Test : Ravenlok sur Xbox Series X|S
Supplice au Pays des Merveilles
Ravenlok vous met dans la peau d’une jeune fille qui vient de déménager avec ses parents. Un changement de vie important puisque la petite famille quitte la ville pour une maison de campagne isolée, un contexte parfait pour développer quelques envies d’aventure. Mais avant toutes choses, il faut participer aux tâches familiales et aider à décharger le camion, cueillir quelques fleurs pour habiller la table de la salle à manger, sans oublier de faire un compte rendu de ces premières petites missions auprès du paternel. Une introduction qui prend la forme d’un tutoriel, qui met déjà l’accent sur la nécessité de récupérer divers objets à transmettre à des tiers ou à placer à des endroits bien définis. Une séquence qui se termine avec l’obtention de la clé de la grange, et qui marque le début de la véritable aventure en voyant le jeune fille être aspirée dans un monde inconnu.
Accueillie par un lapin blanc nommé Finn, ce premier contact avec cet univers rappelle très rapidement celui imaginé par Lewis Carroll dans Alice au Pays des Merveilles. Une impression rapidement confirmée par la présence d’une reine totalement folle en guise d’antagoniste, et qui a décidé de mener la vie dure aux habitants de cette contrée. Une première impression agréable, pour un titre sublimé par des décors très réussis et quelques panoramas qui invitent clairement au voyage. On regrette d’autant plus que les zones à explorer soient toutes petites, pour un monde qui manque globalement de vie. On retrouve en revanche la touche caractéristique du studio canadien avec quelques éléments cubiques qui viennent se mélanger à des graphismes plus standards, pour un effet qui en met globalement plein les yeux.
C’est en revanche beaucoup moins reluisant du côté du gameplay. Après Echo Generation et son tour par tour, le studio Cococucumber nous propose un jeu d’action en temps réel plus classique. Récupérer une épée et un bouclier est d’ailleurs la première étape à franchir, avec la nécessité d’explorer les environs pour dénicher ce matériel indispensable. Une fois fait, il est temps d’affronter les ennemis embrigadés par la Reine Maléfique avec la possibilité de donner des coups et de se protéger, avec la nécessité de réduire la barre de vie des ennemis à zéro. Un concept déjà vu mille fois, qui ne convainc pas vraiment, la faute à un vrai manque de sensations en combat. On se contente de frapper, de reculer à l’approche d’une attaque ennemie, et de recommencer, sans jamais ressentir de véritable satisfaction. La progression dans le jeu permet de débloquer de nouvelles attaques, mais cela n’a que peu d’effets sur le plaisir, totalement absent, des combats à mener à l’épée.
C’est un petit peu mieux du côté des boss, assez nombreux et suffisamment diversifiés pour apporter une petite dose de fraîcheur à l’ensemble, d’autant que le bestiaire est un peu léger. Avec des ennemis de plus en plus forts au fur et à mesure de l’aventure, il est parfois nécessaire de faire un peu de leveling, avec un système qui manque d’une pointe d’originalité, là encore Hors combats, le déroulement du jeu est un peu plus appréciable déjà, sans toutefois révolutionner quoi que ce soit. Le titre propose de nombreuses quêtes à débloquer au gré des discussions, donnant l’illusion d’offrir une petite dose de liberté au joueur, qui peut ainsi vagabonder à droite et à gauche dans l’espoir de répondre aux exigences des habitants de ce monde mystérieux. A mesure que l’on progresse, on s’aperçoit toutefois que les quêtes s’imbriquent naturellement dans un ordre prédéfini, ce qui empêche finalement de procéder autrement que ce qui a été prévu par les développeurs. Quelques miroirs permettent de voyager entre les neuf zones du jeu, et évitent ainsi de devoir réaliser de nombreux allers/retours inutiles.
Quelques énigmes pas bien compliquées viennent compléter l’ensemble, sans parvenir à offrir un quelconque sentiment de fraîcheur. A l’exception de son esthétique, tout sent le réchauffé dans Ravenlok. Cela n’aurait sans doute pas posé de problème si les mécaniques utilisées disposaient d’un intérêt plus prononcé que ce qui nous est proposé ici. Dans le même ordre d’idée, les musiques ne dégagent pas grand chose, alors qu’on était en droit d’attendre des compositions au moins à la hauteur des décors majestueux parcourus. Le scénario ne parvient pas non plus à nous embarquer dans cet univers qui avait tout pour plaire, avec l’immense désavantage d’être proposé uniquement en anglais. Au moins, le jeu est agréable à l’oeil, avec une résolution 4K et un framerate à 60fps sur Xbox Series X.
+
- Décors très bien réalisés
- Univers sympathique
- Boss intéressants
-
- Combats trop mous
- Histoire simpliste
- Musiques banales
- Bestiaire très léger
- Tout en anglais