Test : Razer Wolverine Ultimate sur Xbox One
Pour cent balles, t’as plus rien
Dans les grandes lignes, ce Wolverine Ultimate reprend à l’identique le cahier des charges de la manette Elite. Housse de transport semi-rigide, accessoires permettant de changer de prise en main, palettes dorsales et blocage des gâchettes sont au menu, comme chez Microsoft. On commencera par le truc qui fâche d’emblée : le pad, qui se monnaie à 150 balles chez certains grands distributeurs mais dont le prix officiel est de 180€, est uniquement filaire ! Plus gênant, le câble est propriétaire au niveau de l’embout. On évite ainsi d’exploser le port micro USB comme sur l’Elite – et rien n’indique qu’il soit impossible de brancher un modèle aux dimensions réduites – mais c’est à souligner.
Question prise en mains globale, on retrouve un gabarit là encore proche de la concurrence. Le revêtement est plaisant, le dos des poignées étant recouvert d’un grip discret et qu’on espère moins prompt à gondoler que chez MS. Sous la croix directionnelle se trouve un pavé de contrôle avec quatre touches permettant le réglage du volume, de couper sa voix en chat mais aussi d’affecter ses raccourcis ou de changer de profil à la volée. Ces dernières manipulations impliquent d’avoir mis le nez dans le manuel d’utilisation, mais on s’y fait vite et la présence de ces touches dispense d’avoir recours à une application tierce, ce qui est plutôt intéressant. Le logiciel Synapse de Razer est cependant disponible sur Xbox One et permet de régler les effets du bandeau LED, un peu gênant et tout à fait accessoire.
La croix, amovible comme sur le pad Elite, propose un « block » ou des touches séparées. Dans les deux cas, la course est plus courte que chez Microsoft, et le rendu paraît précis sans toutefois garantir des manipulations parfaites dans les titres les plus exigeants. Quelle que soit la manette concernée, ce n’est généralement pas ce qu’on recherche de toute façon. Le changement se fait quoi qu’il arrive en un éclair grâce à une accroche aimantée. Même tarif pour les sticks, qui tiennent parfaitement en place pour n’importe quelle utilisation mais qui se retirent très facilement dès lors qu’on tire dessus. Ceci dit, comme chez Microsoft, on trouve que les propositions de remplacement sont absolument atroces : dans le pack, Razer ne propose que deux sticks dépareillés (un identique mais plus haut, et un bombé complètement lisse) pour toute alternative. A moins d’avoir des goûts très particuliers, on ne change donc jamais et l’absence de sticks vendus à l’unité sur le site de Razer signifie qu’en cas d’usure prématurée (ou pas), il faudra donc repenser sa prise en mains ou lâcher 150 balles pour deux sticks… Pour se consoler, on se dira que le toucher desdits sticks est plutôt très correct, largement plus que ce que produisait Razer jusqu’à présent en tout cas. Le constructeur, qui fournissait alors des capotes caoutchouteuses pour éviter que ses vilaines excroissances vous refilent les pires saloperies, s’est ici abstenu et signe donc une paire de sticks convenable. On reste loin de la précision de la manette Xbox One officielle, malheureusement.
Les boutons de façade reprennent quant à eux le design habituel de la marque, avec une course minime et un « clic » de souris assez plaisant mais très particulier. L’efficacité est-elle améliorée ? On se gardera bien d’aller dans un sens ou dans l’autre, mais ça fait le job. Le haut du pad, chasse gardée de bumpers et gâchettes qui ressemblent à ce qui se fait ailleurs, laissent un peu de place à des boutons M1 et M2 programmables et qui tombent sous l’extrémité des index. Ça nous paraît un peu loin pour être exploitable en situation d’urgence, du moins s’il faut conserver une bonne réactivité sur LB/RB. Mais pourquoi pas. Outre des taquets permettant de limiter la course des gâchettes (et dont un exemplaire ne fonctionnait plus après quelques jours sur notre version…), on trouve au dos du pad les touches M3 à M6, elles aussi programmables mais pas amovibles. De base, M5 et M6 servent à augmenter ou baisser la sensibilité de la visée, une fonction qui peut être intéressante pour diriger un curseur plus précisément dans un FPS par exemple. On a testé, ça fonctionne et comme pour tout le reste, ça ne vous transformera pas en PGM en deux heures.
Car comme ses congénères de chez Microsoft, Burn Controllers ou Scuf Gaming, ce pad au prix insensé est une proposition qui suit l’air du temps, jouant sur la perception du luxe et d’une performance hors du commun pour tenter de justifier un prix exorbitant. Oui, ces manettes pleines de raccourcis et de technologie peuvent faciliter certaines manipulations, notamment dans les FPS compétitifs : ne plus avoir à ôter ses pouces des sticks fait gagner du temps, et on sait que dans ces jeux, un quart ou une demi-seconde peuvent valoir un frag. La sensation d’avoir un objet d’exception dans les mains peut aussi donner un boost de confiance, cette dernière pouvant faire la différence à l’occasion. L’effet placebo est réel, et il entre en compte avec ces manettes de luxe. Ceci étant dit, pour une pratique occasionnelle ou virulente, on déconseille l’achat : le prix dingue de ces manettes n’implique en aucun cas une solidité augmentée, ou l’absence de toute fragilité de conception.
+
- 6 touches programmables
- De la personnalité
-
- Filaire
- Sticks de remplacement