Test : Puppet House sur Xbox Series X|S
Chucky et les griffes de la nuit
Au fil des années, le survival-horror a vu débarquer un nouveau genre de jeux horrifiques en guise de concurrent, avec une vraie volonté d’apporter toujours un peu plus d’immersion à l’expérience du joueur. Rien que cette année, Still Wakes the Deep et Réveil ont su prouver que le walking-simulator était encore capable de nous embarquer dans des aventures intenses, où l’ambiance prime sur le reste. C’est exactement l’état d’esprit qui a du animer les développeurs de Vecube Studio en imaginant Puppet House, un titre qui nous met dans la peau de Rick Evans, un détective qui vient de trouver le sujet de sa prochaine enquête. L’histoire débute dans sa chambre noire, alors qu’il finit de développer la photo d’une étrange maison située à Field Town. Suite à la disparition de Peter Hill, son propriétaire, des lumières continuent de s’allumer et de s’éteindre comme si celle-ci était encore habitée.
Avant de se rendre sur place, le jeu nous demande de faire un petit tour de l’appartement de Rick, pour y récupérer une lampe torche, un appareil photo, un dossier et des clés. Quelques objectifs très simples qui posent en réalité les bases du gameplay. En bon walking-simulator qu’il est, ne vous attendez pas à devoir utiliser des armes à feu, et l’essentiel de l’intrigue se fait en… marchant, en récupérant des objets et en résolvant des énigmes. On y ajoute la possibilité de grimper à des échelles, et de presser le pas, mais rien de bien fou niveau gameplay. Après avoir pris connaissance du contenu du dossier, qui vous précise par ailleurs que Peter Hill était un ventriloque (vous voyez où on veut en venir), il est temps d’aller constater les événements anormaux qui se déroulent dans son ancienne demeure de vos yeux. Ces premiers instants sont aussi l‘occasion de se familiariser avec Rick, et sa grosse voix rauque qui nous plonge instantanément dans un film de série B. Un jeu d’acteur volontairement exagéré, que l’on finit par accepter au fil du jeu, en dépit d’une certaine incompréhension à le voir conserver son calme à mesure qu’il constate des événements qui en feraient fuir plus d’un. Même seul, notre héros est plutôt loquace et n’hésite pas à nous faire part de ses réflexions à haute voix, ce qui permet de conserver toujours un peu de consistance à l’intrigue.
Une fois dans la maison, Puppet House nous fait rapidement comprendre que le cœur du jeu se situe autour de ses énigmes. Là où certains walking-simulator horrifiques en proposent un nombre minime, le titre de Vecube Studio ne se cache pas vouloir miser sur les interactions du joueur avec son environnement. Chaque objet ou élément avec lequel on peut interagir est clairement identifié, avec un gros point blanc qui s’affiche à l’écran. Tous ne sont pas utiles, et seuls ceux qui le sont peuvent être récupérés. La gestion de l’inventaire est toutefois très simple puisque chaque élément mis dans la poche est généralement bon à être utilisé dans l’instant, à condition de trouver sa place évidemment. Même chose avec l’appareil photo, puisque Rick peut récupérer des indices menant à la résolution d’une énigme en les immortalisant. Le principe est là encore très simple, avec ce sentiment qui laisse penser que les développeurs ont cherché à impliquer le joueur, sans rendre l’expérience frustrante pour autant. La plupart du temps, il suffit de faire le tour de la maison pour trouver ce que l’on cherche, un examen en profondeur facilité par la petite taille de la demeure.
Cela ne l’empêche pas de livrer quelques secrets au fur et à mesure de l’aventure. Avec la découverte de clés qui permettent d’ouvrir les pièces fermées à notre arrivée, tandis que le jardin et une petite île située de l’autre côté du lac viennent agrandir un petit peu le terrain de jeu. Malgré cela, les développeurs polonais ne tombent jamais dans le piège des allers/retours et le titre prend plutôt la forme d’un vrai jeu de piste plutôt agréable à suivre. Ici tout est fait pour conserver le rythme, et vivre l’aventure sans temps mort. Pour diversifier un peu l’expérience de jeu, et maintenir le joueur en alerte, quelques scènes de QTE viennent compléter l’ensemble, parfois à des moments totalement inattendus. Puppet House ne s’émeut d’ailleurs pas d’être un jeu particulièrement scripté, dans lequel on subit la volonté des développeurs, tout en nous permettant de suivre le scénario à la lettre, là encore sans baisse de rythme. Tout est d’ailleurs fait pour faire grimper la tension à mesure que l’on progresse, notamment grâce à un sound-design inquiétant fait de bruits de pas rapides, de grincements de portes, pour une expérience à vivre de préférence au casque, et dans le noir.
L’atmosphère est d’ailleurs assez réussie, notamment grâce à l’utilisation de l’Unreal Engine 4. A défaut d’avoir basculer le développement sur la cinquième version du moteur d’Epic Games, Puppet House propose des environnements à la fois variés et fouillés. La nuit ne permet évidemment pas de profiter pleinement des extérieurs, mais la lumière de la pleine lune suffit à rendre honneur au décor, tout en accentuant le côté lugubre de nos recherches. Pas de bugs à signaler durant nos deux heures de jeu, si ce n’est quelques quelques petites fautes d’orthographe et des traductions ratées (save se transforme en «économie» au moment des sauvegardes automatiques).
+
- Tension omniprésente
- Rythme impeccable
- Enigmes simples et nombreuses
- Pas d'allers/retours intempestifs
-
- Beaucoup trop court
- Acting un peu surjoué
- Quelques erreurs de traduction