Test : Rainbow Six Vegas sur Xbox 360
Vegas : une chance au grattage, une chance au tirage
Nous sommes déjà sur les traces de cette faction terroriste internationale, menée par une certaine Irena Morales, lorsque débute le jeu dans les bas quartiers de la ville de San Joshua de Mosquiera. Cette première mission vise à initier le joueur aux premières commandes tactiques et possibilités tout en introduisant le personnage principal, Logan Keller. En effet, Ding Chavez – figure emblématique de la team Rainbow durant les précédents épisodes – a été promu à la tête de cette unité après de bons et loyaux services et dirige désormais les équipes sur le terrain. En compagnie de vos co-équipiers, Kan et Gabriel, vous êtes à la poursuite de terroristes à travers un dédale de ruelles étroites et de bâtiments délabrés lorsque un guet-apens et des échanges de tirs vous laissent pour mort. Vous comprendrez vite, à votre réveil, que vos compagnons ont été emmenés par les ennemis et que leur vie ne tient plus qu’à un fil. N’espérez cependant pas qu’une cellule psychologique vous invite à prendre du repos : vous avez loupé le grattage, vous devrez vous rattraper au tirage. Ce sont donc deux nouveaux équipiers qui vous sont affectés, le temps de localiser les anciens, à savoir Michael Walter (spécialiste en démolition et explosifs) et Jung Park (expert en reconnaissance tactique). Rapidement, le joueur apprend que le groupuscule – dont nous ne connaissons les motivations au départ – s’est réfugié en plein Las Vegas, entraînant une panique certaine parmi la population et les médias et laissant la police en plein désarroi. Outre le kidnapping de deux agents des forces spéciales, les terroristes ont enlevé deux professeurs travaillant sur la fabrication de bombes ainsi qu’une journaliste.
Votre premier rôle sera, en conséquence, de libérer les otages sans perte civile avant de traquer la tête pensante de l’organisation. Il était plutôt bien vu de la part des développeurs de choisir une destination comme Las Vegas – ville qui abrite pas moins de 32casinos sur le fameux boulevard appelé le « Strip » ainsi qu’une vingtaine d’autres vers le centre ville dont l’hôtel Fremont, au sein duquel nous ferons un passage lors du jeu. Notre équipe Rainbow se retrouve en pleine zone urbaine où circulent plusieurs civils et, même si le passage des ennemis laisse malheureusement de nombreuses victimes, vous devrez composer avec la présence d’otages ou de personnes qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment. L’un des aspects appréciables du soft réside dans le fait que la menace est traitée avec réalisme et envergure puisque relayée constamment par les médias (on vous transmettra de courtes séquences filmées montrant, entre autres, des émeutes dans la rue) sans omettre la présence sur place d’unités du FBI et des Swat avec lesquelles vous serez amenés à collaborer. Certes, il était ambitieux de choisir une telle ville, existante de surcroît, et si quelques doutes nous ont bien traversés l’esprit ces mois derniers, il faut avouer que le travail de level design est époustouflant tout en proposant des décors variés. Les créateurs n’ont nullement trahi la grandeur de Las Vegas en nous proposant des bâtiments à l’architecture complexe, sur plusieurs niveaux et pouvant souvent être appréhendés de différentes manières. En dehors de quelques passages un peu plus linéaires, chaque partie dispose de différentes portes et chemins, octroyant d’attaquer par des fronts multiples. Vous n’êtes même pas dans l’obligation de visiter chaque pièce en vous contentant, par exemple, de la très pratique caméra serpent qui permet de visualiser le positionnement des gardes et d’indiquer un assaut simultané à vos équipiers en sélectionnant l’ennemi à éliminer. L’avancée tactique étant traditionnellement le point fort de cette série, il fallait des environnements à la mesure de nos désirs. Le pari est tenu, indubitablement, en mettant en avant des décors somptueux dans la forme comme dans le fond, avec des passages finalement très différents comme un bâtiment en construction, un barrage ou le restaurant chinois qui aura particulièrement retenu notre attention. Les textures des décors sont superbes, finement ciselées en ce qui concerne les ornementations en bois d’acajou, par exemple, rendant la sensation de relief encore plus étonnante. Même si la situation ne s’y prête guère, on prend le temps d’observer les endroits traversés, notamment les intérieurs avec leurs détails et une palette de couleurs chatoyantes où prédominent les « rouges ».
Las Vegas parano : des ennemis dans notre dos
Maintenant que la situation est posée, entrons dans les considérations techniques. D’abord, l’évolution d’objectif en objectif (ces derniers vous étant attribués par votre « correspondante », Johanna, qui restera en stationnement en hélicoptère au dessus de vous en cas d’évacuation nécessaire) se fait de façon claire, avec une progression plutôt bien pensée dans le gameplay. Si le système de checkpoints automatiques a été repris, la barre de vie à l’écran a été retirée au profit d’une vue qui se brouille puis s’obscurcit en cas de blessure. Un effet visuellement bien réussi et qui requiert de se mettre à couvert quelques secondes afin de récupérer de la vie. Le principe de la prise d’assaut tactique demeure la meilleure façon d’avancer, que vous choisissiez le niveau de difficulté Normal ou Réaliste. Un grand nombre d’ennemis à l’écran, ainsi que leur irrésistible manie de créer des guet-apens, nécessiteront de toujours se positionner en utilisant les éléments du décor, voire de prendre position dans une pièce en entrant par deux portes différentes. Soyons clairs, sans tactique vous ne tiendrez pas deux minutes sous les échanges de tirs. Outre la possibilité de s’accroupir ou d’envoyer vos équipiers en repérage en faisant toujours en sorte de leur laisser à proximité un endroit où se cacher, vous pouvez désormais vous mettre en couverture par le biais de la gâchette gauche (la droite servant à tirer). A ce titre, vous pouvez utiliser une caisse, un angle de mur ou de porte pour regarder discrètement les gardes des environs et éventuellement tirer à l’aveuglette – l’option ne permettant pas de viser et offrant, de plus, une bien maigre protection. Toutefois, l’idée d’infiltration et la panoplie de mouvements s’oriente clairement vers le travail qui est effectué sur la série des Splinter Cell – le titre vous proposant, par exemple, de monter ou glisser en rappel, de sauter un muret ou de grimper à une échelle en passant en premier ou en envoyant vos compagnons (sans omettre les phases de piratage et pose ou désamorçage de bombe). De manière générale, vos co-équipiers se positionnent de façon logique : autour de l’encadrement d’une porte avant ouverture ou de par et d’autre d’un couloir en cherchant intuitivement les zones les mieux protégées. Certes, on remarque quelques passages où à trois, on se bouscule un peu mais rien d’alarmant. Enfin, vous pouvez soigner vos compagnons de galère avec une injection mais dans un certain laps de temps, sachant que la mort de l’un d’eux entraîne la fin de la progression. Seul vrai bémol, eux ne peuvent vous guérir, du coup, vous avez tout intérêt à les envoyer en premier sans trop les éloigner non plus.
En effet, les terroristes n’ont pas été négligés au niveau du comportement. Rares sont ceux qui patrouillent seuls, pas fous les bougres et, c’est souvent par groupe d’une dizaine qu’ils viennent se placer, avec quelques embuscades au menu qui font sursauter. Comme vous, ils utilisent le décor pour se planquer et peuvent se situer au dessus ou en dessous de vous s’il s’agit d’un bâtiment à étages, ce qui rend particulièrement ardues certaines scènes. Heureusement, le fusil de sniper est peu utilisé mais le redoutable fusil à pompe s’avère être un vrai casse-tête vu les dégâts engendrés. De votre côté, vous aurez la possibilité de sélectionner votre matériel au départ de la mission en optant parmi les fusils à pompe, mitrailleur, d’assaut, de sniper…avec caractéristiques mentionnées à l’écran et grenades diverses. A vous de choisir en fonction de la tactique adoptée mais il est préférable, à mon sens, de cumuler moyenne et longue portée, notamment lors de certaines scènes comme l’amphithéâtre du Dante. La modélisation des personnages brille surtout par le rendu des armes et des tenues, nettement moins pour les visages – lesquels ne possèdent pas la précision et les expressions faciales que l’on a pu admirer dans Splinter Cell : Double Agent. Evidemment, la vue à la première personne – exception faîte des phases en rappel et couverture – ne permet guère d’apprécier le héros à ce niveau là en même temps. La remarque n’entache pas le jeu pour autant, par contre – et ceci malgré la présence du moteur Unreal – on note quelques défaillances techniques qui font un peu grincer des dents : équipier qui court tout seul sur place ou qui est élevé dans les airs en s’arrêtant sur un escalier, compagnons littéralement « enfoncés » dans le sol ou qui tournent le dos à l’ennemi. La progression n’en souffre pas vraiment, heureusement, puisque les manœuvres indiquées sont, quant à elles, toujours respectées. Pour terminer, le décor est entièrement interactif – du moins objets de petite taille et vitres peuvent ils être respectivement déplacés et cassées. Les impacts des balles se voient sur les murs tout comme les traces de sang, quelques caisses volent en éclats et la tôle des véhicules présents subit des chocs.
Les experts Las Vegas : un crime a été commis sur le Live
Immersif, le titre l’est indubitablement. Comme à l’usuel, Ubisoft a soigné les bornes de dialogues, musiques et effets sonores toujours bien en phase avec l’action et ne subissant aucun décalage. Les musiques iront du fond sonore ambiant d’un casino ou d’un restaurant à des thèmes plus angoissants à l’approche des ennemis. Les effets visuels et sonores des tirs ou lancers de grenades sont en adéquation avec une action qui connaît parfois des pics…inattendus ! A plusieurs moments, vous traverserez des endroits étrangement calmes alors qu’on vous signale des terroristes dans les environs, constat qui fait monter l’adrénaline mais n’allez pas trop vite car le dicton « c’est le calme avant la tempête » prend ici tout son sens. La campagne solo en mode Histoire requérra une douzaine d’heures auxquelles vous pouvez ajouter une poignée d’heures supplémentaires pour venir à bout des dix cartes du mode Chasse aux terroristes (également accessible en solo). Il s’agira ici de nettoyer un quartier, avec compteur d’ennemis restant à éliminer à l’écran – plutôt défoulant et permettant de choisir le personnage, les armes et le niveau de difficulté. Malgré tout, le niveau reste franchement élevé car vous ne bénéficiez ni de l’appui de vos compagnons, ni d’un « respawn » quelconque, alors attendez vous à recommencer un certain nombre de fois. Outre les options d’écran partagé et jeu en multiconsoles, cette année encore les créateurs du soft ont beaucoup misé sur la partie Live, à commencer par la personnification physique de votre profil. Si vous avez investi dans la caméra Live Vision, vous pourrez moduler le visage de votre personnage en utilisant le votre après capture puisque Rainbow Six Vegas est l’un des premiers jeux, hors titres arcade, à être compatible (option non essayée par nos soins nous le précisons). Si vous n’avez pas cet accessoire, vous pourrez quand même choisir parmi les huit faciès masculins ou féminins proposés auxquels il est possible d’ajouter un maquillage camouflage. En sus, vous serez tenus de choisir vos combinaisons, intégrales ou non (avec éléments à débloquer), et votre panoplie d’armes avant d’aller affronter vos petits amis online.
On retrouve les classiques parties rapides (en classement et matchmaking) et personnalisées avant un temps d’attente relativement court vu le nombre de joueurs présents. Idem pour les « respawn » puisqu’on est dans l’ordre de trois secondes avant de repartir. Par contre, ces derniers sont présents en mode Attaque et Défense mais pas en Survie par exemple où l’on doit patienter jusqu’à la fin du challenge. Plusieurs cartes sont à disposition et permettent de retrouver les décors traversés dans le jeu, nous accuserons une petite préférence pour le casino Calypso qui octroie de nombreux éléments derrière lesquels se camoufler sur plusieurs étages. De façon générale, les maps sont grandes – avec carte à l’appui – et peuvent s’appréhender de différentes manières. Aucun ralentissement n’est à signaler sur le Live, le système de choix dans l’interface s’avère simple et la technique suit. On dénote une bonne ambiance, ou du moins ai-je eu de la chance, en versus où les joueurs reviennent aisément rejouer une petite partie. Toutes les statistiques sont signalées en fin de session. Solide et efficace, voilà les mots qui viennent à l’esprit pour qualifier les modes Xbox Live du titre, lesquels semblent remporter un vif succès et d’excellents retours si l’on en juge les messages sur les différents forums.
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- Le choix de Las Vegas
- Une maîtrise technique indéniable
- La nouvelle team plait bien
- Effets sonores et textures parfaits
- Un mode Live très travaillé
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- Des vilains bugs visuels en solo
- Décidément le terroriste est une denrée recherchée
- Les voitures ne sont pas très bien rendues