Test : Return to Castle Wolfenstein : Tides of War sur Xbox
Un retour remarqué
Historiquement, Wolfenstein paru en 1992 peut se targuer d’avoir créé le genre mais, bizarrement (à cause de sa prononciation ?), son nom n’a pas été retenu au profit de Doom ou Quake et seuls les passionnés de FPS ou les anciens
joueurs à bonne mémoire le mais efficace fera parler de lui mais pour une toute
autre raison : les ligues vertueuses (encore elles !) ont tiré une gueule pas
possible quand ils ont vu débarquer le soft, notamment en Allemagne.
Avant
le début de la partie, vous pourrez admirer une splendide cinématique en images
de synthèse narrant le prologue qui se déroule 1000 ans avant les évènements
auxquels vous allez prendre part. RTCW (en abréviation, ça fatigue moins
les mimines) vous place en effet dans la peau d’un soldat américain perdu en
pleine Seconde Guerre Mondiale du nom de B.J. Blazkowicz qui, après avoir
poursuivi en Egypte des membres connaissaient… jusqu’en 2001, presque dix ans
plus tard où le titre ressurgit des placards de ID Software, non sans avoir
subit un petit lifting graphique et sonore. Sans réussir à apporter autant de
nouveautés que son grand frère, le jeu, plutôt classique de la division d’étude
du paranormal nazie, se retrouve prisonnier du fameux Château Wolfenstein. Déjà,
la captivité, ça ne doit pas être agréable mais quand en plus des nazis
complètement frappés (doux pléonasme…) projettent de vous utiliser comme cobaye
pour leurs expériences plus que douteuses, forcément, on a envie de prendre la
tangente… Une fois sorti du château, l’aventure ne fait pourtant que
commencer…
Du sur mesure pour la Xbox
Techniquement, le titre assure pas mal. Certes, il ne soutient pas vraiment la comparaison avec Halo (je vous avait dit qu’on y viendrait) mais cela ne l’empêche pas de proposer des modélisations et textures soignées et riches en détails. Alors que les décors naturels et les divers bâtiments du jeu sont criants de réalisme, les autres lieux tels que les cryptes, ruines ou laboratoires sont délicieusement glauques et diffusent une ambiance malsaine qui tient un rôle important dans l’immersion du joueur. Pour vous donner une idée plus précise, ça commence comme un Medal of Honor avant de tourner assez rapidement a cauchemar numérique dans une ambiance assez proche de celle de Doom. Bref, ça commence de manière réaliste pour se terminer en véritable boucherie démoniaque (dans tous les sens du terme !). En parlant de réalisme, ne vous étonnez pas si vous rencontrez régulièrement des croix gammées ou des portraits de Hitler. Heureusement, ces icônes malsaines sont toutes destructibles et on prend un malin plaisir à les bousiller une à une (enfin, moi, en tout cas).
Malgré tout, le moteur affiche quelques faiblesses, minimes, il est vrai, mais qu’il me fallait vous signaler. En effet, l’affichage a une fâcheuse tendance à saccader légèrement quand le personnage tourne la tête trop vite. Ce n’est pas assez important pour qu’on le remarque ou que ça gène lorsque l’on tient un zombie en joue mais ça saute littéralement aux yeux quand il n’y a aucun autre personnage à l’écran et, particulièrement quand on monte des escaliers. De même, le jeu subit de légers ralentissements lorsque l’écran est surchargé d’effets graphiques. Là encore, ce n’est pas bien grave (Halo lui-même, ralentit parfois sur la fin) mais on ne peut s’empêcher de penser que les développeurs auraient pu affiner un peu tout ça quand même. En ce qui concerne la bande son, par contre, c’est du tout bon qui plonge le joueur dans l’ambiance dès les premières minutes de jeu et, pour ne rien gâcher, les voix françaises sont pour une fois tout à fait correctes.
Classique mais efficace
C’est le cas notamment des maps dont la structure n’est pas révolutionnaire mais permet de ne pas s’ennuyer. Le chemin n’est pas forcément linéaire (comme dans un certain Red Faction 2) et vous avez régulièrement des embranchements, des pièces à visiter, etc… D’autre part, les niveaux sont assez grands (à part les tous premiers en Egypte) et n’imposent aucun chargement supplémentaire au joueur. Une bonne chose. Et en parlant de visiter, d’ailleurs, le jeu possède un bon paquet de secrets que vous pourrez choisir de ne pas chercher mais qui vous donnent de sacrés coups de main parfois. Que ce soit des munitions ou de l’énergie, ça fait toujours du bien de tomber dessus. Et, si par hasard (ou parce que vous avez cherché), vous découvrez tous les secrets d’un niveau, vous bénéficierez d’un bonus bienvenu : armure, nouvelle arme, grenades ou, plus simplement des munitions… Ca vaut parfois la peine de se faire tous les murs d’un niveau pour trouver ces endroits souvent bien cachés. Pour la plupart, une icône apparaîtra pour vous indiquer que tel ou tel endroit est destructible mais il arrive qu’il faille activer un mécanisme pour ouvrir une porte cachée. Là ça se complique légèrement puisque les boutons ou leviers ne sont pas toujours mis en évidence. Je pense en particulier à un passage dans la crypte où vous devez abaisser quatre torches éteintes disséminées dans tous le niveau afin d’ouvrir UNE porte !
Quant à l’IA des ennemis, elle est plus que correcte puisque ceux-ci réagissent aux stimuli visuels et sonores (d’ailleurs, en Very Hard, c’est la galère : ils voient et entendent de super loin, les enf***** !), se cachent dès qu’on leur tire dessus (et même parfois avant) et contournent le joueur dès que le décor le permet ou qu’ils sont en nombre suffisant. La pratique du headshot systématique est de loin la technique la plus sage quand cela est possible (pensez à désactiver la visée automatique dans les options sans quoi vous n’aurez jamais la tête de quiconque). Dans les autres cas, trouvez-vous une planque et sortez de temps en temps le nez pour mitrailler puis retournez à l’abri pour recharger. Mais faites attention : les soldats sont souvent d’une précision redoutable ! Bref, l’IA vous donnera du fil à retordre et pas mal de sueurs froides… en tout cas au début car par la suite, les mutants et autres zombies, ont pour leur part un comportement beaucoup plus primitif voire même primaire. Dès qu’ils vous voient, ils s’approchent inexorablement de vous pour vous latter et ne se cachent jamais pour échapper à vos tirs. Ainsi, après les premiers moments de panique, quand on a compris leur mode d’attaque, il devient facile de les éviter et de les tuer (un peu comme les Floods toujours dans Halo qui sont beaucoup moins coriaces que les
Covenants…)
To Live ou not to Live, that is the question!
RTCW est également doté de plusieurs modes multijoueurs (à la différence de la version PS2) parmi lesquels la coopération, le mode link et le jeu en live. La coopération est un vrai plaisir et fournit, comme pour Halo, un plaisir de jeu cent fois décuplé. Par contre, la grosse erreur de Nerve Software a été de ne pas proposer de multijoueur autre que la coopération jouable sur une même console. Ainsi, pas de deathmatch endiablé avec vos potes à moins d’avoir au minimum deux télés, deux Xbox et deux jeux. Avouez que ça limite légèrement la portée de ce mode dont ne pourront profiter que les plus friqués ou ceux qui n’auront pas peur de se casser le dos en transportant leur précieuse console. Vraiment dommage. Sorti de ces considérations bassement matérielles, ce mode est strictement le même que le pour le jeu en Live… le lag en moins.
Car oui, c’est là que le bat blesse vraiment ! Le Live est en effet sujet à un lag affolant dès lors que le serveur dépasse les 5 ou 6 joueurs simultanés (et fort bizarrement, quand vous êtes uniquement spectateur, le jeu ne laggue pas ou beaucoup moins). Le jeu devient alors tout simplement injouable et la meilleure solution est encore la déconnection. Il existe toutefois des serveurs suffisamment puissants pour accepter plus de joueurs (j’ai pu jouer dans une partie avec 10 joueurs) malheureusement, ceux-ci sont bien trop rares et on peut dès lors considérer le lag comme une généralité sur RTCW alors que le non-lag serait plutôt l’exception
qui confirme la règle. Si par bonheur vous trouvez une partie sans lag (avec un
bon serveur ou simplement à moins de 6 joueurs), je peux vous assurer par contre
que vous vous amuserez !
Le jeu en Live (et en link) propose quatre types de parties différentes, toutes jouables uniquement en équipe et sans bots. La première, élimination est tout simplement un match à mort dans lequel chaque joueur n’a qu’une seule vie (mais si vous avez un médecin dans votre équipe, vous pouvez être soignés). Partie Chronométrée, ensuite, propose un bête deathmatch chronométré, tout simplement. Checkpoint est déjà plus intéressant : il propose aux 2 équipes de prendre des positions bien précises sur une carte (symbolisées par des drapeaux) et de les tenir le temps de la partie, sachant que l’équipe gagnante est celle qui termine avec le plus de drapeaux. Passionant ! Le dernier mode de jeu, objectifs, est aussi le
plus intéressant du lot. Une des deux équipes a en effet une série d’objectifs à
remplir pour gagner la partie et l’équipe adverse a pour mission de les en
empêcher. Ça donne souvent droit à des joutes épiques dans lesquelles le micro
est l’instrument indispensable du succès : la non-communication ne mène alors
qu’à la défaite.
+
-
- Identiques voire légèrement supérieurs à la version PC, les graphismes contribuent énormément à l'ambiance de RTCW.
- Calquée, comme beaucoup de jeux sur la console de Microsoft sur la maniabilité de Halo, celle de RTCW possède néanmoins des qualités qui lui sont propres et qui la démarquent de son modèle.
- Avec ses trente niveaux de jeu et ses modes de difficulté corsés, sans parler du premier Wolfenstein déblocable et de la fonction Live, RTCW est un jeu conçu pour durer.
- Excellente bruitages, doublage français de qualité, musiques qui collent à l'ambiance : cet aspect du jeu a été particulièrement soigné.
- Sans être d'une riginalité confondante, le scénario de RTCW est agréable à suivre et fait souvent penser aux films Indiana Jones.
- Après Halo, RTCW est incontestablement un des FPS de référence de la Xbox à posséder que vous jouiez seul ou à plusieurs. Quel dommage par contre que le mode Live ne soit pas à la hauteur...
- De bonne qualité en général, l'animation est parfois étrangement sujette à des saccades malvenues.
- Des modes Live de qualité malheureusement plombés par des serveurs médiocres qui lagguent au-delà de cinq ou six joueurs.