Test : Rider’s Spirits sur Xbox Series X|S
Un Mario Kart-like venu d’un lointain passé
Sorti en 1994 sur Super Famicom et uniquement au Japon, Rider’s Spirits (Bike Daisuki! Hashiriya Kon – Rider’s Spirits de son nom original) est donc l’heureux élu qu’a désigné Ratalaika Games pour son dernier portage en date. Quand on est un joueur amateur de rétrogaming, on sait que l’on peut attendre de la part de cet éditeur un travail sérieux pour nous permettre de (re)découvrir des jeux du passé dans les meilleures conditions possibles. Nous en avions eu la preuve avec Gleylancer notamment, que l’on pouvait enfin découvrir en Europe tout en bénéficiant d’un véritable arsenal d’options et de bonus. Eh bien c’est la même chose avec Rider’s Spirits. Il bénéficie avant toute autre chose d’une traduction en anglais. Comprendre ce qui est écrit n’est certes pas indispensable pour ce genre de jeu, mais l’effort de traduction opéré 30 ans après est hautement louable. Ce bon point s’accompagne de fonctionnalités que l’on devrait retrouver dans tous les portages aujourd’hui : le retour en arrière durant le jeu, la possibilité de sauvegarder n’importe où, des options d’affichage en bon nombre ou encore ici une galerie offrant quelques visuels et surtout l’intégralité du packaging et de la notice. C’est tout en japonais évidemment, mais c’est grandement appréciable.
Maintenant que l’on sait que le portage est parfaitement emballé, qu’en est-il du jeu ? Rider’s Spirits est tout simplement une sorte de Mario Kart qui a troqué quatre roues pour des motos. Une vingtaine de circuits dans cinq types d’environnements différents offre la possibilité de se tirer la bourre seul contre l’IA ou bien à deux en local. A l’inverse de la version Super Famicom, on ne peut pas jouer à quatre ici. Huit personnages sont disponibles et sont inspirés des clichés motards américains/asiatiques/urbains et j’en passe. On est clairement dans un jeu vidéo des années 90. Ces huit pilotes sont répartis dans quatre classes permettant de différencier ceux qui sont les plus maniables dans les virages serrés, ceux qui souffrent le moins de perte de vitesse lors des passages hors-piste ou, au contraire, ceux qui sont les plus rapides tant que les roues ne sortent pas des limites du tracé. Dommage cependant que ces informations ne soient pas disponibles ailleurs que dans la notice, que l’on rappelle être en japonais.
Cinq circuits sont disponibles dès le départ et constituent le premier championnat. Arriver premier au cumul des cinq courses permet de débloquer le championnat suivant, composé lui aussi de cinq courses. La même chose se répète pour les quatre championnats. Les courses sont assez courtes dans ce mode (quatre tours) et on enchaine donc assez vite les épreuves. Le jeu propose sinon le contre-la-montre et aussi un mode endurance. Avec trois durées au choix et deux pilotes à alterner en passant par les stands, il vous faut arriver en tête en prenant soin de garder un œil sur la jauge de carburant. A noter qu’en plus de ce mode Endurance, le menu deux joueurs propose des batailles en un contre un et un mode « chicken run » consistant à s’arrêter le plus près possible du vide après avoir été propulsé à pleine puissance dans une ligne droite. Simple et efficace comme dirait l’autre.
Qui dit Mario Kart-like dit power ups et autres choses à s’envoyer à la figure. Rider’s Spirits ne déroge pas à cette tradition, à cela près que l’acquisition de ces bonus est un peu particulière : il faut passer par le stand pour récupérer un bonus, attribué de façon aléatoire. Une demi-douzaine de power ups est proposée, comme la grenade à déposer dans son dos (qui a dit banane ?), le super saut, le missile à tête chercheuse, l’objet qui aveugle l’adversaire quelques secondes ou encore le traditionnel boost de vitesse. A noter cependant que chaque joueur débute la course avec trois boosts à disposition, qu’importe le personnage choisi. A la différence toutefois d’un Mario Kart, les objets ne nous sont pas parus particulièrement intéressants à utiliser ou importants pour joueur la gagne. Ce qui compte vraiment, c’est une connaissance précise des circuits.
Rider’s Spirits offre un certain défi, dès les premières courses. Les tracés se complexifiant à mesure que l’on progresse, mieux vaut se préparer à devoir essuyer quelques ratés avant de maitriser son sujet comme il faut. Le jeu s’appuie aussi beaucoup sur les petits obstacles, les sols glissants et la moindre erreur est souvent fatale pour le classement. C’est d’autant plus vrai que Rider’s Spirits fait partie de ces jeux rageants où le classement n’évolue pour ainsi dire jamais : le premier est toujours le même, ce qui oblige tout simplement à gagner toutes les courses et retire quelque part l’intérêt même du système de points. Rider’s Spirits est par ailleurs un jeu aux mécaniques tout de même assez précises, puisqu’en marge des atouts et défauts du pilote s’ajoutent la touche pour se pencher dans les virages et celle pour effectuer une roue arrière. Cette fonctionnalité n’est pas ici pour faire joli et permet avec une certaine maitrise de prendre les virages en wheelie pour maintenir une vitesse maximale. En somme c’est un petit jeu qui demande tout de même un certain investissement pour qui veut débloquer l’intégralité des circuits.
Lors de sa sortie il y a 30 ans, Rider’s Spirits s’appuyait sur la technologie « Super 7 », à l’image de F-Zero ou Super Mario Kart. Autant dire qu’aujourd’hui, en dépit de toute l’affection que l’on peut avoir pour les jeux de l’époque, ça pique les yeux. Rider’s Spirits a clairement moins bien vieilli que ses ex-compères de la Super Nintendo. Ca scintille beaucoup, la distance d’affichage n’est pas toujours au point et côté audio les bruitages sont assez crispants. Rien de cela n’a à voir avec le portage cependant, il convient au joueur de savoir s’il est prêt à jouer à quelque chose de marrant, plutôt complet, mais tout de même bien vieillot. On apprécie toutefois en joueur solo l’écran scindé qui montre dans la partie supérieure ce qui se passe dans notre dos, en reprenant chacun des rétroviseurs.
+
- Portage très soigné
- Rewind, sauvegardes, galerie, tout y est
- Mario Kart-like sympathique pour l’époque
-
- Il a quand même beaucoup vieilli
- Difficulté en dents de scie parfois pénible
- Bande-son agaçante