Test : Resident Evil 4 Remake sur Xbox Series X|S
Vivement le remake de Veronica
Petite piqure de rappel : Resident Evil 4 est l’épisode de la rupture initiée par Capcom après les sorties de Code Veronica, puis de Resident Evil 0. Pour y parvenir, l’éditeur et développeur japonais a décidé de modifier le gameplay de sa saga en proposant une expérience qui se rapproche d’un TPS. La caméra se trouve donc derrière l’épaule de notre héros, Leon S. Kennedy. Cette grande nouveauté – pour l’époque – fait en sorte que le titre s’oriente davantage vers l’action, ce que le remake de Resident Evil 4 va parfaitement mettre à l’honneur. En effet, le jeu de Capcom nous livre aujourd’hui une version plus sombre et beaucoup plus nerveuse du jeu original qui s’avère être un parti pris efficace qui ne dénature pas l’expérience que l’on était en droit d’attendre.
Mais avant de s’intéresser davantage au gameplay, revenons quelques instants sur l’histoire. Vous prenez donc les commandes de Leon S. Kennedy, un personnage bien connu des fans de la saga puisqu’il s’agit de l’un des deux héros de Resident Evil 2. Votre mission est simple : vous devez retrouver la fille du président des Etats-Unis qui a été enlevée et qui se trouverait dans un petit village espagnol. Votre aventure démarre très rapidement puisque votre première rencontre avec les autochtones vire à la catastrophe : ces derniers, très menaçants, vont rapidement tenter de vous supprimer. S’ensuit alors toute une série d’évènements qui vont vous faire voyager dans différents environnements (notamment le village, le château et l’ile) et rencontrer des personnages hauts en couleur. Si le remake se paie le luxe de narrer les évènements du jeu original de manière fidèle, il se permet en plus d’ajouter des scènes supplémentaires qui s’avèrent toutes pertinentes et intéressantes. L’histoire est donc plus cohérente et logique, ce qui est particulièrement appréciable.
Venons-en maintenant au gameplay du jeu. Si vous avez joué à la version originale qui est sortie sur Nintendo GameCube (ou même au remaster sur Xbox One), vous ne serez pas dépaysés. Le remake reprend à peu près les mêmes codes et on (re)trouve ses marques très rapidement. Votre personnage se déplace facilement, et les gâchettes permettent de viser et de tirer. Classique. La nouveauté du titre réside dans la maniabilité du couteau qui est nettement plus fluide et intuitive. Vous appuyez sur un bouton pour donner des coups de couteau et sur un autre pour vous protéger. Ce système de parade est d’ailleurs un ajout intéressant qui peut être utilisé judicieusement, voire même qui peut vous sauver la vie. En appuyant sur la touche au bon moment (c’est-à-dire celui où vos ennemis vous attaquent), vous pouvez éviter de prendre des dégâts tout en déstabilisant votre adversaire, ce qui vous donne un avantage considérable lors du combat. Pour le reste, Capcom a conservé l’ADN du titre, à savoir le fait qu’il faut absolument maintenir ses adversaires à distance. Aucune esquive (hormis la parade) n’est permise et comme il est impossible de tirer et de se déplacer en même temps (ce qui fait résolument ancienne école), le contact avec les ennemis au corps-à-corps peut rapidement s’avérer fatal.
Afin de pouvoir se défendre face à la horde d’ennemis qui se jettera sur vous, Leon dispose d’une mallette dans laquelle il range tout son équipement. Le joueur doit alors gérer l’espace, qui peut être agrandi au fil de l’aventure moyennant paiement auprès du marchand. Cette gestion des objets est (et reste) intéressante puisqu’elle nous oblige à faire des choix. En effet, il est pratiquement impossible d’embarquer toutes les armes du jeu : pistolet, fusil à pompe, mitraillette, fusil à lunette… Heureusement, chaque point de sauvegarde (cette bonne vieille machine à écrire) dispose d’un coffre où il est possible de stocker certains objets. Seul bémol : il est impossible d’y placer des munitions ou des plantes, par exemple. Le choix des développeurs s’avère ici curieux et peu logique. Dommage.
L’une des principales nouveautés proposées par Resident Evil 4 en son temps était l’apparition du marchand qui, en plus de vendre différents objets, nous offre la possibilité d’améliorer nos armes. En échange de sommes toujours plus importantes, ce mystérieux personnage booste des caractéristiques telles que la puissance, la vitesse de rechargement ou encore la capacité du chargeur, par exemple. Dans le remake, le principe est presque identique. Il est toujours possible d’améliorer son équipement (y compris le couteau), mais – car il y a un mais – deux nouveautés font leur apparition. Premièrement, un système de craft sommaire (et inspiré par Village) fait son apparition et permet de fabriquer des munitions. Deuxièmement, de petites missions annexes sont données par le marchand afin d’obtenir une monnaie différente qui peut être échangée contre divers objets ou améliorations. Cela ne révolutionne pas du tout le jeu, mais c’est clairement un ajout sympathique puisqu’il nous propose – dans la plupart des cas – de revenir sur nos pas pour réexplorer certains lieux afin de découvrir des objets cachés ou d’éliminer des créatures un peu plus dangereuses. La durée de vie du titre en profite d’ailleurs.
Du côté du bestiaire et de nos adversaires, Resident Evil 4 (Remake) est évidemment l’un des jeux les plus aboutis. Hormis les villageois que l’on croise régulièrement (ou les moines dans le château), le jeu fait la part belle aux créatures en tout genre. Ainsi, Leon rencontre, au fil de son aventure, des monstres allant de la simple « mouche » volante à une créature aquatique aussi dangereuse que violente, en passant par des géants aux proportions tout simplement incroyables. La diversité est au rendez-vous et le fait de renouveler le bestiaire permet d’éviter tout ennui ou sentiment de répétitivité. À cela, il faut ajouter les combats de boss qui sont particulièrement variés et qui, dans les difficultés supérieures, sauront vous donner du fil à retordre. On note ici l’intérêt du gameplay au couteau qui, dans le cas de Krauser, s’avère pertinent. Ce combat profite d’ailleurs de l’absence de QTE qui, dans le jeu original, étaient franchement ennuyants.
Enfin, et c’est évidemment l’un des points les plus importants lorsque l’on parle de remake, il ne nous reste plus qu’à parler de l’aspect technique du titre. Sur le plan visuel, Resident Evil 4 Remake est un jeu qui est tout simplement somptueux. Le village est magnifié, tout comme le château et ses environs. Avec le Ray-Tracing, les effets de lumière sont particulièrement réussis, le tout profitant d’une fluidité qui n’a pas été mise à mal durant toute la session de test (la campagne du titre ayant été terminée avec le mode « Performance »). La qualité des visages est elle aussi au rendez-vous, tout comme les animations qui s’avèrent réussies. On ne retiendra de négatif que les deux ou trois bugs qui sont apparus au cours du jeu (mais qui n’ont jamais entravé l’expérience) ainsi que la présence de textures baveuses, lorsque la caméra se rapproche de certains éléments de décor. On pinaille clairement, d’autant plus que globalement, le jeu est véritablement réussi. Même constat sur le plan sonore du titre qui, une n’est pas coutume avec Capcom, profite d’une ambiance sonore soignée et réussie. Les doublages sont également crédibles et la musique, bien que discrète, s’avère pertinente, tout en participant activement à l’ambiance des différentes scènes.
+
- Visuellement splendide ;
- Partie sonore maitrisée ;
- Bestiaire varié ;
- Modifications de gameplay intéressantes ;
- Missions secondaires pertinentes ;
- Ajouts scénaristiques cohérents ;
- Fidèle au jeu original ;
- Resident Evil 4, tout simplement.
-
- Gestion du coffre étonnante ;
- Petits bugs ;
- Textures baveuses à certaines (rares) moments ;
- Pas d'esquive.