phares, les béquets et autres grilles d’aérations, sans parler de la vue interne détaillée à l’extrême où les compteurs de vitesse, comptes tours, palettes et autres instruments sont fidèles en tout point à la réalité. La vue interne est d’ailleurs la plus immersive par son dynamisme sans reproche. Les villes ne sont pas en reste, au nombre de 4 ( Londres, Tokyo, New York et Las vegas, trois des quatre étaient présente dans le premier PGR ) plus un ensemble de circuits, non moins mythiques, tel que le Nürburgring.

Là aussi Bizarre impressionne, le travail de « digitalisation » est absolument monstrueux, tout comme les premières images diffusées sur Internet laissaient croire. Que vous soyez en plein cœur de Shinjuku, sur le pont de Broadway entre la 6ème et la 5ème avenue ou face à Big Ben sur les quais de la tamise, dépaysement garanti et claque en pleine gueule assurée. Seul le Nürburgring dénote de l’ensemble, avec un rendu franchement indigne d’une 360 et à peine plus réussi que sur Xbox.

Etonnement le tout tourne avec une fluidité sans faille (en partie grâce à un remarquable effet de Blur, à la fois esthétique et immersif), le framerate est d’une stabilité à toute épreuve malgré qu’il tourne à moins de 60 fps.

Alors PGR 3 sans aucun défaut technique ? Pas sûr, certains parmi vous remarquent un léger aliasing en HD, d’autres critiquent la lisibilité. Que les possesseurs de TV conventionnelles se rassurent, rien à signaler niveau aliasing. Mais n’ayant aucune TV HD à ma disposition, je ne pourrais malheureusement pas vous renseigner sur ces paramètres, cependant il semblerait que les réglages de l’écran permettent d’éviter ces déconvenues (sauf peut être pour les voitures qui soufreraient –au conditionnel- d’un léger aliasing persistant). Autre petit reproche, la désagréable surprise de voir parfois les textures s’affiner au fur et à mesure qu’on s’en approche (notamment les lignes de la route sur le pont de Brooklyn, qui passent du très flou au très net en moins de 5 mètres). Mais qu’on se le dise, PGR reste le plus beau jeu à ce jour sur consoles, et n’a aucun mal à prendre la pole sur Xbox 360 en attendant la suite. Si vous voulez une claque visuelle next gen, elle est là, et elle fait rêver quand on pense qu’on est très loin d’avoir tout vu.

Mais sache que sans maîtrise la puissance n’est rien

Pour couper court à la polémique, oui le jeu est légèrement plus arcade, mais ça ne l’empêche pas non plus d’être plus fin et fun. Ce qui rend un jeu orienté simulation, c’est avant tout le transfert de masse, le ressenti du poids de votre voiture, ainsi que la gestion des forces centripète, cinétique ou encore centrifuge et leurs influences sur l’amortissement. Bref c’est un modèle physique réaliste qui se ressent pleinement pad en main. Et le fait est que, cette masse se fait peu sentir en comparaison de la puissance affolante des bolides de PGR. Pour autant le moteur physique est bien présent et se dévoile parfaitement dans les dérapages.

A l’usage la conduite s’avère très accessible, puisque la plupart du temps en étant sur la bonne trajectoire, en utilisant bien le frein et en dosant comme il faut l’accélération vous passerez les virages très facilement. Bien évidemment les pneus accrochent très bien à la route, mais attention à la déperdition en sortie de virage, il n’est pas rare de se retrouver en situation difficile, vous obligeant à braquer contre braquer (ce qui, il faut l’avouer, peut être très jouissif). En revanche, pour aller chercher les kudos, c’est une autre histoire, il ne faudra pas hésiter à abuser du frein à main. Mais ça c’est plus une histoire de feeling et de style.

C’est alors que le son te guidera

Autant vous rassurer de suite, le ronronnement des moteurs est absolument enivrant, et à dire vrai on a rarement atteint une telle qualité audio dans un jeu de course (particulièrement en 5.1, où le caisson de basse prend toute sa dimension). Tout est une question de précision et de ce côté là aussi Bizarre sait y faire. Les hurlements des moteurs sont très réalistes, quelle que soit votre position par rapport à la voiture. Sur et sous régimes, passages de vitesses, aspirations du turbo, ronflement du pot d’échappement, etc. Rien n’a été oublié. Sans compter les variations sonores très réalistes que l’on se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur de la voiture. Bref, d’un point de vue bruitages c’est une véritable symphonie pour les amateurs de mélodie mécanique.

Là où le jeu trébuche en revanche, c’est dans sa bande son. La radio a tout simplement disparu, au profit d’une liste de styles musicaux divers et variés sans prétention. Pourtant les artistes sont là, mais l’efficacité et le génie de système audio de PGR n’y est plus. C’est bien dommage…

Seul contre tous ?

Concernant le mode solo, il y aura deux réactions, pour deux types de joueurs : les acharnés qui finissent leurs jeux de la première à la dernière course n’ayant qu’une obsession, celle de collectionner les plus hautes récompenses. Finir le jeu en platine quoi. Et les autres ceux qui se la jouent pilote du dimanche, dans le genre je finis quelques courses et je « filolive ».

Soyons clairs les acharnés seront déçus alors que les pépères seront ravis. La faute à une carrière très courte puisqu’il vous faudra entre 5 et 10 heures pour tout débloquer en argent (bien plus pour le platine quand même). Et malgré les rallonges artificielles que sont les médailles à débloquer, ce n’est en rien comparable aux deux douzaines d’heures nécessaire pour terminer PGR 2, dans un niveau de difficulté normal.

Au niveau des épreuves vous retrouverez bien évidemment les grands classiques, plus quelques nouveautés que les fans apprécieront comme les courses de dérapage, d’élimination ou encore le fameux Time vs Kudos. A noter aussi, l’éditeur de circuit, particulièrement facile et bien pensé, qui comblera un peu le manque de circuits. Mais aussi et surtout, le mode photo, un outil relativement puissant qui vous permettra de graver à jamais vos prouesses techniques. Et puis ça révèlera l’artiste qui est en vous, ce petit coté que vous cherchez à refouler !

Et face au monde

Le solo fini ou un peu lassant, vous choisirez vite de passer à l’étape suivante : le Xbox Live. Annoncé comme particulièrement complet et fun grâce à la Gotham TV, vous aurez le choix entre plusieurs systèmes. Vous pourrez notamment participer à la carrière en ligne. Un peu à la manière d’un Forza, c’est une suite de courses contre des adversaires humains où vous n’aurez que le choix de la voiture dans une catégorie fixée. Une victoire équivaut à une réussite et vous récompense par des crédits plus des Kudos. Vous grimperez alors dans les classements à travers les différentes ligues et vous retrouverez, qui sait, en pleine retransmission sur la Gotham TV. Gotham TV qui a pour but de braquer les projecteurs sur les meilleurs pilotes mondiaux. Bien sûr vous aurez le choix entre différentes rediffusions, mais entre nous, vous ne tarderez pas à reprendre le pad en main, ce système à beau être sympathique, regarder les autres reste assez frustrant.

Alternative à ces carrières on line, les courses persos. On tombe dans le classique pour ce qui est du fonctionnement, là où ça devient plus fun c’est au niveau des modes de jeu tel qu’Eliminator où à chaque tour un concurrent est éliminé pour laisser place au vainqueur. Fun et rigolade assurés. Techniquement, aucun problème majeur n’est à signaler, je n’ai pas rencontré de lag, ni dedéconnections sauvages. Non ce qui gène c’est la voix, le système n’est pas au point, les communications ne sont pas aussi bonnes que sur xbox et on trouve souvent de l’écho. Mais il s’agit plus d’un problème global du live sur 360.

Autre regret, l’accueil préparatif aux parties qui est plutôt froid, mais cela reste un détail.

Vers la victoire

Si au final le jeu tire pleinement parti des capacités de la Xbox 360, il n’en est pas moins très fun et redoutable on line. Légèrement simplifié et accessible au plus grand nombre, il pourra cependant décevoir les fans de la première heure en raison d’un mode solo assez court et d’une profondeur moins évidente que PGR2. Mais ceux-cin’hésiteront pas à se replonger dans les longues heures d’acharnement nécessaires pour boucler le jeu en platine, ce qui se révèle être une nouvelle fois un sacré défi. Bien évidemment vitrine technologique de la Xbox 360, PGR 3 exhibe son superbe ramage avec fierté, et on ne compte plus les heures passées à admirer les carrosseries rutilantes et les reflets magnifiques tout autant que la superbe reproduction des environnements. Certes, le mode Xbox live ne se révèle pas révolutionnaire et n’est lui aussi pas toujours aussi ingénieux dans la pratique, mais reste tout à fait honorable et très divertissant.

Ainsi, si certains trouveront à redire sur le fait que dans le fond ce PGR3 n’apporte pas grand-chose par rapport au deux si ce n’est ses graphismes, il n’en reste pas moins un trip hautement addictif visuellement et ludiquement, et certainement l’un des jeux les plus réussis (si ce n’est le plus réussi) de la Xbox 360. Peut être pas ultime, mais définitivement à la hauteur d’un lancement. On vous le recommande en tout cas très chaudement, et on ne peut éviter un petit filet de bave en imaginant ce que donnera une suite avec une maîtrise encore plus poussée de la Xbox 360 et le rush du line up en moins. Ca va tuer mes amis !

+

  • Des graphismes hallucinants
  • Le mode photo
  • La sonorité des voitures
  • Du fun à l’état pur
  • Des caisses de rêve
  • Une animation sans faille
  • Une vraie vue interne

-

    • Une bande son moyenne
    • Une carrière solo un peu courte
    • Les temps de chargement un peu longs
    • Ambiance moins classe que celle de PGR2
    • Pas de reflets entre les caisses