Test : Red Dead Revolver sur Xbox
Chasseur de primes cherche contrat…
Souvenez-vous : c’était il y a quelques années de cela. Capcom
présentait fièrement son nouveau projet, Red Dead Revolver. Les images
alléchantes à l’époque avaient fait très vite le tour du net faisant se délier
les langues et courir les pronostics et supputations de joueurs fébriles. Il
faut dire que Capcom n’est rien de moins que l’éditeur des Devil May Cry,
Viewtiful Joe et autre Onimusha. Malheureusement, environ un an plus tard,
l’éditeur japonais annonçait, faute de revenus suffisants, l’arrêt de plusieurs
projets dont celui-ci. Resté quelques temps en suspens, Red Dead Revolver fut
rapidement racheté par Rockstar Games qui avait décelé assez de potentiel dans
le titre pour y retrouver son compte. Bien leur en a pris car même si Rockstar
possède une réputation moins impressionnante auprès des joueurs, ils ont tout de
même réussi à remettre sur pied un très bon titre qui constitue une des
meilleures surprises de cette année (pour l’instant en tout cas…)
L’histoire est assez classique pour un western. Le jeune Red a
le malheur de voir périr ses parents (sa mère, d’origine indienne et son père,
un cow-boy pure souche) sous ses yeux. Dans la confusion, il réussira à blesser
grièvement le chef des agresseurs mais récoltera lui aussi une blessure à la
main. Après cette courte introduction sous forme de prologue, on rentre dans le
vif du sujet. Red a grandi et est devenu un redoutable chasseur de primes. C’est
en sauvant la vie d’un shérif blessé par un hors-la-loi qu’il va arriver dans
une ville dans laquelle le représentant de l’ordre a bien du mal à le faire
respecter. Les avis de recherche s’entassent sur son bureau et l’arrivée de Red
va lui permettre de faire le ménage. Ce sera également l’occasion pour ce
dernier de découvrir ce qui se cache derrière la mort de ses parents… Bref, une
vengeance, des règlements de comptes et un shérif dépassé par les évènements :
tous les éléments d’un western dans la plus pure tradition sont là.
I’m a poor not so lonesome gardien de vaches…
Tout d’abord, pour parler correctement de Red Dead Revolver, il
faut en premier lieu parler de l’ambiance qui s’en dégage. La musique qu’on
croirait tirée d’un bon vieux western spaghetti est du plus bel effet et la mise
en scène n’est pas en reste : le ton légèrement sépia de l’image et les fausses
rayures et autres défauts volontairement rajoutés lors des cinématiques
contribuent à faire de l’ambiance un modèle du genre. Les personnages que vous
croiserez auront également tous leur propre façon de parler dans le plus pur
redneck-style. Bref, l’immersion est totale. Mais le mieux, c’est encore lors
des duels : les deux adversaires se jaugent mutuellement à grands renforts de
gros plans qui durent (mais pas trop : on est dans un jeu, pas dans un film !),
les mains tremblent… Et quand l’affrontement est terminé et que la poudre a
parlé, le perdant s’écroule dans des gerbes de sang et dans un superbe ralenti.
Sergio Leone n’est vraiment pas très loin…
Vous voilà donc dans la peau de Red, un cow-boy peu bavard mais
à la présence impressionnante. Vous verrez, le mode scénario est relativement
linéaire (découpé par évènement) mais laisse la place à quelques surprises
puisque certains personnages seront jouables le temps de quelques chapitres
annexes dans lesquels on suit leur histoire. Ainsi, vous aurez l’occasion
d’incarner un gentleman anglais, une riche propriétaire, un peau rouge, j’en
passe et des meilleurs. Chacun a ses propres motivations qui feront qu’il mettra
ou non des bâtons dans les roues du héros. Chacun aura ses propres
caractéristiques qui en feront un personnage unique à bien des égards. Et bien
sûr, chacun de ces personnages sera disponible dans les modes multijoueur (ainsi
que la plupart des ennemis rencontrés, pour peu qu’on trouve le moyen de les
débloquer).
Le jeu qui se finit plus vite que son ombre
L’aspect le plus intéressant de Red Dead Revolver est sans
conteste sa maniabilité quià de rares exceptions près a été parfaitement
pensée. Le jeu est découpé en deux grandes phases. La première qui est aussi la
plus importante est la phase d’action à pieds. Elle se joue grosso modo comme
dans un Max Payne à la différence qu’ici, vous aurez aussi la possibilité, en
pressant le bouton X de vous cacher derrière n’importe quel élément du décor
assez gros pour vous cacher à la vue de vos ennemis. Idéal pour faire le ménage
de loin à la carabine. Durant cette phase, vous aurez également la possibilité
de déclencher le Dead Eye qui est le pouvoir spécial de Red. Ce mouvement
ralentit le temps, toujours à la Max Payne mais cette fois-ci, vous devez viser
les points où vous désirez tirer et le tir n’interviendra qu’à la fin du Dead
Eye. L’autre phase concerne les duels qui se déroulent en trois temps :
dégainer, viser et tirer. Enchaîner les trois correctement nécessite un certain
timing mais une fois le truc pigé, ça passe tout seul. Finalement, la
maniabilité est impeccable sauf lors de certaines scènes bien précises (comme la
bagarre du saloon, tout bonnement insupportable !)
Au rayon des reproches, on citera les graphismes plutôt moches
et vieillots (ça fait très Dreamcast…) et une difficulté vraiment peu relevée (à
part les boss et encore, il suffit de deux ou trois essais pour comprendre la
technique à adopter). Un autre des reproches qu’on pourrait faire au jeu
concerne les environnements qui sont en général plutôt étriqués. Les niveaux se
déroulent dans des endroits loin d’être vastes : une grand-rue de ville, un
cimetière, un train… Bien que les niveaux soient assez nombreux, ils se
finissent en une poignée de minutes, ce qui vous l’avouerez est franchement
dommage. Heureusement, les bonus à débloquer sont présents en nombre : éléments
de l’histoire, personnages supplémentaires pour le multi, environnements, armes…
Il vous faudra probablement faire le tour du jeu plusieurs fois pour tout
débloquer.
+
-
- C’est là que le jeu pêche vraiment : les personnages sont grossièrement modélisés et les textures assez pauvres. Malgré tout, les filtres et autres astuces graphiques utilisés confèrent au jeu une ambiance qui happe le joueur pour ne plus le lâcher.
- A quelques exceptions près (la bagarre dans le saloon, injouable !), la maniabilité est parfaitement pensée et vraiment différente suivant les situations rencontrées. Rockstar a fait du bon boulot.
- Bien que les chapitres soient au nombre d’une trentaine, le joueur un tant soit peu concentré en verra assez vite le bout car ils se finissent en général très rapidement. Par contre le nombre de bonus à débloquer et le mode multi font qu’on y reviendra qu
- C’est simple, les musiques sont d’une qualité telle qu’on les croirait vraiment tirées d’un western de cinéma. Les bruitages (des pétoires qui sonnent plus vraies que nature) et les voix ne sont pas en reste.
- Relativement classique (une histoire de vengeance) mais bougrement efficace : il nous permet cependant de prendre le contrôle de plusieurs personnages supplémentaires suivant les sous-intrigues et évite l’écueil des missions répétitives.
- Alors qu’on n’attendait pas vraiment ce jeu, il parvient à surprendre par son ambiance inimitable et une jouabilité impeccable. Il prouve encore une fois si besoin était qu’un jeu moche n’est pas forcément un mauvais jeu… et inversement.
- Les personnages se déplacent vite et bien aussi bien à couvert qu’à découvert mais l’accent a été mis sur les morts des ennemis : quand ils sont touchés, ils tombent à genoux, tournoient sur eux-mêmes ou sont projetés en arrière par l’impact…