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Ravenswatch

| Edité par Nacon | Développé par Passtech Games

-/10
One : 28 November 2024 Series X/S : 28 November 2024
26.11.2024 à 14h15 par

Test : Ravenswatch sur Xbox Series X|S

Le conte qui se finit rarement bien...

Depuis quelques années, le genre du roguelike est de plus en plus présent dans le monde du jeu vidéo. On se rappelle d’ailleurs qu’en 2020, Hades avait été sacré « jeu de l’année », ce qui est plutôt atypique pour un titre de cet acabit. Bref, avec un nombre toujours plus important de jeux de ce genre, il n’est pas toujours évident de se faire une place dans le milieu. Un exercice périlleux que Ravenswatch s'est fixé comme objectif, et qu’il pourrait parvenir à atteindre pour peu qu’on lui laisse un peu de temps…

Partons du point de départ : en bon roguelike, Ravenswatch est un jeu qui vous amène à recommencer encore et encore les mêmes niveaux, tout en reprenant votre progression au point de départ. Sur ce point, le titre ne déroge pas du tout à la règle. On débute chacune de nos parties en sélectionnant un personnage parmi les neuf proposés. Tous très différents, ils sont issus d’œuvres célèbres telles que La Reine des Neiges, Le Petit Chaperon Rouge ou encore Beowulf. Chacun de ces « héros » possède sa propre histoire qu’il est possible de débloquer à force d’aventures et d’expédition. Il vous faudra donc être tenace et persévérant pour découvrir le scénario complet qui est prévu pour toute l’équipe. Un aspect plutôt sympathique qui relègue la partie narrative au second plan. Vous me direz probablement qu’il ne s’agit pas de ce que l’on attend principalement dans un roguelike, et c’est vrai, mais c’est toujours agréable d’avoir une histoire à suivre. Ce que l’on oubliera dans le cas de Ravenswatch.

Ravenswatch 3

Côté gameplay, on retrouve donc une expérience assez familière à celle proposée par un titre comme Hades. On débute avec une barre de vie extensible ainsi qu’une série de compétences utilisables. Ici, par contre, il n’est pas question de changer d’armes puisque tous les personnages disposent de capacités spécifiques. Une variabilité dans le gameplay qui est appréciable et qui permet à l’expérience de jeu de changer régulièrement. On apprécie d’ailleurs le fait que certains soient prévus pour se battre au corps-à-corps, tandis que d’autres sont spécialisés dans les affrontements à distance. Cette différence prend d’ailleurs tout son sens au cours des parties multijoueurs qui nous permettent de profiter des forces et faiblesses de chacun. Au rayon de la progression, par contre, il n’est nullement question d’un arbre de talents. Ici, on retrouve des compétences à débloquer au fil de votre montée en niveau. Pour évoluer, vous devez glaner une quantité d’expérience qui sera plus ou moins importante et qui dépendra de votre « run ». Plus vous allez loin dans la partie, plus vous en gagnez. Logique.

Une fois votre personnage choisi, vous débutez votre partie sur une carte qui s’apparente à un petit monde ouvert. Sur ce dernier se trouvent différents points d’intérêt que vous pouvez visiter. Un temps limite est indiqué au bas de votre écran et une fois le décompte achevé, vous êtes téléporté face au boss des lieux. À vous de mettre le temps offert à profit afin d’affronter des ennemis, gagner de l’expérience et trouver l’un ou l’autre trésor. Ces derniers regorgent d’avantages qui vous permettent de booster certaines caractéristiques (défense, dégâts, régénération…) ou vos pouvoirs. Évidemment, les choix sont nombreux et vous devez prendre celui que vous jugez le plus intéressant. De ce côté-là, on retrouve une expérience de jeu similaire à ce que proposent de nombreux roguelike. On précise d’ailleurs qu’il y a une quantité énorme de possibilités et qu’il faudra un certain temps pour faire le tour du contenu, tout du moins en termes de capacités.

Ravenswatch 2

Du côté du contenu, Ravenswatch propose trois chapitres qui se terminent tous par un boss. Il y a également un épilogue et la possibilité de choisir une difficulté parmi quatre proposées. Attention que ces dernières se débloquent au fil de votre périple. Il faut achever une première partie complète pour pouvoir atteindre le second pallier, et ainsi de suite. On retrouve ici un challenge franchement relevé qui nécessite vraiment que l’on apprenne les patterns des boss, mais aussi des ennemis que l’on croise sur notre chemin. La moindre blessure peut rapidement s’avérer fatale et l’échec – bien qu’il soit possible de se relever un certain nombre de fois qui dépend de la difficulté choisie – fait partie intégrante de l’expérience de jeu. En ce qui concerne le bestiaire, la diversité est moyennement au rendez-vous. On rencontre pas mal de créatures, mais elles se ressemblent assez bien et, au final, on a vite rapidement l’impression de tourner en rond. Même son de cloche du côté des environnements qui sont limités, tant au niveau de leur direction artistique que de la proposition. C’est d’ailleurs le reproche principal que l’on peut faire au jeu puisque ce dernier manque globalement de contenu. Ceux ou celles qui ne veulent pas persévérer ou qui ne souhaitent pas tout débloquer (toutes les compétences, les histoires ou encore les difficultés) risquent bel et bien de vite s’ennuyer. Il faudra donc voir ce que les développeurs nous proposeront à l’avenir…

Heureusement, pour briser la monotonie, le jeu peut être parcouru en coopération, avec trois autres joueurs. Dans ce cas-là, le titre va forcément s’adapter et faire en sorte de proposer un contenu adapté : plus d’ennemis, des points de vie supplémentaires… Petit plus : il est possible de ressusciter l’un de vos camarades qui est tombé au combat. Revers de la médaille : si toute l’équipe est éliminée en un seul coup, alors vous consommerez les plumes qui vous relèvent en une fois. L’échec est permis, mais devra être contrôlé. Bien entendu, au-delà de la coopération, c’est surtout la synergie entre les personnages qui est intéressante. L’idéal est évidemment de faire fonctionner ensemble des héros qui disposent de techniques à distance ou au corps-à-corps. L’équilibre est à rechercher, mais une fois qu’on le trouve, c’est franchement gratifiant. Soyons d’ailleurs honnête, c’est dans ce mode que Ravenswatch est réellement le plus intéressant !

Terminons ce test avec la partie technique du jeu. Sur ce point, Ravenswatch est tout simplement irréprochable. Aucun bug, aucun ralentissement, rien n’est venu ternir l’expérience de jeu. Du côté de la direction artistique, par contre, c’est sensiblement plus complexe. Même si le visuel est franchement joli, rappelant parfois au passage le jeu Hades, on aurait aimé que le voyage soit un peu plus diversifié. C’est souvent sombre et les biomes se ressemblent assez bien, ce qui crée de la répétitivité. Dommage. Enfin, du côté de la partie musicale du jeu, les différents thèmes sont agréables à écouter sans pour autant être marquants. Classique, mais efficace.

7/10
Ravenswatch est un excellent jeu, en devenir. Au-delà de ses personnages originaux aux compétences différentes, le titre propose une expérience classique mais solide qui rencontre un seul et unique (gros ?) problème : son manque de contenu. On imagine sans mal que les développeurs règleront ce petit pépin au fil du temps, mais en l’état, difficile de ne pas pointer cette problématique. Pour le reste, si vous êtes persévérant, fan de roguelike et que vous souhaitez débloquer l’entièreté du contenu, alors vous aurez l’occasion de vous occuper pendant quelques heures, surtout si vous avez vos amis avec vous.

+

  • Personnages variés et franchement différents ;
  • Progression originale ;
  • Challenge relevé ;
  • Coopération au top.

-

    • Répétitivité ;
    • Contenu limité ;
    • Narration au second plan ;
    • Bestiaire et boss peu fournis.

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