Jeux

RalliSport Challenge

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Digital Illusions

8/10
360 : 14 March 2002
20.03.2002 à 06h23 par

Test : RalliSport Challenge sur Xbox

Partez ! Droite à fond, gauche, en 2ème, à 50, puis accélère a fond, attention épingle serrée à gauche, 3ème, 4ème, chicane à 70m, attention mur, baaaaaaaaannnnnnngggg et oui le mur en pleine face. Cela vous fait peut-être rire mais ce genre de situation est monnaie courante en rallye et vous risquez d’y faire face plus d’une fois en jouant au somptueux Rallisport Challenge. Vous vous dites « Ca y est 3 lignes de test et déjà les superlatifs. C’est bien Roms ça, dès qu’un jeu de caisses débarque il s’enflamme etc…. », mais que nenni. A vrai dire, il m’arrive même de le comparer au légendaire Sega Rally pour les sensations de pilotage ou au non moins formidable Colin McRae pour certains des tracés contenus dans le jeu. Pour son 1er jeu de rallye Xbox, Microsoft a confié le développement du jeu au studio Digital Illusions. Leurs ambitions étaient claires : créer une nouvelle référence du jeu de rallye. A coups de galeries, de photos somptueuses, Rallisport nous a fait fantasmer pendant plusieurs mois, on se prenait déjà à rêver de courses légendaires etc.… et je vous le dis d’emblée, MS a mis le paquet. Cependant, on ne doit pas occulter que le jeu possède quelques petits défauts dont je vais vous parler de suite pour m’en débarrasser, vous verrez ce ne sera pas très long.

Ce n’est pas encore la perfection……

Rallisport a beau être superbe, je ne peux pas omettre que quelques détails m’ont chiffonné. Tout d’abord, parlons des effets. Par exemple, sur les pistes sablonneuses du Kenya, on s’attend à des belles traînées de terre qui jaillissent de notre bolide surpuissant pourfendant la savane aride à plus de 200km/h. Résultat : même lors des replays, on a le droit à de pauvres petites taches toutes faiblardes, le même reproche étant valable lors des spéciales dans la boue ou sur la neige/glace. C’est pas très sérieux tout ça. Au chapitre des déceptions, on peut également parler des déformations sur les bolides trop peu prononcées à mon goût et la modélisation de certaines caisses. J’explique : j’ai beau me prendre 10 grosses tonches (c’est fait exprès bien sûr), la caisse aura juste des petites déformations qui ne s’aggraveront pas si vous continuez à jouer les mauvais Panizzi. En ce qui concerne les problèmes de modélisation, je prendrai l’exemple de l’Audi Quattro, qui dans ses deux versions, semble avoir été construite sur le modèle 3D d’une 106 XSI. Elle apparaît comme compactée, écrasée.
Je tiens tout de même à signaler que ce problème ne touche qu’une toute petite minorité de caisses(la Saab 9-3 semble aussi un peu ratée de l’arrière mais je crois que ça vient de la voiture d’origine en fait). Heureusement, ces petites bêtises restent avant tout d’ordre technique et des chipotages de hardcore-gamer recherchant toujours la perfection. Et puis à coté des qualités du titre, elles ne pèsent pas lourd dans la balance…..

…mais on s’en rapproche

Digital Illusions nous met une bonne grosse claque avec ce RC, c’est clair. La quasi-totalité des voitures sont magnifiques, toutes en rondeurs (exemple la 206), sans polygones disgracieux, et le rendu global est vraiment splendide. A la manière d’un GT3, au début, vous passerez plus de temps devant les replays qu’à faire les courses tellement ça pète. Microsoft n’a pas eu la licence officielle du championnat du monde des rallyes, vous n’aurez donc pas les vraies couleurs WRC ( la 206 est jaune, la Focus bleue….) mais cela n’enlève rien au boulot effectué par les graphistes. La modélisation des voitures n’est pas le seul point fort du titre, les décors sont également à la hauteur. Bien que quelques fois un peu vides, ils sont assez ahurissants. On voit des animaux courir au loin, les brins d’herbes bougent tous séparément, bercés par le souffle de votre passage. Ils sont également très variés selon les courses et le mode de jeu, le joueur n’est pas lesé en sorte. Les traces de pneus sur la route ne sont plus de simples bandes noires mais elles ressemblent enfin à des vraies traces de gomme. Celles-ci resteront affichées toute la durée de la spéciale. Donc si vous vous êtes vautrés dans un virage, en redémarrant, vous verrez vos traces laissées juste avant votre passage « par-dessus bord », c’est un détail sympa. On a le droit également à de jolis effets de lumières qui restent cependant assez discrets, moins impressionnants que ceux de GT3 par exemple, mais ils suffisent à appuyer le réalisme de l’environnement graphique. Quelque soit le mode de jeu que vous choisissez, vous allez prendre plaisir à découvrir et apprendre par cœur les pistes (indispensable en course de côte), je peux vous l’assurer.
Il me reste cependant une question essentielle à répondre : qu’en est-il du gameplay et des sensations de conduite ?? C’est l’aspect le plus important dans un jeu de caisses (et donc à fortiori dans une simu de rallye). Digital Illusions l’a très bien compris. Le jeu joue clairement la carte de l’arcade pure à la Sega Rally. Les puristes font sûrement déjà la moue. Cependant il y a jeu d’arcade et JEU d’arcade. Et je vous le dis, il est rare de tomber sur des jeux d’arcade aussi sensationnels que celui-ci. Je suis sur que même les adeptes de simulations l’apprécieront grâce aux excellentes sensations qu’il procure. Freinages tardifs en vrac, tirages de frein à main à l’arrache dans les épingles vicieuses, accélérations foudroyantes, sensation de vitesse très bien rendue, le feeling du pilote de rallye est là et bien là. On prend son pied à « trajecter » comme un malade entre 2 talus à fond le taquet dans les longues lignes droites kenyanes ou sur la boue néo-zélandaise. Bref, Rallisport est vraiment au top de ce coté-là. Pour rassurer les accrocs de simulation, et à la manière d’un Sega Rally, le gameplay est certes arcade pure, mais la marge de progression est importante, très importante, car la gestion du freinage selon le type de surface (l’adhérence selon les différents revêtements et selon la météo, d’ailleurs très bien gérée, la conduite asphalte diffère totalement de la conduite terre) est assez longue à apprendre et à maîtriser, il vous faudra donc plusieures heures avant de commencer à vraiment assurer au volant des bolides survitaminés que contient le jeu.

Le contenu à la hauteur de l’emballage

Oui, Rallisport a un excellent gameplay. Non, ce n’est pas la seule chose qui fait que vous devez l’acheter. Les modes de jeu en eux-mêmes restent classiques : un mode Carrière (qu’on expliquera par la suite), un mode Multijoueurs, Time Attack, Course unique… Cependant la force de Rallisport réside dans le fait qu’il y ait 4 types de courses.
Le premier est un mode de Rallye classique, à la Colin Mcrae où vous devrez battre les chronos de 3 adversaires et où chacun court seul, contre la montre. Les parcours de ce mode sont regroupés en 18 spéciales sur 3 rallyes : Safari (Kenya donc sable et terre), Pacific ( qu’on peut assimiler à la Nouvelle-Zélande avec de la boue) et enfin Mediterranée que l’on peut assimiler à la Corse et ses parcours tortueux sur Asphalte.
Les 3 modes restant sont les modes les plus originaux. Commençons avec le Rallycross. Il s’agit de courses acharnées contre 3 concurrents qui n’hésiteront pas a vous pousser en tête-à-queue pour prendre le leadership (ndlr : ah on voit que tu fais des études de commerce toi !) sur des circuits fermés assez courts, mélangeant terre et bitume rendant les courses assez aléatoires (sauf si bien sûr vous êtes aussi doués que moi). vous aurez même des voitures en édition spéciale pour ce mode de jeu comme la Xsara ou la Focus Rallycross, largement plus puissantes que les WRC de base.
Il reste ensuite les 2 modes les plus atypiques et les plus intéressants à mon sens. Le mode « course sur glace » que l’on peut apparenter au Trophée Andros est, à mon avis, le plus beau de tous. Les reflets du soleil sur la neige et sur la glace donnent un rendu tout simplement extraordinaire à l’environnement dans lequel vous progressez. Jamais on avait vu un tel rendu (merci le bump mapping). Ca tue la gueule bordel !!!! En plus, la conduite sur ce type de revêtement est géniale, peut-être encore plus que dans les autres modes de jeu. Tout se passe en braquage, contre-braquage, enchaînement de glissades et de réaccélérations intelligemment dosées pour ne pas se mettre en vrille (les accélérations ou freinages brusques sont ici prohibés si l’on veut prétendre à la performance). Le plaisir de jeu est ici poussé à son paroxysme.
Il me reste à vous parler du mode « Course de Côte » qui vous permettra de découvrir les bolides les plus puissants du jeu tels que la Peugeot 405 T16 de V-Rally 2 ou la Suzuki Escudo rendue célèbre par la série Gran Turismo. Le pire, c’est que les 800 ch (en moyenne) de ces monstres ne seront pas de trop pour les parcours qui vous attendent ( 3*3 parcours à chaque fois sur chaque course : Base, Ridge et Summit) variant de 6% à 14% de moyenne. C’est super impressionnant de voir comment ces bolides hors normes peuvent galérer à certains moments ( tellement ça grimpe, on ne voit pas la route à plus de 15 mètres devant soi sur l’écran) sur ces parcours complètement tordus dont on a parfois l’impression qu’ils ne s’arrêteront jamais de tourner et de monter. Mais bien sûr l’impression d’immersion est fantastique. En plus, ces parcours apocalyptiques sont souvent bordés de ravins (montagne oblige), ce qui vous interdit la moindre erreur si vous souhaitez remporter la victoire. Etant donné qu’il ne s’agit plus de « vulgaires » WRC de 300 bourrins, chaque freinage ou chaque accélération est beaucoup plus franche et vous mettrez pas mal de temps à apprendre à conduire ces caisses si spéciales. Le style de pilotage du jeu devra être parfaitement assimilé pour espérer remporter ces courses. Le doigté devra devenir votre maître mot et c’est là que ce jeu d’arcade prend toute sa dimension si spéciale. Une fois maîtrisé par contre, le bonheur de conduire est encore décuplé. On se refait les courses pour le plaisir. Un petit truc sympa à noter, c’est qu’une fois le jeu terminé, vous pourrez vous battre contre les temps des développeurs du jeu et vous pourrez courir sur les circuits « course de côte » en descente !! Je vous laisse imaginer les vitesses atteintes avec une Escudo ou une Toyota Tacoma (plus un avion qu’autre chose celle-là). C’est dans ce dernier mode de jeu que vous rencontrerez notamment les passages les plus mythiques, je repense notamment à la dernière partie de la course Mt.Kiwi Summit où vous voyez au loin toute la route à flanc de montagne en zigzags sur plus d’1 km. C’est simplement magnifique. En bref, cette idée de 4 types de courses différents a vraiment bien été exploitée et on se réjouit que les voitures et les styles de conduites soient vraiment variés à chaque fois. On a ainsi un gameplay constructif, intéressant et qui incite à revenir au jeu, même une fois terminé.
Cela vous prendra tout de même du temps, notamment le mode Carrière. Celui–ci est plutôt bien ficelé et à difficulté progressive. Il vous permettra de courrir différents challenges regroupant les 4 types de courses où vous devrez enchaîner des courses à chaque fois. Chacune vous rapporte des points en fonction de votre position, de votre état de la caisse, de votre temps…. Une fois atteint un certain nombre de points, on débloque de nouveaux challenges pour progresser dans le jeu, de nouvelles caisses (29 au total et vive la 205 !!) ainsi que de nouveaux circuits (48 en tout) qui seront ensuite accessibles dans les autres modes de jeu. Au début, les erreurs sont permises mais la difficulté augmente si vite que vous allez très vite comprendre votre douleur si vous jouez au c…. Et il y’a de quoi faire.

Rallisport Challenge est un jeu excellentissime que tout fan de jeu de caisses possédant une Xbox se doit de posséder (même les autres d’ailleurs). Graphismes splendides, sensations excellentes, conduite agréable, bonne durée de vie et si l’on excepte les quelques petits défauts signalés au début, tous les ingrédients sont réunis pour me faire dire sincèrement que Colin McRae 3.0 (octobre) et V-Rally 3 ont d’ores et déjà un concurrent de taille. Foncez dessus !!!!

+

    -

      • Même 2 ans après sa sortie, RSC est toujours aussi impressionnant.
      • Un gameplay très proche de celui de Sega Rally, qui procure d'excellentes sensations de pilotage.
      • Un mode carrière assez difficile et un fun énorme à plusieurs
      • Des bruitages ultra réalistes qui immergent parfaitement le joueur dans la course.
      • Même si les 2 Colin Mcrae sont un petit ton au-dessus, RSC reste une excellent alternative pour ceux qui aiment les jeux riches en sensations. Si le 2 est dans la même veine...
      • Fluidité exemplaire et vitesse d'animation diabolique.

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