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Avant de se lancer dans le test à proprement parlé, il est bon de rappeler que Supermassive Games n’en est pas à son coup d’essai. En effet, alors que les joueurs Xbox ont pu découvrir leurs talents au travers des trois premiers épisodes de The Dark Pictures Anthology, l’équipe en charge du développement de The Quarry s’est surtout fait connaitre pour Until Dawn, une exclusivité Playstation qui nous permet de suivre l’histoire d’un groupe d’amis dont le voyage en montagne va virer au cauchemar. Un premier essai qui s’était avéré relativement convaincant et que Supermassive Games va tenter de réitérer avec The Quarry, s’inspirant allégrement de leur premier jeu. Explications.

The Quarry, c’est l’histoire d’un groupe de moniteurs ayant travaillé dans le camp de vacances Hackett’s Quarry qui, au moment du départ, va s’y retrouver coincé une ultime nuit. Et si au début, pour le groupe de six jeunes c’est l’occasion d’une dernière soirée arrosée autour d’un feu de camp, le tout va rapidement virer au cauchemar, là encore. Le postulat de départ est relativement simple, mais l’histoire, découpée en 10 chapitres, va rapidement s’étoffer et proposer un background suffisamment intéressant et fouillé que pour titiller notre envie d’en voir la fin. En effet, le scénario, bien que prévisible à certains moments, est franchement bien construit, parvenant même à nous réserver son lot de petites surprises.

Et s’il s’avère que c’est aussi réussi et prenant, c’est également grâce aux protagonistes qui vivront cette terrifiante histoire d’horreur. Modélisés parfaitement (et reconnaissables facilement), les acteurs livrent une partition souvent juste qui nous immerge dans l’histoire avec efficacité. Possédant chacun un caractère bien à eux, il est assez aisé de s’identifier ou de se prendre d’affection pour l’un d’entre eux. Seul petit bémol, même si c’est généralement inhérent à ce genre de film, on ne peut que regretter le coté stéréotypé des personnages : la jolie blonde superficielle, le garçon à part, le beau gosse musclé écervelé, la fille timide et artistique…

Par contre, là où The Quarry est indéniablement une réussite, c’est dans le fait que la frontière entre jeux vidéo et film n’a jamais été aussi mince. Il arrive parfois, pendant de très longues minutes, que l’on n’ait rien à faire, si ce n’est suivre les échanges entres les personnages. Des échanges qui, parfois, tombent un peu à plat et qui nous rappellent que ce n’est pas du cinéma. Cela n’arrive pas souvent, heureusement, et en aucun cas cela n’a nuit à l’immersion et l’intérêt du jeu, de l’histoire. Ce côté cinématographique, il faut l’aimer, et l’apprécier. Car le jeu puise dans le 7^e art de nombreuses choses qu’il faut accepter. Se dire que The Quarry est un jeu rythmé et nerveux est erroné. Les premiers chapitres prennent le temps de poser les bases et le contexte de l’histoire, avant que la suite ne dispense quelques scènes plus tendues et stressantes. Logiquement, comme dans tout bon film d’horreur, les choses prennent progressivement de l’ampleur pour nous diriger vers l’une des très nombreuses fins du jeu, une apothéose qui variera en fonction des choix réalisés durant la partie. On notera également l’existence de phase de recherches et de découvertes durant lesquelles on balade notre personnage à la recherche d’objets en tout genre. Parfois longues, ces phases sont néanmoins importantes car elles permettent d’en apprendre davantage sur l’histoire du jeu et ses protagonistes.

Car des choix, il faudra en faire. Que ce soit durant les dialogues (certains étant tout à fait anodins, mais ayant des répercussions sur l’histoire), les phases de QTE ou en pleine action, The Quarry vous demandera de prendre des décisions. Des décisions qui auront donc une réelle influence sur la suite des évènements puisque certains de vos personnages pourront, si vous vous trompez, mourir. Et puisqu’il est question de la mort, les développeurs ont décidé, pour leur nouveau bébé, d’incorporer une nouvelle possibilité : celle de revenir en arrière et d’éventuellement sauver l’un des protagonistes de l’histoire. Disponible trois fois, cette nouvelle option est la bienvenue tant il est difficile, par moment, de faire le bon choix. Par contre, côté nouveauté, il faudra bien se dire que The Quarry ne propose rien de bien neuf. On enchaine les phrases d’explorations, puis une série de QTE, et c’est à peu près tout.

Sur le plan visuel, The Quarry est une petite merveille. Les visages sont incroyablement modélisés, favorisant grandement l’immersion et donnant du cachet à l’histoire. Les expressions des personnages quant à elles sont tout à fait crédibles. Même constat pour les environnements qui profitent vraiment de l’expertise du studio dans le domaine. On avait déjà constaté une évolution très positive qui allait dans ce sens au fur et à mesure des trois épisodes de The Dark Pictures Anthology, et The Quarry ne fait que confirmer tout cela. La forêt est sombre, vivante et de nuit angoissante. La végétation est crédible, tout comme les effets de lumières qui perforent les ténèbres et qui donnent une impression de réalisme saisissant. Une belle réussite qui n’est cependant pas parfaite, car à l’heure où ces lignes sont écrites, il reste, dans le jeu, une kyrielle de de petits bugs parfois frustrants, parfois dérangeants : cheveux qui bougent tout seul, délimitation dans l’eau, éclaboussures ridicules, et quelques lieux où le clipping est assez visible. Aucun d’entre eux ne pose de réel problème dans le déroulement de la partie, mais ils nuisent tout de même à l’immersion, l’un des points forts du jeu.