Test : Pure Football sur Xbox 360
Pure Folie
Il faut dire que le risque était énorme. A l’heure où les jeux de football répondent au doigt et à l’oeil, il est très difficile d’imaginer comment un studio qui se lance dans le genre peut parvenir à égaler la qualité de titres développés depuis plus de dix ans, voire plus de quinze ans en ce qui concerne la licence Fifa. L’expérience compte, et Pure Football nous le confirme bien. Les habitués de Fifa et de PES le sentiront aux premiers touchers de balle, le titre d’Ubisoft souffre de lacunes gênantes que l’on avait plus vu depuis des lustres. De nombreux défauts plombent littéralement l’intérêt du jeu d’Ubisoft Vancouver qui semble être tombé dans l’ultra simplicité en vue de coller avec la Coupe du Monde de football africaine. Une physique de balle complètement aléatoire, le contrôle des joueurs plus que douteux, des animations basiques, les gardiens de but à la ramasse, tout y est pour flinguer la jouabilité d’un titre qui aurait dû être nerveux, précis et surtout très fun. Il ne suffit clairement pas de jouer la carte de l’arcade, par définition moins complexe que la simulation, pour réussir à faire un bon jeu, preuve en est.
Si Fifa Street nous permettait de prendre un peu de plaisir grâce à un jeu rapide et répondant au doigt et à l’oeil, autant dire que Pure Football, même deux ans et demi après, n’arrive pas à la cheville de la série d’EA Sports, la faute à des joueurs bien trop lourds et de nombreuses imprécisions dans les déplacements. Toutefois, quelques bonnes idées nous permettent d’affirmer qu’Ubisoft Vancouver n’a pas forcément chercher à tendre le bâton pour se faire battre. Ainsi, chaque tir, chaque centre et chaque duel aérien vous permettra de remplir une jauge qui définira la puissance et la précision de votre action. Vert, jaune, rouge, c’est surtout la partie blanche de cette jauge qui nous intéresse puisqu’elle correspond à l’action "Pure". Si vous relâchez le bouton d’action dans cette zone blanche, un bullet-time vous permettra de suivre le ballon jusqu’à son point d’arrivée, c’est à dire dans le but, sur la tête de l’un de vos coéquipiers ou tout simplement dans les bras du gardien. Si cette action Pure augmente vos chances de prendre l’avantage sur votre adversaire, elle n’assure toutefois pas votre réussite.
Pur(é)e
Heureusement le tableau aurait pu être encore plus sombre si les développeurs ne s’étaient pas efforcés de nous proposer un mode Carrière, certes court, mais plutôt original où vous incarnerez une équipe dont il faudra créer le capitaine de toute pièce. Libre à vous de le faire à votre image ou non, même si l’éditeur de personnage est plutôt limité pour créer un joueur avec des traits précis. En revanche la création des tenues des joueurs est assez poussée et votre avancement dans le jeu, que ce soit en ligne ou en carrière, vous permettra de débloquer de nouveaux maillots, shorts, chaussures, chaussettes pour vous différencier des équipes plus traditionnelles. Vous voilà donc fin prêt pour affronter vos adversaires à la tête d’une équipe avec des coéquipiers imposés mais que vous pourrez échanger avec d’autres par la suite. En effet, à chaque match, les cinq joueurs adverses vous demanderont d’accomplir un défi pour avoir le droit de les inclure dans la votre, défis à votre portée pour les joueurs moyens voire médiocres, mais ce sera une autre paire de manche quand il s’agira de recruter les Didier Drogba, Wayne Rooney ou autres stars du ballon rond. A noter que la patte graphique du titre, très cartoon, vous permettra de reconnaitre chaque joueur du premier coup d’oeil.
Réparti sur 28 jours et vous permettant de ne faire qu’un seul match ou tournoi par jour, le mode Carrière vous demandera également de remplir certaines stats de tirs (tir en finesse, tir Pure, …) pour avoir le droit, tous les 7 jours, d’affronter une équipe de légendes où les Cantona, Pelé, Brehme et consorts vous donneront du fil à retordre dans des matchs pour le prestige. Un petit plus sympathique. Malheureusement, ce mode Carrière ne suffit pas vraiment à corriger le tir et n’occulte pas vraiment les carences de gameplay qui enterrent le reste dès les matchs entamés. Pour ceux qui imagine déjà que le mode multijoueur suit cette tendance pas vraiment ragoutante, détrompez-vous, Ubisoft Vancouver nous offre un mode en ligne bien pire où les temps de latences sont omniprésents. Il devient alors impossible de jouer sans constater un délai d’une ou deux secondes entre le moment où vous appuyer sur le bouton de votre manette, et le moment où le joueur va effectuer l’action. Le système de jauge devient alors totalement aléatoire puisqu’il n’est plus question de précision et encore moins de réflexe et les matchs s’enchaînent sans le moindre intérêt si ce n’est celui de pouvoir débloquer quelques tenues et quelques joueurs exclusifs à ce mode.
+
- Les joueurs à collectionner
- La jauge Pure
- Patte graphique agréable
- Mode carrière original
-
- Des gardiens pas vraiment irréprochables
- Physique de balle hallucinante
- Contenu tout de même faiblard
- Gameplay imprécis
- Mode en ligne désastreux
- A des années-lumières des autres jeux de foot